Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : chantecler-auxonne.com
  • : "Je chante clair afin qu'il fasse clair" Edmond Rostand
  • Contact

Profil

  • Claude Speranza, Auxonnais
  • Auxonne, environnement, actualité,  hypermarché, grande distribution, société
  • Auxonne, environnement, actualité, hypermarché, grande distribution, société

Recherche

5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 00:00

L’ARLÉSIENNE - du 05 novembre 2012 (J+293 après la CNAC)

 

     Certains de nos lecteurs ne soupçonnent pas les prodiges d’imagination que nous devons accomplir pour écrire à propos d’un projet dont on peut dire qu’il est bien devenu « l’Arlésienne » ou le serpent de mer de ces dix derniers mois.

    L’Arlésienne, que va-t-il encore chercher là ? Passe encore pour du saucisson d’Arles en promo, mais que ferions-nous d’une Arlésienne au Charmoy ?

      Soyons plus explicite, et appelons encore une fois le bon Alphonse Daudet à la rescousse. Alphonse, beaucoup plus tendre que son fils Léon, n’a-t-il pas ce talent rare de charmer et d’émouvoir avec des riens ?

     L’Arlésienne est une de ses créations et l’une des figures, en filigrane, des Lettres de mon Moulin. On en parle beaucoup dans un petit conte du même nom, on la veut très fort, puis on n’en parle plus même si on la veut toujours très fort, mais au bout du compte, on ne la verra jamais.

     Pigé ? Vous connaissez l’histoire. On en parle beaucoup en 2009,  on le veut très fort en juin 2010 et on le fait savoir ; arrive 2012 et on n’en parle plus mais en secret on le veut toujours très fort, bien qu’on ne voie toujours rien venir. A moins qu’  « à l’horizon 2013 »… ??? Inutile de vous faire un dessin !

    L’issue de L’Arlésienne de Daudet est tragique, c’est une affaire de cœur. En ce qui concerne le Charmoy, nous sommes dans un tout autre registre, beaucoup plus cadastral celui-là, et un tel registre mérite une tout autre conclusion.  « Peine d’argent n’est pas mortelle ! »

     Imaginons donc une conclusion optimiste en remettant à l’ouvrage  notre bon Maître Cornille. Ce vieux meunier frustré et dépossédé par la concurrence des grands moulins, on va lui redonner du grain à moudre. On ne l’installera certes pas au « Moulin d’Auxonne », moulin désaffecté au fil d’une Petite Saône morte (voir notre article « Sources taries ») ! Alors où l’installera-t-on, je vous le donne en mille : au Charmoy, pardi, au fil du Bief Pérou !

     La-haut, la ressource énergétique ne manque pas, énergies vertes de l’eau vive du Bief Pérou et du bois des forêts proches, de beaux maïs y poussent, Bananaïs ne fut qu’un accident ponctuel et peut être un sale coup de l’ « homme aux rats » honni des grands semenciers.

      Là-haut, il ya du bon grain à moudre pour les tenants du redressement productif. Après la marinière, nous coifferons le bonnet de meunier, après le robot Moulinex, voilà le moulin de Maître Cornille. Le Charmoy pourrait ainsi devenir le lieu privilégié d’une production artisanale de gaudes. L’étiquette est d’ailleurs déjà prête à coller sur les sachets en papier recyclé. Pour l’horizon 2020, il nous restera encore un objectif : faire aimer les gaudes aux Chinois ! Le Professeur Panouille de l’Université de Louhans nous en livre la clef dans sa thèse remarquée : « Ventres jaunes et mondialisation ».

  L'Arlésienne 

C. S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 05 novembre 2012 (J+293 après la CNAC)

 

Partager cet article
Repost0
Publié par Cl. S., Auxonnais - dans Figures libres
2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 00:00

 UNE  VÉRITABLE  LOCOMOTIVE - du 02 novembre 2012 (J+290 après la CNAC)

            Qui eût pensé, il y a quelques années, que le Charmoy, coin de terre ignoré de notre commune deviendrait par la magie de notre chronique, une sorte de Cinecittà, studio de tournage de scénarios improvisés, un Musée Grévin où trônent les figures de Gustave et Rosalie, une réserve zoologique où s’épanouissent des « chiroptères pépères », la destination privilégiée de touristes en pousse-pousse, un canal vénitien où voguent des gondoles, une station d’altitude, véritable Davos où les poumons reverdissent, j’en passe et des meilleures…A chacun sa façon d’investir dans une terre, nous avons fait le libre choix de l’imagination en animant cette terre injustement méconnue de toute une petite mythologie.

      Dans ce Luna-Park enchanté où la fusée attend toujours son décollage et où la « divine enseigne » de Monseigneur est encore dans les cartons, il manquait toutefois un classique du genre : le petit train. D’autres que nous y avaient pourtant déjà pensé, témoins ces citations relatives au projet du Charmoy tirées du Bien Public du 13 janvier 2011 d’abord : «  Désormais il y aura la locomotive avec le gros supermarché et comme wagons, les boutiques… ». Du 20 janvier dernier ensuite : « …une véritable locomotive qui précédera l’installation d’un important aménagement touristique, avec des hôtels et des restaurants. »

Va pour la locomotive !  Réparons vite notre oubli en ajoutant cette attraction à notre Luna-Park et pour rester en conformité avec les directives environnementales, empruntons une fable pleine de sagesse tirée de l’ouvrage injustement méconnu de l’Abbé Degré : « La morale par la nature », Paris, 1893

 Fable

 

C. S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 02 novembre 2012 (J+290 après la CNAC)

 

Partager cet article
Repost0
Publié par Cl. S., Auxonnais - dans Figures libres
29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 00:00

 « DIVINE ENSEIGNE » - du 29 octobre 2012 (J+286 après la CNAC)

 

 

         Nous terminions notre dernier article en proposant  à nos fidèles et nombreux lecteurs, de se risquer à un libre exercice de création. Après « Le sous-préfet aux champs », nous lancions l’idée d’un « Monseigneur au Charmoy ».

    Mettre en scène la visite d’un prélat dans un coin encore verdoyant du canton, la zone du Charmoy,  cela semblait de l’ordre du possible, on pouvait peut être y parvenir encore une fois avec l’aide d’Alphonse Daudet, inspirateur irremplaçable lorsqu’il s’agit de brosser des petits tableaux de mœurs agrestes. Le problème est que le monde dépeint si finement par Daudet n’est plus.    

    Et cependant, me direz-vous, Daudet nous parle encore ; ainsi Maître Cornille et le Révérend Père Gaucher pourraient résumer à eux seuls les deux faces du destin commercial d’aujourd’hui : déclassement tragique des commerces de centre-ville d’une part et succès « diabolique » du commerce périurbain d’autre part. Le petit commerce traditionnel en déclin connaît bien souvent les angoisses du fier meunier, mais aux nouveaux venus, dont la publicité tapageuse connaît le succès enivrant du fameux « élixir », il manquera toujours la naïveté joviale du bon Père.

     Sous la plume de Daudet, l’ivresse du Révérend était bonhomme, mais il faudrait un Zola pour peindre l’addiction au mythe du discount qui pousse les foules en masse vers la « campagne » périurbaine, terre promise aussi laide que déshumanisée. On n’imagine pas un Monsignore bénissant caddies ou palettes ! Il est vrai qu’on en a vu d’autres, mais tout de même !

     A la suite de ces tristes réflexions, nous étions déjà prêt à renoncer à notre projet, mais cela nous  chagrinait quand même de ne pas apporter un peu de grain à moudre au brave Maître Cornille, alors nous avons pris le parti de situer notre narration en 1866. 1866 ! Pourquoi ? Pourquoi  pas !

     Cette année-là, Daudet a 26 ans, il publie Les lettres de mon Moulin, l’Empire français adopte le Chassepot, son célèbre fusil Mle 1866, Monseigneur Rivet est évêque de Dijon et, en appendice de son Instruction pastorale et Mandement du 29 janvier, il annonce : « Nous comptons visiter cette année les Doyennés de Meursault, Nolay, Bligny-sur-Ouche, Arnay-le-Duc, Liernais et Saulieu ».

     Toutes nos références bibliographiques sont vérifiables, mais cette fois, entrons pour de bon dans la fiction en ajoutant subrepticement Auxonne à la liste des Doyennés visités en 1866.

     Voilà donc Monseigneur en visite à Auxonne. Lors de ses rencontres et entretiens au fil du canton, l’actualité dramatique du moment a sans doute pris toute sa place. On l’imagine, soucieux, évoquant la guerre entre la Prusse et l’Autriche, les évènements d’Italie qui menacent le Saint-Siège, les inondations soudaines de l’Ouche et de l’Armançon qui ont fait beaucoup de dégâts. A ce propos, il renouvelle son appel à la solidarité.

    Nous sommes en octobre « Salut bois couronnés d’un reste de verdure Feuillages jaunissants sur le gazon épars », la journée est claire et douce, les vers de Lamartine chantent à présent dans l’esprit de Monseigneur qui manifeste le désir de se rendre sur les hauteurs de la route de Dole pour contempler la flèche récemment érigée de Notre-Dame du Mont-Roland, à « l’horizon 2013 », excusez du lapsus, où avais-je la tête ? Je voulais dire à l’horizon des bois !       

        Monseigneur a lu l’ouvrage tout récent du Père Montial, de la Compagnie de Jésus,  Notre-Dame de Mont-Roland : « Dans un sanctuaire, construit à grands frais, l’art a déployé toute sa magnificence pour recevoir la reine de ces contrées ». Monseigneur était sans doute présent à l’inauguration de 1858, mais il veut aujourd’hui contempler le sanctuaire dans son écrin de paysage.                   

       Monseigneur est sensible au spectacle de la nature, le prologue de sa lettre circulaire écrite de Meursault le 26 avril précédent en témoigne : « Dans cette riante et belle saison où la terre se couvre de fleurs et de verdure, où les merveilles de la végétation naissante excitent notre admiration et donnent de si douces espérances… ». La campagne est belle, voilà moins de dix ans que Millet a peint l’Angélus et les Glaneuses. Imaginons la voiture de Monseigneur sur le vieux chemin de Dole, là même où nous avons figuré un Angélus inédit. On s’arrête un peu plus loin, au bord du Bief Pérou qui serpente paresseusement parmi les joncs, l’orthopédie du génie rural n’a pas encore accompli son œuvre brutale de redressement En 1866, champs de gerbes, mares à grenouilles et clochers peuplent encore des paysages que n’ont pas adultéré  le béton, la bagnole,  la publicité,  les pesticides et les OGM.

       Le bienheureux prélat ne soupçonne pas encore cet avenir, confiant qu’il est dans : « le spectacle de l’univers et l’ordre admirable qui y règne ; le nombre incalculable des êtres qu’il renferme, la variété de leurs espèces… » (Mandement du 2 février 1867). Entre les clochers de Notre-Dame d’Auxonne et de Notre-Dame de Mont-Roland son regard serein et confiant contemple la campagne à la ronde. Songeur, il s’adresse à la compagnie : « Mes frères, le bon Abbé Barranger, dans ses Légendes universelles a naguère prêché pour le relèvement de Notre-Dame de la Levée, l’idée fait son chemin, mais la réalisation n’est point encore en vue. Il me vient à ce propos une idée : pour faire écho et pendant à Notre-Dame de Mont-Roland relevée avec zèle par nos frères Dôlois, ne pourrions-nous pas ériger par souscription une chapelle dédiée à Notre-Dame en terre du Charmoy ou, pour reprendre le propos du Père Barranger : « Une divine enseigne, indiquant aux voyageurs qu’ils arriv[ent] dans une cité catholique »

     D’érudits abbés et vicaires aux mains fines et blanches écrivirent à la suite brochures et mémoires défendant l’épiscopal projet. Plus de mille signatures vinrent s’inscrire au grand livre de souscription ouvert à la Mairie d’Auxonne. Puis on vit tout un été deux chapeaux noirs à larges bords, venus tout droit du pays des lavandes, flotter au-dessus des champs de turqui. C’était Maître Honorat Grapazi et son clerc. Le notaire de Pampérigouste, dont la vente du moulin de Maître Cornille avait assis la réputation, s’enquit d’acquérir avec zèle, diligence et précision les terrains voués au saint projet.

     Un siècle et demi a passé et depuis, des générations de turqui ont continué à grandir sur le coteau. Si du côté de la chapelle de Levée,  à présent classée, on ne voit heureusement plus « dans le sanctuaire, des lapins brouter démocratiquement », au Charmoy, en revanche, la « divine enseigne » se fait toujours attendre.

 Maître Honorat

    

C. S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 29 octobre 2012 (J+286 après la CNAC)

 

Références bibliographiques :

DAUDET A., Lettres de mon moulin, Paris, Editions du Panthéon, 1951

RIVET Mgr F.V., Evêque de Dijon, Lettres et mandements, 1860-1871, recueil factice

MONTIAL Père, de la Compagnie de Jésus, Notre-Dame de Mont-Roland, Paris, 1866

[BARRANGER] Abbé A., Légendes universelles, Auxonne, Saunié, 1847

CAMP P., Guide illustré d’Auxonne, Dole, Chazelle, 1969 (ouvrage très utile et recommandé aux « historiens » des rues d’Auxonne) 

Partager cet article
Repost0
Publié par Cl. S., Auxonnais - dans Figures libres
25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 00:00

 ESPRIT DE CLOCHER - du 25 octobre 2012 (J+282 après la CNAC)

 

      Sous le titre,  « A la rencontre d’un canton », Le Bien Public du 23 courant relate la récente visite pastorale de Monseigneur l’Archevêque de Dijon à Auxonne.

http://www.bienpublic.com/region-dijonnaise/2012/10/23/auxonne-a-la-rencontre-d-un-canton?

     Dans notre article du 17 août dernier, intitulé « Un sous-préfet aux champs », nous avions entrepris d’ajouter un libre appendice imaginaire au programme d’une précédente visite de Monsieur le sous-préfet relatée dans la presse sous le titre « La commune de fond en comble ».

        La récente visite pastorale offrait donc à Chantecler, soucieux de traiter avec une égale attention les représentants des autorités temporelles et spirituelles, une opportunité à saisir. En ces temps de disette d’information, où se mettre un grain de maïs (du Charmoy) sous la dent est devenu presque une gageure,  cette opportunité devenait même providentielle !

    D’une lecture attentive de l’article cité, il ressort, qu’à la différence de Monsieur le sous-préfet, Monseigneur l’Archevêque n’a probablement pas été convié à une ascension au belvédère de la Tour de l’Eglise. Nous ne courons donc pas le risque de lasser notre lecteur en rééditant le « tour d’horizon » imaginaire évoqué dans notre libre appendice précédent.

      A défaut de tour, de tour d’horizon et même d’ « horizon 2013 », il nous reste cependant un thème d’une belle ampleur : celui du clocher, et il se trouve aussi, qu’en matière de « clocher », nous avons  quelques documents d’archives. De clocher, il fut en effet question, dans au moins deux de nos articles : « L’or du Bief Pérou » du 12 octobre 2010 retiré (voir « Chantecler au caviar » du 1er juin 2012) et republié après censure le 31 mai 2012 et « Du Millet pour les petits oiseaux » du 17 septembre 2012.

       Dans un souci d’interactivité et de libre création, nous proposons donc à nos aimables lecteurs un petit exercice d’imagination pour lequel ils disposeront de quelques matériaux tirés des articles précédemment cités.

     Il s’agira, pour chacun(e) d’entre vous   d’improviser à partir des documents ci-dessous le scénario imaginaire d’une excursion pastorale sur les hauteurs du Charmoy. L’exercice est tout autre qu’invraisemblable. Il est probable en effet, que l’aggiornamento (ou le schisme ?) commercial auxonnais attendu de cette zone n’ait pu laisser indifférent un grand responsable, nécessairement ouvert sur les questions d’actualité.

      Créateurs, à vos plumes ! Et sans doute à très bientôt le plaisir de vous lire ou de vous entendre, et peut être, enfin, d’entendre à nouveau les volées de notre clocher, devenu, comme certains organes d’information, désespérément silencieux.

 

 

DOCUMENT N°1

 

     «  Ayant appris en outre, sous la plume de Sylvain Clément, que le projet risquait de mettre à mal la perspective sur « le clocher de l’église de la ville qui serait masqué sous certains angles par cette implantation », je m’autorise un ton biblique pour exhorter tous les défenseurs de notre patrimoine à conjurer l’érection du masque.

      A propos de clocher enfin, et pour faire écho à toutes les rumeurs évoquées par Sylvain Clément, je voudrais en ajouter une qui ne lui pas été rapportée : les échafaudages couvriraient une opération de démontage systématique de l’église en vue d’une reconstruction…au Bief  Pérou ! »

                                        Tiré de notre article « L’or du Bief Pérou » du 12 octobre 2010 

 

DOCUMENT N°2

     « Ainsi transportés par la vertu de l’art, Gustave et Rosalie, paysans inspirés, comme ils l’étaient tous en ce temps-là, ont pris la seule pose que puissent prendre naturellement deux êtres simples dans un champ récolté de pommes de terres après le labeur de la journée, celle d’un instant de repos et de méditation bien mérité.

 Gustave et Rosalie

« Au Charmoy, quand le soir descendra sur la terre

Gustave et Rosalie au chant du rossignol 

Oubliant leur labeur et la journée austère

S’en iront à la soupe au vieux chemin de Dole. »

                                   Fernand Charrue (de la JAC) Sonnets de nos campagnes, tiré de La joie au village

 

       Il y manque le clocher me direz-vous… laïcité oblige ! Mais cherchez bien, vous finirez par le trouver !

      Vu, le « clocher » ? Moins élégant, certes, que celui que découvre encore, par-delà les maïs et les toits, le voyageur venant du Jura ».

   Le clocher

 Mais à l’« horizon 2013 », le point de vue devrait se restreindre et des deux clochers, seule la version béton devrait être encore visible. Moralité : Ne faisons pas les difficiles, on a le patrimoine qu’on veut ! »

 

                   Tiré de notre article « Du Millet pour les petits oiseaux » du 12 octobre 2010 

 

C. S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 25 octobre 2012 (J+282 après la CNAC)

 

 

Partager cet article
Repost0
Publié par Cl. S., Auxonnais - dans Figures libres
24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 00:00

 CHARMOY : UN PROJET QUI  PÉDALE DANS  LA CHOUCROUTE ? - du 24 octobre 2012 (J+281 après la CNAC)

   

      La choucroute, voilà bien une nourriture de saison et un bon plan pour la grand-foire d’Auxonne qui approche à grands pas. La grand-foire battra donc bientôt son plein au Rond-point de la Poste, mais, là-haut, au Rond-point de l’Europe, parler de foire serait, dit-on, déplacé autant que mal venu.

     Après les Contes de Ma Mère l’Oye, devrons nous à présent envisager les Contes des Mille et une nuits et compter patiemment là-haut jusqu’à  J + 1001 ?

   En effet, devant un silence persistant, chacun en vient à s’interroger. C’est que le Charmoy ne charme plus la presse locale depuis déjà belle lurette. Adieu scoops ! Adieu manchettes ! Silence radio ! Quant à l’organe de presse municipal le sujet n’y fait plus recette depuis le printemps 2011 !

      Et pourtant, que d’encre fit couler jadis ce projet : dans le compte-rendu du conseil municipal du 17 décembre 2008 d’abord http://www.auxonne.fr/conseil-municipal (bonne chance !), dans la presse locale et municipale ensuite, dans la grande pétition « spontanée » d’octobre 2009, dans les imprimeries luronnes en juin 2010, à nouveau lors des dernières cantonales, et dans notre blog enfin, qui reste bien le seul à user encore son encre.

        En effet, après tout ce bruit pour rien, il est devenu à présent difficile de percevoir le moindre écho au sujet de l’affaire ! Et Chantecler découvre la tâche ingrate, mémorielle, héroïque et quasi nécrologique de suivre un dossier oublié des feux de l’actualité !

    Vous comprendrez donc aisément, chers lecteurs, que c’est avec un petit brin d’envie que je lisais dernièrement le blog alerte de Michel Moreau de Champagnole, notre sœur jurassienne en matière de projets d’hypers. Avec ou sans dopage, il semblerait bien qu’au pied du Mont-Rivel, à la différence d’Auxonne, on soit d’attaque. Cet extrait du blog en témoigne :

  « Toujours friand d'actu, je consulte le quotidien local à la page Champagnole. Trois cyclistes roulent pour la photo. Interpellé par un tel rassemblement, je m'interroge. Est-ce une manif ? Je suis vite rassuré. Au centre, presque surpris de se trouver en équilibre sur 2 roues, attitude qui ne lui est pas coutumière, je reconnais... le maire. […]

      « A peine bouclée sa noble croisade en faveur de l'hyper-commerce local, il enfourche un nouveau et fringant cheval de bataille électoral : le vélo. Il passe le grand braquet, et avec la fougue et la vélocité juvéniles du fraîchement converti, le voilà devenu héraut de la vélorussion. »

http://michel-moreau.over-blog.com/

Pour voir la photo, qui vaut entre nous son pesant de choucroute, cliquer sur le lien :

http://www.fubicy.org/veloquirit39000/documentation/article%20vlec.pdf

        Mais ne désespérons pas, sur les pistes cyclables, prévues dans le projet de réfection de la D 905, peut être verrons-nous Prosper-Armstrong (voir notre article per Aspera ad Astra du 11 septembre dernier) monter confortablement en VLEC (vélo électrique) vers les cimes des bonnes affaires « à l’horizon » 2014 (« l’horizon 2013 » semblant à présent bien bouché) !

       A l’heure où le projet Charmoy semble pédaler dans la choucroute, ne serait-il pas prudent de prévoir un plan B sur le plan d’eau, un véloport par exemple ?…. pour des pédalos électriques made in China ! Et avec les pédalos, pas de souci pour la capitainerie !

    En matière de « vélorussion », il serait quand même dommage qu’Auxonne, « la belle endormie », manque le coche et reste en rade ! 

 

C. S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 24 octobre 2012 (J+281 après la CNAC)

 

 

Partager cet article
Repost0
Publié par Cl. S., Auxonnais - dans Figures libres
17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 00:00

MA MÈRE L’OYE AU CHARMOY- du 17 octobre 2012 (J+274 après la CNAC)

 

    Neuf mois tout juste (274 jours) se sont écoulés à présent depuis le « feu vert » du 17 janvier dernier.

      Ce délai hautement symbolique amène tout un chacun à s’interroger spontanément sur la réalité d’une naissance annoncée naguère à cors et à cris.

     Toutes les conditions d’un avènement rapide semblaient alors réunies. On nous l’avait même assuré par voie de presse.

http://www.bienpublic.com/social/2012/01/19/feu-vert-pour-le-projet-Leclerc

 

    Aujourd’hui, les bonnes fées du Charmoy, penchées sur un berceau désespérément vide, commencent à piaffer d’impatience.

       Avec quel empressement pourtant et surtout avec quelle prudence discrète et feutrée, on avait préparé, dès 2009, ce berceau pour devancer et prévenir toutes les manigances des méchantes Carabosses. En moins de deux, arpentant la campagne avec zèle et diligence, un Chat Botté rusé et matois avait assuré la maîtrise de toute  la contrée au Marquis de Carabas.

    La « belle endormie », version locale de la Belle au Bois Dormant, allait enfin pouvoir se réveiller et convoler en justes noces avec le Prince Charmoy. Des rêves on passerait enfin à la réalité. En route pour le Pays de Cocagne derrière « la véritable locomotive qui précédera l’installation d’un important aménagement touristique, avec des hôtels et des restaurants » (Le Bien Public du 20 janvier 2012) ! Nous disons qu’il est permis de rêver, et tant pis pour tous ceux qui ont pris leurs billets d’avance pour le Train-fantôme ! Ils attendront !

     Sur les rives du Bief Pérou on attend toujours le sifflet de la « locomotive » et l’Entreprise des Sept Nains n’attend plus que le permis pour se mettre à siffler en travaillant. La Reine, mère de Blanche-Neige, s’impatiente, pressée de pouvoir enfin consulter son miroir magique à la recherche de la plus belle banane et surtout de la moins chère. La pomme rouge de pays dopée à la mort-aux-rats, c’est démodé aujourd’hui et surtout bien trop cher !

       Mais là-haut, sur sa tour où il commence à faire frisquet, la Sœur Anne ne voit toujours rien venir. Heureusement, il semble bien que ce n’est pas encore demain la veille qu’on verra Barbe-Bleue s’activer au rayon boucherie.

   Les Contes du Charmoy

 

 

      Ça ne démarre toujours pas ! Toujours pas d’ouverture en vue « à l’horizon 2013 » ;  à travers la porte, le Grand méchant Loup répète pourtant en trépignant : « Tire la chevillette et la bobinette cherra ! ». Mais le Chaperon Rouge, outre qu’il n’est pas prêt à se faire croquer, n’a pas encore trouvé la combine. Ce Chaperon Rouge n’est pas vraiment dégourdi, au train où vont les choses,  son petit pot de beurre aura bientôt dépassé la date de fraîcheur et le Grand méchant Loup restera sur sa faim ! Conquérir le lit de la Mère Grand était une chose, croquer le Chaperon, en est une autre !

     Le Petit Poucet a plus d’un caillou en promo dans sa poche. C’est un petit malin et il sait bien que ce n’est pas encore demain que l’Ogre remplira son congélateur !

       Pas demain, alors après-demain peut être ?

       C’est vrai qu’il faut savoir patienter, comme le montre le tableau ci-dessous, le temps de gestation est souvent fonction de la taille de l’espèce : un éléphant est plus long à venir au monde qu’un hamster et un hyper, mon cher, ce n’est certes pas un hamster ! Alors rendez-vous peut être à J+660 !

          

      Hamster : 16 jours

            Souris : 15 à 20 jours

Rate : 21 à 24 jours

Lapine : 31 jours

Belette : 35 jours (5 semaines)

Koala : 35 jours (5 semaines)

Furette : 42 jours (6 semaines)

Chienne: 59 à 63 jours (8 semaines)

Chatte : 63 à 65 jours (9 semaines)

Cochon d'Inde : 72 jours (10 semaines)

Truie, Laie : 115 jours (3 mois, 3 semaines et 3 jours)

Brebis, Chèvre : 150 jours (5 mois)

Chamois : 170 jours

Gorille : 250 à 270 jours (8 mois)

Femme : 273 jours (39 semaines)

Vache : 280 jours (9 mois)

Chevrette : 280 jours (9 mois 1/2)

Jument : 336 jours (11 mois)

Baleine bleue : 336 jours (11 mois)

Ânesse : 365 jours (1 an)

Grand dauphin : 365 jours (1 an)

Morse : 460 jours (15 à 16 mois)

Éléphante : 600 à 660 jours (20 à 22 mois)

         

C. S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 17 octobre 2012 (J+274 après la CNAC)

 

Partager cet article
Repost0
Publié par Cl. S., Auxonnais - dans Figures libres
12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 00:00

BANANAÏS - du 12 octobre 2012 (J+269 après la CNAC)

 

      En feuilletant Le Figaro d’hier, j’ai failli glisser sur une peau de banane. Non, je ne déambulais pas alors  rue Antoine Masson, le nez dans les cahiers du respectable quotidien dont la une s’honore chaque jour de la  célèbre devise : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ». Voilà au moins une ligne riche de vérité et d’enseignements !

        Une autre vérité et un autre enseignement tirés, cette fois, de ma longue expérience auxonnaise, c’est que la peau de banane constitue à Auxonne et sur les trottoirs une cause de glissement infiniment plus rare que la crotte de chien désignée sous le terme pompeux de déjection canine.

      Tiens ! A propos de déjection canine et pour en revenir au Figaro  qui titrait hier à la une : « Médicaments « inutiles » : la polémique enfle », rappelons pour mémoire que les déjections provenant de chiens nourris exclusivement d’os figuraient encore au Codex de Paris en 1748, sous la désignation d’album graecum. Même si les chiens enterrent les os, ce n’est pas ce remède blanc,  friable, riche en phosphate de calcium et surtout générique et bon marché qui creusera aujourd’hui le trou de la Sécu ! Un seul mot d’ordre, citoyens : « Adoptons tous l’album graecum ! »

Enchanté(e) de l’ordonnance, mais où est passée la banane dans tout ça ?

A l’intérieur !

Hum ! Hum ! A l’intérieur de quoi ?

Du Figaro pardi ! En compagnie des Pussy Riot !

Tchort ! Le rapprochement est osé et voilà une banane bien peu orthodoxe !

Vérifiez vous-mêmes, gens de peu de foi, avant que Poutine n’aille lui faire la peau !

– Alors, si j’ai bien compris, on n’arrête pas le progrès, les pères emballaient les bananes dans les journaux et maintenant leurs fils les y impriment !

– Oui, effectivement, mais n’allez surtout pas en déduire que seuls les singes lisent le journal. Le lecteur moderne est avisé et malin, il sait lier ses intérêts à la courbe de la banane, la bananoïde  économique d’équation y = ax²+ bx. Moins versée dans les mathématiques, mais  ô combien plus intuitive, la ménagère et son panier en contemple, songeuse, la cambrure engageante ! Et tout ça, ça fait d’excellents clients ! D’excellents chalands, qui marchent en rangs !

 

Pour l’heure, les bananiers ne poussent pas encore sur les hauteurs d’Auxonne où mûrissent les maïs. A propos de maïs, une glaneuse, qui n’est pas de Millet, a ramassé récemment aux alentours de la cote 198  une panouille bizarre dont nous présentons la photo inédite. Comment nommer cette chimère ? Nous proposons de la désigner sous le nom de Bananaïs !

Bananaïs

 

Aurons-nous à Auxonne les bananes les moins chères « à l’horizon 2013 » ? L’avenir nous le dira très bientôt. En attendant, nous avons Bananaïs, et pour garder le moral, répétons sur tous les tons :

« Ya bon Bananaïs ! »

« Ya bon Bananaïs ! »….

 

P.S. : Aux dernières nouvelles, le président Poutine aurait nié catégoriquement toute influence des Pussy Riot  dans la genèse de Bananaïs qu’il convient, selon lui, d’attribuer aux effets conjugués de Tchernobyl et de  la génétique mitchourinienne selon laquelle les conditions de vie modifient l’hérédité des plantes. En clair Bananaïs, la dernière trouvaille auxonnaise au Charmoy, serait l’enfant naturel d’une catastrophe nucléaire et de mutations foncières.

   

C. S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 12 octobre 2012 (J+269 après la CNAC)

Partager cet article
Repost0
Publié par Cl. S., Auxonnais - dans Figures libres
4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 13:36

SOURCES TARIES !?- du 04 octobre 2012 (J+261 après la CNAC)

   

         Que nos lecteurs se rassurent, il ne s’agira pas, dans cet article, des sources d’inspiration de Chantecler qui n’a plus à démontrer, malgré la raréfaction de l’information « charmoise » confinant à présent au black-out, l’existence d’importantes ressources en la matière.

     Au fil de la plume,  Chantecler court toujours comme le bief Pérou dans son lit « préservé » (voir notre article « PLUS VERT, TU MEURS ! » du 20 janvier 2012), différent en cela de la défunte Petite Saône, vestige hydrographique et bief marécageux souterrain dormant sous notre cité, Auxonne, « la belle endormie ». Entre un busage mal calculé en amont (1977) et un « accident » de voûte en aval (2007) le débit de la Petite Saône, hors précipitations, est enfin devenu égal à 0 depuis qu’un batardeau édifié en mai 2010 pour les travaux du Port-Royal, et maintenu postérieurement sans nécessité apparente, en a coupé l’alimentation. Cette alimentation séculaire par les eaux de la Saône, prévue et calculée par la sagesse des anciens ingénieurs du roi, n’est plus à ce jour qu’un souvenir.

   Certes Inf’Auxonne N° 38, qui vient de paraître, nous apprend par le menu que : 

         « Dans le cadre d’une délégation de service public, la Lyonnaise des eaux est chargée du nettoyage de la petite Saône, rivière souterraine qui traverse Auxonne. Le nettoyage a commencé par l’accès rue Prieur jusqu’au dessableur de la Grande Rue.

Plus connu sous le nom de « Moulin d’Auxonne », le dessableur situé rue Mignotte sera également nettoyé : Cette salle souterraine de 15 mètres de long, 6 mètres de haut et 3 mètres de large constitue l’entrée de la Petite Saône ».

       Notre patrimoine s’enrichit donc d’une « entrée » où n’entre plus rien et d’une « rivière souterraine » qui ne coule plus ! La curiosité vaut le détour ! On attend le Livingstone moderne qui saura découvrir les sources mystérieuses de ce prodige.

       Abandonnons  à présent notre croisière souterraine sous « la belle endormie » et sur la Petite Saône mise, selon la mode du jour, au régime sec et revenons au grand jour pour y clamer  notre étonnement devant la coupure persistante, sinon définitive, d’un robinet médiatique. Ce robinet avait pourtant été largement ouvert en grande pompe en mai 2009 dans Inf’Auxonne N° 25 pour y arroser de louanges une enseigne de la grande distribution. /http://www.auxonne.fr/telechargements

       Dans notre précédent article « INFORMATION : LE TOURBILLON ET LE VIDE (2) » du 25 septembre dernier nous caressions l’espoir d’une réouverture, fût-elle modeste, du « robinet » en ces termes : « Inf’Auxonne N° 38 qui devrait paraître bientôt nous donnera, n’en doutons pas, des informations « fermes et claires » sur le sujet. Rappelons quand même au lecteur curieux  d’Inf’Auxonne qu’il lui faudra  remonter jusqu’au N° 32 d’avril 2011 pour trouver une mention du « projet Leclerc », et ce, même pas dans la chronique officielle, mais dans la tribune libre de l’opposition en page 7 ».

       Non ! Rien de neuf ! Inf’Auxonne N° 38 sera donc le huitième numéro consécutif sans promo officielle du « projet » au Charmoy. La dernière référence explicite et officielle au « projet » à paraître dans les colonnes d’Inf’Auxonne fut, il y a juste deux ans, la suivante : «PROJET DE ZONE COMMERCIALE DU CHARMOY Conformément à la volonté clairement exprimée par les Auxonnais(es) lors de la consultation du 27 juin 2010, le nouveau dossier est en préparation avec une attention et une motivation décuplées. Nous vous tiendrons informés dès qu’il sera finalisé » (Inf’Auxonne N° 30 d’octobre 2010 page 2).

       Admirons au passage « la volonté clairement exprimée par les Auxonnais(es) » à propos d’un projet bouclé dans la « discrétion », sans « divulgation » et sans leur avis dès le printemps 2009. Quant à la grandiloquence de l’adjectif « décuplé »  elle ne pouvait, certes, s’appliquer au nouveau dossier sagement restreint par rapport à la version 2009.

 Darwin au Charmoy

 

 

   Depuis plus rien à ce propos dans Inf’Auxonne. Après la phase sous marine de juin 2010 , le cours de l’affaire aurait-il entamé à présent une phase souterraine ?

     

 Chantecler YS01jaune

 

  Après l’épisode Vingt-mille lieues sous les mers le projet du Charmoy cheminerait-il de façon occulte dans un Voyage au centre de la Terre ? Et dans ce cas, comme la Petite Saône, notre « rivière souterraine », aurait-il rencontré quelques accidents de parcours, voire une coupure de son alimentation ?

        Que verrons-nous « à l’horizon 2013 » ? Pour l’instant, à l’horizon du panneau d’affichage officiel de la Mairie, aucun dépôt de demande de permis de construire concernant le « projet » n’a montré son nez.

             

         

C. S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 04 octobre 2012 (J+261 après la CNAC)

 

Partager cet article
Repost0
Publié par Cl. S., Auxonnais - dans Analyses et réflexions
25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 00:00

 

INFORMATION : LE TOURBILLON ET LE VIDE (2) - du 25 septembre 2012 (J+252 après la CNAC)

     Dans ce deuxième épisode, nous quittons le tourbillon de l’information planétaire pour revenir à l’ombre de notre clocher. Clocher silencieux depuis plusieurs mois, dont les sonneries et les volées brillent par leur absence dans notre paysage sonore. La prolongation de ce silence n’est-elle pas dangereuse, ne risque-t-elle pas  de donner des idées à ces grincheux modernes qui rêvent de faire taire cloches et coqs de tout poil !

     Il est vrai que dans son ouvrage Les cloches de la terre  l’historien Alain Corbin constate que : « L’irruption d’autres rhétoriques a progressivement disqualifié les signaux campanaires dans le processus de communication. Au fil des décennies [du 19ème siècle], l’autorité se dit moins par l’injonction sonore que par le texte écrit ». Et jusqu’à nos jours, ce processus n’a fait que s’accentuer si l’on excepte l’irruption grinçante des sirènes dont le chant accompagne les catastrophes modernes. Dans un monde urbanisé et matérialiste, Le Cri de Munch a supplanté pour toujours L’Angélus de Millet, comme l’hyper a tué l’épicerie de village.

     

    A propos de cloches et d’hyper, nous lisons dans l’éditorial d’Inf’Auxonne N° 29 : « Nous nous sommes engagés à réveiller notre ville, il est parfois dur de se réveiller. Cela bouscule les habitudes. La municipalité s’est engagée très clairement et très fermement pour l’aménagement d’une zone commerciale ».

     Une relecture a posteriori de ce texte volontariste et plein d’assurance présente un intérêt certain. Laissons les cloches de côté, car, en ce qui concerne le « réveil » il ne s’agit pas ici de sonner les matines au clocher, mais de mettre en œuvre les pelleteuses au Charmoy pour « réveiller la belle endormie ».

     Cette petite remarque étant faite, rappelons le processus selon lequel « La municipalité s’est engagée très clairement et très fermement pour l’aménagement d’une zone commerciale ». Rappelons d’abord le vote négatif  sur la question suivante : « Etes-vous favorable à l’implantation d’une grande surface supérieure à 1000 m2 à dominante alimentaire sur la zone du Charmoy ? » (procès-verbal page 25) au Conseil municipal du 17 décembre 2008 dont le procès-verbal est « en principe » accessible sur :

 http://www.auxonne.fr/conseil-municipal

       Voter NON sur un projet pour lequel « on s’est engagé très clairement et très fermement », voilà déjà qui n’est pas banal !

       Mais la suite est encore plus instructive. Après ce vote fondateur, la zone du projet sera prospectée  en toute « discrétion » et sans « divulgation » avec l’aide la municipalité au profit d’un investisseur privé qui s’en assurera la « maîtrise foncière » dès le printemps 2009. L’électeur découvrira le résultat de ce processus parfaitement « clair » dans Inf’Auxonne N° 25 qui publie la lettre pleine de gratitude de l’investisseur :

/http://www.auxonne.fr/telechargements

      A ce coup de maître, il convenait de donner une conclusion démocratique. Alors que l’affaire du « bouclard » était largement bouclée, mais en raison des refus répétés de la CDAC et de la CNAC, on appela pour finir le peuple aux urnes en juin 2010 avec le concours des imprimeurs de LURE.

 

     A ce jour, une deuxième CNAC-bis a dit OUI depuis 252 jours et depuis presque autant de temps on n’a plus lu une seule ligne digne de « réveiller notre ville » à ce propos. Silence radio ! Alors, la rumeur fait place aux informations « fermes et claires ».

      Ça va démarrer, le permis de construire a été déposé (dès janvier déjà, de source officielle, il devait l’être « prochainement »), les travaux vont démarrer incessamment au Charmoy. Les mêmes bruits courent aussi à propos d’un autre projet porté par la municipalité.

    Inf’Auxonne N° 38 qui devrait paraître bientôt nous donnera, n’en doutons pas, des informations « fermes et claires » sur le sujet. Rappelons quand même au lecteur d’Inf’Auxonne  qu’il lui faut remonter jusqu’au N° 32 d’avril 2011 pour trouver une mention du « projet Leclerc », et ce, même pas dans la chronique officielle, mais dans la tribune libre de l’opposition en page 7. Où est passé l’engagement « très clair et très ferme » ? Qui voulait « réveiller » a fini peut être par s’endormir ?

      En attendant, nous conseillons à toutes les personnes nous ayant interrogé à plusieurs reprises relativement à l’existence de demandes de permis de construire ou d’arrêtés accordant un permis de construire de ne pas se fier aux rumeurs et de se rapporter tout simplement, comme nous le faisons nous-mêmes, aux sources d’information du citoyen prévues et définies par les lois et règlements en vigueur. Soit :

 

Pour les demandes de permis de construire :

Panneau d’affichage de la Mairie pendant toute la durée de l’instruction

 

Pour les arrêtés accordant un permis de construire :

Panneau d’affichage de la Mairie dans un délai de 8 jours à compter de la décision et pour une durée minimum de deux mois.

Arrêtés du maire répertoriés au registre chronologique des actes de publication et de notification des arrêtés du maire de façon permanente.

Panneau réglementaire affiché sur le lieu de réalisation du projet correspondant au permis de construire dès la notification de l’arrêté d’acceptation à l’intéressé et pendant toute la durée du chantier.

 

Toute personne physique ou morale a le droit de demander communication sur place et de prendre copie totale ou partielle des arrêtés municipaux et peut aussi les publier sous sa responsabilité.

 

Liens utiles :

 http://www.extranet.nouveaupermisdeconstruire.gouv.fr/7-5-l-affichage-a1287.html

 

Textes réglementaires de référence :

R. 424-15 du Code de l’Urbanisme

http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=E26477B114A063564287BC3942E24BA6.tpdjo17v_1?idSectionTA=LEGISCTA000006175980&cidTexte=LEGITEXT000006074075&dateTexte=20120920

R. 2122-7 du Code général des Collectivités territoriales

http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=5AA5815600F4C3478ACEBD393F047F7A.tpdjo02v_1?idArticle=LEGIARTI000022474846&cidTexte=LEGITEXT000006070633&dateTexte=20120920

 

C. S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 25 septembre 2012 (J+252 après la CNAC)

 

 

Partager cet article
Repost0
Publié par Cl. S., Auxonnais - dans Analyses et réflexions
22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 00:00

 INFORMATION : LE TOURBILLON ET LE VIDE (1) - du 22 septembre 2012 (J+249 après la CNAC)

 

     Dans cet article, qui sera publié en deux épisodes, nous voudrions montrer le paradoxe et le contraste entre, d’une part,  le caractère vertigineux et déstabilisant des cataractes de scoops que déverse sur les citoyens l’information globalisée et, d’autre part, le goutte à goutte parcimonieux de l’information locale.

       Ne prétendant pas entreprendre une revue de presse globale critique du discours médiatique très riche de la semaine qui se termine, nous proposerons simplement un rébus librement impressionniste de ce tourbillon.

 

Entrons maintenant dans le tourbillon, ou du moins, dans sa caricature (grincheux et psychorigides s’abstenir)

        Le Petit Prince : « Dessine-moi un mouton ! ». Le dessinateur (un peu caricaturiste) : « Pardonne-moi, mon enfant, mais je ne sais si je le dois, pas plus un mouton qu’un cochon… et encore moins un coq ! ».

     Le biologiste : « Ah ! Les pauvres rats, plus bouffi, tumeur ! » Le rat : « La faute à qui ? Au maïs OGM NK 603 de MONTECRISTO ! Ah ! Le comte ! » Le critique littéraire (un peu pédant) regardant la photo du rat : « Dieu ! Quelle horreur ! On n’avait pas vu une telle atrocité mettant le maïs américain en cause depuis 1931 ! ». Un quidam : « Ah ! Oui ! depuis la crise, mais alors… Roosevelt  est arrivé-é-é ! ». Le critique littéraire (un peu pédant) : « Mon cher, vous n’y êtes pas ! Depuis ce soiffard de Faulkner, dont on fête le cinquantenaire et son roman Sanctuaire ! Oui mon cher ! Au musée des horreurs, l’«épi de maïs du Mississippi » (génitalement modifié) a précédé de  9 ans « le piolet sanglant de Trotsky ».

       Matière de Bretagne. Non ! Pour une fois, il ne s’agit pas de lisier et encore moins d’algues vertes ! Une armée de petits pois à l’étuvée extra-fins, chevaliers en promo et en armures de fer-blanc, impeccablement rangés en rayons, rendent un dernier hommage au Grand-Maître de l’Ordre du Discount.

      A l’Apéro de la Planète. « Dis donc, ton glaçon, il fondrait pas un peu vite ! » « Tais-toi Ducon ! Siffle ton Arctic 2012 et magne-toi qu’on passe au buffet froid de la Planète et qu’on s’en mette une tranche avant qu’il se réchauffe ! »

      Mobilisation générale ! On n’avait pas vu ça depuis 1793 ! Levée en masse de 40 000 profs prévue, la révolution pédagogique est en marche !

………………………………………………………………………………………………….. 

On veut la suite ! On veut la suite !

Vous m’excuserez, mais j’ai un blanc sévère…….

Ah ! Oui ! Ça me revient ! C’est la Journée Alzheimer ! Comme disait le brave Maréchal : « Français, vous avez la mémoire courte ! ». Et croyez-moi, en matière de neurones, il se posait là !

 

La suite au prochain numéro

      

C. S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 22 septembre 2012 (J+249 après la CNAC)

 

 

 

 

    

       

 

 

                                                                               

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
Publié par Cl. S. Auxonnais - dans Figures libres