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18 septembre 2014 4 18 /09 /septembre /2014 00:00

QUAND FLEURIRA L’ « EAU DE MILLEFLEURS »… - du 18 septembre 2014 (J+2101 après le vote négatif fondateur)

    Le Bien Public d’hier 17 septembre marquait, par un grand article, la rentrée municipale auxonnaise. Ouvrez donc votre journal et vous saurez tout, tout, « TOUT SUR LES NOUVEAUX PROJETS ». Si la vue aérienne de la première page n’est pas vraiment up to date,  puisque divers détails permettent au premier coup d’œil de  la dater de la mandature Sanz (2001-2008), le catalogue de la page 2 est, en revanche,  très prometteur !

     Selon les termes de l’article, « les habitants devraient voir fleurir plusieurs réalisations dans les mois qui viennent », au premier chef, et par ordre d’entrée en scène « la construction d’un centre commercial Leclerc [qui] a démarré en juin dernier ». Comme dirait l’épicier du coin, pour une fleur, ça c’est une fleur, c’est même une fleur carnivore. Nous ajouterons que le « pot » de cette fleur aura englouti et stérilisé quelques milliers de mètres cubes de terre arable.

   Mais, à en croire l’article : « le principal projet qui tient en haleine la municipalité d’Auxonne reste sa participation à l’appel de projets lancé par le gouvernement pour la revitalisation des centres-bourgs ». N’entendez-vous pas, cher(e)s lecteurs/trices,  nos responsables haleter et ahaner sur les dossiers, vous qui n’êtes pas sans ignorer que le processus de « revitalisation du centre-bourg » a démarré dès 2009. Oui, c’est en effet dès 2009 que le processus de « revitalisation » a été entamé avec le lancement  discret du projet du Charmoy, dont la CNAC du 20 janvier 2010 prévoyait déjà qu’il « aura un impact significatif sur l’activité des commerces et services traditionnels situés en centre ville ; qu’ainsi ce projet ne manquera pas de nuire à l’animation urbaine de l’agglomération d’Auxonne ; […] le projet, qui n’est pas desservi par les transports collectifs, est situé en limite de zone agglomérée sur des parcelles agricoles, à l’écart du centre ville ; […] il contribuera à développer un nouveau pôle périphérique et […] ne participera pas, ainsi, à un aménagement harmonieux de l’agglomération d’Auxonne ». Certes, ces observations concernaient une première mouture du projet, mais notons que l’Hypermarché, cœur et « locomotive » de ce projet initial, se construit aujourd’hui, à peu de choses près, dans le même secteur du Charmoy, car, Dieu soit loué, bien inspirée, la CNAC finit par entendre raison et, le 17 janvier 2012, elle renversa carrément la vapeur en faveur de la « locomotive ». Depuis, tout est rentré dans l’ordre, et la justice a définitivement triomphé, ce que souligne d’ailleurs l’article d’hier en ces termes apaisants : « l’été 2014 a définitivement mis fin à des années de déboires judiciaires entre la municipalité et les commerçants au sujet de la construction d’un centre commercial Leclerc ».  

    Si « l’été 2014 a définitivement mis fin à des années de déboires judiciaires », il n’a pas pour autant effacé l’histoire rocambolesque de toute cette affaire que notre blog décline sur tous les tons depuis quelques années. Rappelons tout de même, que c’est d’abord la municipalité elle-même qui avait dit NON au projet le 17 décembre 2008 avant de se livrer par la suite à divers retournements et emberlificotages obscurs autant que discrets. Pourtant, en cette fin de décembre 2008 les choses semblaient apparemment claires ; à preuve, dès le surlendemain du vote, le 19 décembre, Le Bien Public, quotidien réputé digne de foi, titrait : « UNE NOUVELLE GRANDE SURFACE LE CONSEIL MUNICIPAL DIT « NON » »

 Mais c’était sans compter sur les talents d’exégète de notre premier magistrat réinterprétant les écritures : les voies des décideurs sont impénétrables et, par la vertu du verbe, du « NON » unanime d’une assemblée peut surgir le « OUI » d’un seul ! Nous avons déjà conté tout cela !

    Pour en revenir à l’article d’hier intitulé « Tout sur les nouveaux projets », outre l’arrivée d’un Centre Leclerc, les Auxonnais(e)s devraient voir, entre autres, comme le précise le titre d’un petit encadré, l’« arrivée de nouveaux médecins ». Mais plus qu’une trousse d’urgence médicale, cet encadré semble un véritable fourre-tout. À juger par son contenu, on pourrait prévoir l’arrivée de médecins du sport, puisqu’il traite aussi de « pistes cyclables »,  de médecins scolaires, puisqu’il y est encore question d’« écoliers », de médecins de l’âme enfin, car « l’église Notre-Dame » et son clocher, grâce à Dieu, ne sont pas oubliés. À en croire le contenu éclectique de ce petit encadré,  nous pourrions donc avoir bientôt, dans « l’ancienne maison du colonel »,  toute une polyclinique en somme !

    À propos de Somme, et pour passer duBien Public au Courrier Picard, nous supposons que notre premier magistrat n’est pas sans ignorer le projet grandiose qui vient, en Picardie, de triompher enfin « des années de déboires judiciaires » avec des cultos rétrogrades et des riverains trop délicats, vérifiant ainsi les propos visionnaires d’un Édouard Leclerc écologiste avant l’heure dans Le Soleil de l’Ouest N°2 de Mai 1973 « […] Le cycle infernal « Consommer pour produire, produire pour occuper les hommes » semblait engagé pour l’éternité. […] Il ne manquait pas de place pour cela, une fois chassés les paysans ! […] Les grandes entreprises agricoles menées par des milliardaires…entreprenants, guettaient la succession… »

    Nous avons nommé « la ferme-usine des 1000 vaches » du Groupe de BTP Ramery fondé par Michel Ramery. Dans un article de Libération du 16 novembre 2013, titré « Michel Ramery, l'entrepreneur en BTP derrière la ferme aux mille vaches » le lecteur apprend que :

   « Philippe Beauchamps, président du directoire du groupe Ramery, s’insurge contre le «portrait» fait de son patron, une connaissance de trente ans. « On dit que c’est un financier, mais il vient du monde agricole. Il a travaillé dès ses 14 ans chez ses parents, qui étaient agriculteurs à Erquinghem-Lys (Nord). Il dort encore aujourd’hui dans la chambre où il a grandi enfant.» A l’en croire, Michel Ramery n’hésite pas à mouiller la chemise. «L’été, c’est lui qui fait la moisson. Il se couche à cinq heures du matin et se lève à huit heures pour reprendre.»

      Voilà une bio-hagiographie à faire pleurer dans les chaumières picardes et qui nous en rappelle diablement une autre diffusée en 2011 par certain « Comité de Soutien » : « Très vite il participe aux travaux des champs pendant les vacances. Le démariage des betteraves, les foins, la moisson, la traite (à la main) n’ont plus de secret pour lui…. » 

       Comme dirait l’autre « la terre ne ment pas » et, conséquemment, ses enfants non plus, sans doute…. Une « ferme aux mille vaches », ce beau projet picard de Monsieur Ramery qui « vient du monde agricole », pourrait être digne de séduire les meilleurs de nos élus !

     Alors, après l’hyper de 3500 m² des millionnaires de Haute-Saône, chiche ! Pourquoi pas une « ferme aux mille vaches » au Charmoy ? Avec cette « ferme aux mille vaches », « les habitants devraient voir fleurir » un pôle  de production européen majeur de lait, ainsi d’ailleurs que d’« Eau de Millefleurs », remède figurant au Codex de Paris de 1748, et dont le curieux de médecines alternatives découvrira la nature et la composition exactesdans G. BACHELARD, La formation de l’esprit scientifique, Paris, Vrin, 1993, p. 179.

     De l’« Eau de Millefleurs » au Charmoy en tête de gondole, voilà bien un projet que l’on voudrait« voir fleurir », un vrai projet moderne capable de « revitaliser notre centre-bourg » !

http://www.courrier-picard.fr/region/drucat-les-opposants-aux-mille-vaches-deboutes-ia174b0n331529

 http://www.bfmtv.com/planete/video-riverains-ecolos-sopposent-a-ferme-mille-vaches-784843.html

http://www.reporterre.net/spip.php?article5221

http://www.reporterre.net/spip.php?article6293

 Après 3500 m², 1000 vaches

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 18 septembre 2014  (J+2101 après le vote négatif fondateur)

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Publié par Cl.S., Auxonnais - dans Revue de presse