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31 janvier 2015 6 31 /01 /janvier /2015 00:00

DE HOUELLEBECQ  EN CHARMOY (1) - du 31 JANVIER 2015 (J+2236 après le vote négatif fondateur)

     Avant de disparaître dans la fusillade du 7 janvier dernier, le sympathique mais atypique économiste Bernard Maris (qui signait Oncle Bernard à Charlie Hebdo) publiait, dans le dernier numéro du Charlie « d’avant » (N° 1177 du 7 janvier 2015),  une critique  du roman de Houellebecq, intitulé Soumission. Sur la première page de ce numéro 1177 figurait d’ailleurs une caricature gratinée du « Mage Houellebecq » par Luz.

     La critique de Bernard Maris, publiée à la rubrique « Zarzélettres », et intitulée « La conversion de Michel » justifie dans une certaine mesure l’appellation de « Mage Houellebecq » légendant, à la une, la caricature du « Mage Houellebecq » par Luz.

. Bernard Maris voit dans le roman Soumission, sur fond de scénario politico-religieux visionnaire entrecoupé de digressions philosophico-littéraires pertinentes et bien documentées, le parcours d’un quadra intello universitaire flapi et désabusé, la libido dans les chaussettes. Après une longue errance dans une quête vaine, notre dix-neuvièmiste, spécialiste de Huysmans, atteint, pour finir, par une conversion raisonnée, la perspective crédible d’un bonheur raisonnable, en ménage polygame, et dans un monde apaisé.

    Nous ajouterons pour notre part que, dans le roman, les plaisirs de la chair mais encore ceux de la bonne chère ne sont pas oubliés, et qu’entre micro-ondes, barbecue et canapé, les détails érotico-culinaires abondent, croustillants ou triviaux mais souvent pleins d’humour et up to date.

    Up to date, nous devons pourtant confesser ne pas vraiment l’être, car c’est le seul roman de Houellebecq que nous ayons lu pour l’instant ! Nous dirons donc, en bref, que les aperçus sociologiques sont bien vus et amusants, que l’uchronie politico-religieuse est hardie, en concluant, sans grand risque d’erreur, que des considérations sexuelles sans fard, détaillées et très réalistes  tiennent une place appréciable dans ce texte, comme, semble-t-il dans la plupart des autres!

      Nous ne pensons pas, pour autant, que ce versant incontournable de l’œuvre, puisse à lui seul expliquer le succès d’un auteur, dont la palette est, par ailleurs, large et variée. Ce n’est en tout cas pas celui qui nous inciterait à nous taper l’intégrale d’une œuvre déjà impressionnante !

    Confessons-le franchement, si nous sommes entré dans Houellebecq, c’est très tardivement avec l’aide quelque peu frauduleuse du « Houellebecq non autorisé » de Denis Demonpion, mais surtout  par la  petite entrée du livreur ouverte récemment par Bernard Maris dans son Houellebecq économiste (Flammarion, 2014). L’annonce de Bernard Maris est en effet plus que prometteuse : « lisant cet aspect économique de Michel Houellebecq que je vais vous dévoiler, vous saurez – mais ne le savez-vous pas au fond ? – que la glu qui freine vos pas, vous amollit, vous empêche de bouger et vous rend si triste et si tristement minable, est de nature économique » (p. 23). Plus que l’audience médiatique de Houellebecq, c’est cette promesse qui nous a poussé à rechercher dans l’œuvre du romancier à succès, le talent que l’économiste disparu lui reconnaît dans l’expression des « horreurs économiques » de notre temps.    

    Ce qui fait, en effet, l’originalité de l’écrivain Michel Houellebecq, toujours selon Bernard Maris c’est que « personne n’a surpris [comme lui] cette petite musique économique, ce fond sonore de supermarché qui, de ses notes lancinantes et fades, pollue notre existence » (p. 21)

   Citant Houellebecq dans La carte et le territoire, Bernard Maris note : « Il avait quelquefois l’hypermarché pour lui tout seul – ce qui lui semblait une assez bonne approximation du bonheur » ((p. 75).

    Le bonheur dans l’hypermarché, n’est-ce-pas notre sujet et ce que l’on nous a promis pour Auxonne, chers concitoyen(ne)s ? Et voilà le contrat de notre titre rempli. Partant de Houellebecq, et après un bref aperçu du versant économique de son œuvre selon Bernard Maris, nous  sommes revenu à notre Charmoy, lieu potentiel d’érection d’un hypermarché, qui ne semble pas, pour l’heure du moins, devoir être une érection précoce !!

      Voulant terminer sur un mode littéraire, nous avons choisi de rapprocher opportunément, pour conclure, un titre de Huysmans, auteur de prédilection du héros du dernier roman de Michel Houellebecq, et un titre déjà ancien de ce dernier :

       Sur le terrain, au Charmoy, l’« approximation du bonheur » semble « En rade » et nous en restons, pour l’instant, au stade de « Plateforme ».     

 Schopenhauer au Charmoy

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 31 Janvier 2015  (J+2236 après le vote négatif fondateur)

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Publié par Cl.S., Auxonnais - dans Recension