QUAND LA COMCOM « MONTAIT AU CRÉNEAU » - du 22 septembre 2014 (J+2105 après le vote négatif fondateur)
Non, en dépit de l’actualité du jour, créneau ne rime pas nécessairement pour nous avec château, notre titre reprend seulement des termes d’un article du Bien public du 08 avril 2009 titré « La communauté de Communes se sent trahie ».
Dans le sillage des journées du patrimoine qui n’est pas seulement architectural, il peut être intéressant de consacrer quelques minutes à la relecture d’un document important du patrimoine écrit de la presse locale concernant la « geste » du Charmoy. L’actualité des dossiers pourrait nous laisser croire que, sous la bannière « Aujourd’hui, tournons-nous vers demain », la Communauté de communes et la Commune d’Auxonne marchent à présent d’un même pas, boussole en main, et la main dans la main, pour une « revitalisation » qui devrait conduire notre « centre-bourg » vers des lendemains qui chantent. Faut-il pour autant oublier le passé ? Nous ne le pensons pas, car celui qui ignore l’histoire est condamné à la revivre. C’est pourquoi, remède contre l’amnésie et l’illusion, nous vous offrons de relire la chronique d’un passé apparemment moins consensuel que le présent (mais le présent l’est-il vraiment ?).
Avant que d’en revenir à des papiers sans doute déjà jaunis et oubliés, nous voudrions signaler à nos lecteurs courageux qu’ils peuvent consulter le volumineux dossier d’« Appel à Manifestation d’Intérêt (A.M.I.) « Centres-bourgs » » sur le site officiel de notre ville. Nous essaierons d’ailleurs d’en faire un commentaire succinct, du moins pour la partie qui concerne notre « rayon », dans un de nos prochains articles. D’ores et déjà, nous livrons la première impression tirée d’une lecture rapide du dossier : il semble bien, que dans une aporie acrobatique, les diverses autorités intervenantes aient tenté d’y ménager le « chou » du « centre-bourg » et la « chèvre » du Charmoy.
Ce « chou » du « centre-bourg », c’est le commerce de proximité dont le « Schéma d’orientation de la Communauté de communes d’Auxonne et du Val de Saône » de février 2013 entend favoriser le maintien (voir FICHE-PROJET N°5 p. 18 « Favoriser un maintien des services et des commerces de proximité » OBJECTIFS : Maintien et développement des services et commerces de proximité en milieu rural). Dès 2009, d’ailleurs, et l’article du Bien public du 08 avril 2009 que nous republions en témoigne, le déjà Président de la Comcom défendait avec pugnacité cet objectif en ces termes : « On se bat pour maintenir des commerces de proximité dans les communes rurales, on redoute que ce projet de centre commercial les mette encore plus à mal ». On redoutait alors, à la tête de la Comcom, l’irruption de la « chèvre » gourmande du Charmoy dans un paysage commercial de proximité déjà bien fragilisé. Cette attitude n’a rien d’original, elle est de pur bon sens et d’une prudence avisée, les doctes membres de la CNAC ne l’avaient-ils pas eux-mêmes exprimée le 20 janvier 2010 en des termes explicites dans leur décision 317 D en affirmant que le projet « aura un impact significatif sur l’activité des commerces et services traditionnels situés en centre ville ; qu’ainsi ce projet ne manquera pas de nuire à l’animation urbaine de l’agglomération d’Auxonne ; […] le projet, qui n’est pas desservi par les transports collectifs, est situé en limite de zone agglomérée sur des parcelles agricoles, à l’écart du centre ville ; […] il contribuera à développer un nouveau pôle périphérique et […] ne participera pas, ainsi, à un aménagement harmonieux de l’agglomération d’Auxonne ». Mais nous savons depuis que si « femme varie », la CNAC aussi peut varier ! Elle n’est d’ailleurs pas la seule !
Le Dossier d’Appel à Manifestation d’Intérêt (A.M.I.) « Centres-bourgs » souligne dans sa page 5 que« la Ville [d’Auxonne] et la CCAVS travaillent de concert depuis presque dix ans ». À la bonne heure ! Mais ce point de vue, selon nous, est quelque peu édulcoré, car chacun sait que la vérité est moins rose ! La « prise en traître » du Charmoy par un « cavalier seul » suscita, par exemple, quelques remous dans l’année 2009, et l’archive que nous présentons aujourd’hui en témoigne ! Bonjour la concertation !
Pourtant, autour de cette affaire, il semblerait que l’atmosphère soit aujourd’hui « apaisée », c’est du moins le sens de l’avis recueilli par le commissaire-enquêteur qui déclare dans son rapport : « à présent, M. VADOT juge que l’ambiance autour du projet [N.D.L.R. : projet du Charmoy] est apaisée. Il estime par ailleurs que si le projet [N.D.L.R. : projet du Charmoy] vient à son terme ce sera bénéfique pour les entreprises du secteur et qu’il y aura des retombées fiscales à partager. Dans ce domaine, la communauté de communes fonctionne sous le régime de la fiscalité additionnelle ce qui signifie que la commune du lieu d’implantation perçoit la part la plus importante des recettes fiscales ». [page 85 du rapport de l’enquête publique de fin 2013 sur le projet]
Le bon ton voudrait-il que tout le monde suive à présent l’exemple de l’HYPER-conciliant (et « HYPER-compatible » !) Monsieur VADOT, Président réélu de la Communauté de Communes, qui s’est à présent rangé, après quelques velléités, à l’avis du « cavalier seul » ayant agi à la hussarde ? Nous ne le pensons pas
« Si le projet [N.D.L.R. : projet du Charmoy] vient à son terme ce sera bénéfique pour les entreprises du secteur », nous ajoutons : et sans doute aussi pour le commerce de proximité, « chouchou » du Dossier d’Appel à Manifestation d’Intérêt (A.M.I.) « Centres-bourgs » et que notre toujours Président de la Comcom défendait jadis en des termes assez clairs : « On se bat pour maintenir des commerces de proximité dans les communes rurales, on redoute que ce projet de centre commercial les mette encore plus à mal ». Oui, quand la « chèvre » HYPER-gourmande, objet de toutes les attentions « discrètes » du « cavalier seul » ayant agi à la hussarde, sera là,« ce sera bénéfique pour les entreprises du secteur [N.D.L.R. à voir !] », mais que deviendra alors le vieux « chou » d’automne de l’épicier de proximité, bien entamé déjà par les chenilles de la conjoncture et autres limaces de la paupérisation de la clientèle.
On en gardera peut-être une feuille en souvenir, ça fera un emplâtre excellent sur la jambe d’une ville hyper-rhumatisante qui risque de manquer de médecins, mais qui, pour le moment, ne manque pas de copieux dossiers passionnants, et sans doute pleins d’avenir !
Auxonne, le 22 septembre 2014 (J+2105 après le vote négatif fondateur)