NAPOLÉON ET LE CRAYON (6) - du 27 JANVIER 2015 (J+2232 après le vote négatif fondateur)
Les nuits du Petit Caporal solitaire sont longues sur la place au vent d’hiver ! Par bonheur, depuis quelques jours, il avait un compagnon : le crayon.
Alors, chaque nuit, le Petit Caporal descendait de son piédestal à la rencontre du crayon. De ces nuits de rencontre, Claudi vous montrait chaque matin, ce que les vigilantes caméras de la place n’avaient pas pu (ou pas voulu) voir ! Torride ! Mais c’est fini…
Cette nuit le charme s’est rompu.
C’est la faute au malentendu.
Obnubilé par son Île de Beauté,
le Petit Caporal botté,
s’est pris le chou !
Gesủ miu ! Sale coup !
Cette brouille entre nos lascars,
est un sale coup de Trafalgar !
Et c’est fini pour le binôme,
mon bonhomme !
Grand coup de gomme,
chacun s’en retourne. Go home !
(Ce paragraphe peut se chanter en rap)
N.B. : Pour éviter tout quiproquo concernant notre illustration, il est question précisément, dans la bouche du Compère Crayon, de Nicolas Conté (1755-1805). Savant et artiste, Conté participa à l’Expédition d’Égypte avec Bonaparte. Monge disait de lui : « Il a toutes les sciences dans la tête et tous les arts dans les mains. » Il perdit même un œil en jouant au petit chimiste… On lui doit en particulier l’invention du crayon… le vrai, celui à corps de cèdre et à mine de graphite et d’argile cuite. Cette invention permit de faire la nique au blocus de la perfide Albion qui détenait le quasi-monopole du commerce des crayons.
Comme dans la chanson de Bourvil : « Elle vendait des cartes postales, et aussi des crayons….»…
Non ! N’allez surtout pas vous imaginer que la perfide Albion est ma libraire préférée de la Place du Crayon, ci-devant Place d’Armes. Tout au contraire, son magasin, entre vue imprenable sur l’agora de la « libre expression » et table des dernières parutions, est un vrai havre pour l’inspiration en panne.
Le 11 septembre 2013 (Cf. mon agenda), j’y avais découvert, dans un bac de soldes, le « Houellebecq non autorisé » de Denis Demonpion (Maren Sell Éditeurs, 2005, 20 €). Le crayon n’était pas encore sur la place, et de Houellebecq je n’avais pas lu grand-chose, mais j’avais l’intention de faire plus ample connaissance avec le « phénomène ». Toutefois, comme vous le savez, au Charmoy, comme ailleurs, les intentions sont les intentions ! Du bac de soldes, le bouquin avait donc fini, presque vierge, dans mes rayons, jusqu’à ce que les derniers évènements déclenchent pour moi sa réouverture motivée, et sur l’agora, la vaillante érection du crayon, thème houellebecquien s’il en est !
Depuis, à en juger du moins par la rigueur des critères habituels exigés par notre époque superficielle et bavarde, il nous semble être devenu un houellebecquien acceptable ! De cet investissement laborieux, il nous reste, à présent, à recueillir les bénéfices… à votre seul profit, bien entendu, fidèles lecteurs (trices) !
Comment ? L’actualité « charmoyse » étant plutôt silencieuse, je sens qu'il est possible que Michel Thomas, alias Houellebecq, nous offre, après le Petit Caporal, quelques occasions d’articles… Toujours dans la ligne de notre blog bien entendu !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 27 Janvier 2015 (J+2232 après le vote négatif fondateur)