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21 juillet 2013 7 21 /07 /juillet /2013 00:00

 

CHAMPAGNOLE  SAISON 2 - du 21 juillet 2013 (J+216 après le PREMIER dépôt)

     Rappelons en préalable pour nos lecteurs néophytes ou occasionnels qu’Auxonne et Champagnole, par la volonté de leurs maires respectifs, ont au moins un point commun qui intéresse Chantecler, le projet de figurer bientôt sur la carte du guide des hypermarchés Leclerc. Au-delà de cette vocation commune qui a d’abord retenu notre attention, des points de comparaison possibles se révèlent de jour en jour entre ces deux petites villes qui pourraient bien être représentatives une évolution générale de la vie socio-économique et du tissu social de la France profonde.

     « Ce matin dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne ». C’est ainsi, que le 17 juillet dernier, j’ai découvert, de la fenêtre des TER 95705 puis 95505, une campagne comtoise encore pleine de fraîcheur, de Dole à Champagnole via Andelot. Les maïs y sont beaucoup plus beaux que par chez nous. Deux sujets principaux de conversation dans ces TER : les randonnées pour lesquelles on part et celles qu’on a déjà faites, mais aussi les éclisses à 4 ou 6 trous que l’on se désigne mutuellement à travers la vitre.

    Champagnole, 17 juillet 2013, huit heures du matin (heure d’été), le soleil brille malgré quelques nuages. De la gare à la mairie, peu de rencontres : un homme assis sur un banc et son chien, un employé municipal en livrée fluorescente qui arrose des massifs depuis la benne de son camion. Débarquant place de la mairie je découvre « Champa Beach » : quelques dizaines de bennes de beau sable fin que limitent autant de sapins bien équarris. Contemplant ces quelques ares de Sahara, les lions de la fontaine se sentent l’âme africaine. Un décor à faire pâlir Paul Bowles, mais je n’ai pas rencontré la fille du bédouin, juste une vieille dame qui allait chercher son pain.

    Je m’éloigne de quelques brasses de la plage et me voilà à l’entrée de l’Avenue de la République. Cet été, la République sera piétonne le samedi ! Beaucoup de lecture à l’entrée de cette avenue : le « journal lumineux », la grande affiche des « Samedis piétons » et les nouvelles de la presse locale. Lecteur impénitent et piéton distrait, je manque me faire renverser par un cycliste pressé qui me lâche : « Toi ! Tu vas te faire écraser ! ». J’ai oublié que nous ne sommes pas samedi ! Pas si dangereux quand même que l’est ma rue Carnot à Auxonne pour le flâneur distrait ou les greffiers sans laisse, mais presque ! Au prix d’une imprudence, j’aurai quand même appris que les Comtois vapotent ! Au cœur du pays de la saucisse fumée, une vapeur fantôme glycérinée supplantera donc peu à peu l’âcre fumée du gris que l’on prenait dans ses doigts. On n’arrête pas le progrès !

     Empruntant prudemment les larges trottoirs de l’avenue, encore peu fréquentés à cette heure, je pénètre dans le royaume des soldes. Tout compte fait, j’ai bien fait de ne pas venir un samedi, jour de cohue où les chalands se pressent, je n’aurais pas pu prendre une seule photo. De clichés, je ne me prive pas et, en vertu des lois de la réflexion qui s’appliquent sur tout le territoire de la République, j’envoie par la même occasion un bonjour à Monsieur Moreau ! Par la chaleur qu’il fait, il doit apprécier la glace dans son pernod !

     Surplombant la rue du Pont de l’Épée, une sucette criarde affiche « Braderie monstre ». Quand paraîtra cet article, je souhaite aux commerçants d’avoir tout bradé. Pour l’heure, lisant sur l’affiche « big market » « groot markt »  je mesure le statut européen de l’évènement et  traduisant machinalement ces annonces, je retrouve le but essentiel de ma visite : du grand marché à l’hypermarché, il n’y a qu’un pas ! Et pour moi, encore quelques centaines de mètres jusqu’à la route de Pontarlier !

   Comme Moby Dick au Capitaine Achab, la structure métallique m’apparaît dans sa blancheur immaculée sur un océan minéral. A côté, Champa Beach fait figure de bac à sable. Dans les parages immédiats du chantier, un pavillon aux volets clos semble avoir été abandonné de ses occupants. Mais après tout, c’est la saison des vacances. Quand j’interroge le voisinage à ce sujet, on me répond à voix basse et à mots couverts avec une gêne évidente, me soupçonnant sans doute d’être quelque monte-en-l’air en repérage.

      Le soleil est déjà haut dans le ciel quand je reviens vers Champa Beach après quelques visites d’information. Mon TER est à 11H47, à trois heures près, il y a quelque chose de courtelinesque dans cet horaire et d’ailleurs pas seulement dans l’horaire. J’avise l’excellente pâtisserie « aux allumettes » de mon premier voyage,  j’y achète une tartelette au fromage et un « papet ». Si vous passez par Champagnole, je vous recommande le « papet » : c’est pas cher, c’est bon et surtout… ça cale !

   Passant au pied du perron gelé de la fruitière du Mont-Rivel, je renonce à m’y arrêter,  craignant que le Comté ne souffre du voyage, car à présent, ça dégèle pour de bon ! Transpirant déjà en arrivant à la gare, je me prends alors à rêver d’une vraie plage. Pas Champa Beach, une vraie plage avec de l’eau. En effet, une plage sans eau, même en plein centre ville, ça manque d’agréments, c’est un peu comme une rue de centre ville sans petits commerces !

Chantecler au pays des Lions

 

FEUILLETER L’ALBUM CHANTECLER AU PAYS DES LIONS

N.B. : La « saison 1 » est  parue le 14 mars dernier sous le titre « Un samedi à Champagnole 

 

C. S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 21 juillet  2013  (J+216 après le PREMIER dépôt)

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Publié par Cl.S., Auxonnais - dans Documents