« LE CHARMOY HALLUCINÉ » : UN DEUXIÈME ALBUM - du 1er DÉCEMBRE 2014 (J+2174 après le vote négatif fondateur)
N.B. : En raison de la réorganisation de nos albums d’images, nous avons mis à jour cet article en juin 2015 sans en modifier l’essentiel.
À présent presque aussi célèbre dans notre canton, que Monalisa au Louvre, le réservoir des Granges Hautes est devenu, par la fantaisie illustrative de Claudi, le symbole et le totem consacré du Charmoy. Comparable en cela, toutes proportions gardées, à la célèbre et énigmatique Florentine, il subit, sous la patte de notre illustrateur, les métamorphoses les plus inattendues. À cette différence près, qu’à notre réservoir, il n’avait pas encore poussé de moustaches comme à Monalisa par la fantaisie de Dali !!!
Il était grand temps de réparer cette regrettable omission. Dès son retour d’Alsace, Claudi s’y est attelé pour notre illustration d’aujourd’hui et pour votre plaisir !
Rappelons que c’est le 28 avril 2013, que nous faisions paraître le premier recueil de notre album d’images « Le Charmoy halluciné » qui comportait alors une vingtaine de fantaisies graphiques diverses sur le thème du Charmoy.
Depuis, notre collection d’images s’est considérablement enrichie. Vous pourrez accéder à la totalité des recueils parus à partir du lien suivant :
LE CHARMOY HALLUCINÉ - du 28 avril 2013
C’est au poète Émile Verhaeren que nous avons emprunté le titre de la série des recueils de trente images qui composent «Le Charmoy halluciné ». L’illustration saisissante du contrepoint ville/campagne que nous livre le poète nous a paru conserver toute sa puissance visionnaire dans nos « campagnes hallucinées » d’aujourd’hui, rongées par le monde du profit matérialiste « tentaculaire » et défigurées par l’agriculture industrielle productiviste.
À ce propos, Édouard Leclerc lui-même, il y a plus de quarante ans, avec sa verve mordante, pestait déjà contre ces méfaits dans son journal Le Soleil de l’Ouest. Vous en doutez ? En voici la preuve irréfutable !
Ouvrons Le Soleil de l’Ouest N°2 de Mai 1973. En première page, l’éditorial signé Édouard Leclerc décrit la longue genèse historique du paysage de bocage breton et s’indigne contre sa destruction et « l’acharnement du Génie Rural à remembrer en arasant les talus et les haies ». En conclusion, il interroge : « Va-t-on rendre le Finistère inhabitable pour les quelques pourcentages que reçoit Génie Rural pour l’arasement des talus au cours des remembrements ? Il est vrai qu’il faudra d’autres pourcentages pour les reconstruire. »
Le canton d’Auxonne nous offre quelques exemples assez récents de ce genre de massacres !
Dans l’une des pages suivantes, sous le titre « L’homme peut-il encore choisir ? » et sous le pseudonyme transparent de Jean Corrégou, il acquiesce sans illusion naïve à la prise de conscience, nouvelle encore, en ce début des années 1970, de la nécessité de protéger l’environnement :
« Il y a quelques années, il était presque malvenu de parler d’humanisme […] malvenu de parler du devenir de l’homme rebaptisé « consommateur », comme de parler de la protection de la nature et du monde paysan, malvenu, en résumé, d’avoir d’autre souci que la rentabilité »
« […] Le cycle infernal « Consommer pour produire, produire pour occuper les hommes » semblait engagé pour l’éternité. […] Il ne manquait pas de place pour cela, une fois chassés les paysans ! Le besoin que les citadins ont de la campagne, mais on y avait pensé voyons ! et l’on avait ménagé quelques parcs, aménagé, plutôt, car on n’avait pas oublié que ce serait des « consommateurs » qui s’y promèneraient. Les grandes entreprises agricoles menées par des milliardaires…entreprenants, guettaient la succession, toutes prêtes à produire à coups d’engrais super-actifs, sous la protection d’insectisides [sic] de plus en plus « efficaces », cette viande, ces légumes, ces fruits qui, ainsi que l’écrivait un savant, il y a quelque temps font cher du litre d’eau ! [N.D.L.R. Que dirait Édouard Leclerc, s’il vivait encore en 2014 de la récente polémique de « la dinde à l’eau » ?] »
La parenthèse est éloquente, pas vrai ? Malheureusement Édouard Leclerc n’est plus là pour nous soutenir ! Contentons nous alors, de la seule caution du poète Émile Verhaeren et des hommes de bonne volonté.
Comme nous l’avions déjà fait en avril 2013, nous rappelons que « tout en saluant la force lyrique du poète, nous avons préféré, plus modestement, égrener le sable de l’humour dans les rouages de l’implacable machine ! »
Mécanique implacable et toute puissante, certes, mais qui, comme toute machine, peut se gripper à l’occasion en dépit de la diligence de ses servants dévoués !
C. S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 1er décembre 2014 (J+2174 après le vote négatif fondateur)