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30 octobre 2022 7 30 /10 /octobre /2022 10:39

AUXONNE, HISTOIRE ET ANECDOTES AUTOUR DE LA GRANDE FOIRE (1) - du 30 octobre 2022 (J+5065 après le vote négatif fondateur)

Demain, la Grande-Rue de notre cité impériale fraîchement équipée de « poubelles à l’effigie de l’Empereur » sera le théâtre de la grande Foire d’Auxonne 2022, ainsi que quelques autres rues et boulevards .

Cette grande foire a perdu depuis un demi-siècle, comme nombre de ses semblables dans notre pays, son caractère de véritable évènement commercial pour faire place à l’une de ces « animations » festives, vidées de leur destination première, animations destinées à tirer un instant de leur torpeur chronique les centres historiques somnolents et désertés de nombre de bourgs-dortoirs.

On va nous accuser encore de passéisme

Mais cette fièvre impériale qui sévit actuellement dans nos murs jusque dans les « poubelles à l’effigie de l’Empereur » n’est-elle pas elle-même une forme de passéisme pompeux !

Une manière répandue, par chez nous désormais très courue, de se mettre en lumière sous les feux de la gloire impériale !

AUXONNE : DE LA PLACE ROSE AU CHÂTEAU RAOUL - du 24 octobre 2022

Faisons donc pour l’instant, loin de l’histoire de Napoléon le Grand et de sa Grande Armée de spécialistes, un peu d’histoire de la foire.

À ce propos, le passéisme est de tous les temps !

À preuve, on pouvait lire dans l’Écho bourguignon du 30 novembre 1864, sous la plume de Claude Pichard (1895-1883), ces propos nostalgiques :

« Et je reviens humblement à notre dernière foire.

Après avoir disparu sur la fin de la semaine pour faire place à une pluie battante, le soleil, un magnifique soleil d’automne, nous est revenu radieux pour la journée du dimanche, dite journée des amoureux.

Hélas ! Malgré cette visite bienfaisante, j’ai vainement cherché, le lundi comme le dimanche, le dimanche comme le lundi, ma foire, ma vraie foire, la foire d’autrefois : cette animation bruyante ; cette foule épaisse et agitée s’épendant dans toutes les rues comme une mer houleuse et jusqu’aux remparts ; ce brouhaha, ces cris, ce tumulte, qui disent : nous faisons des affaires ; ces bruits de musiques, de cymbales, de tambours et de grosse caisse si discordants, mais aussi si mélodieux pour ces gens à ce intéressés ; ce monde de marchands ambulants et de saltimbanques, ces groupes de baraques en planches qui faisaient la joie de mes jeunes années. »

Claude Pichard vieillissant regrettait lui aussi les foires d’antan…Et publiait à l’occasion au sujet de Napoléon...Mais ceci est une autre histoire...

Faisons donc pour l’instant, loin de l’histoire de Napoléon le Grand, un peu d’histoire de la foire

Dans l’Histoire d’Auxonne au Moyen-Âge (Dijon, 1961) de Pierre Camp, on découvre à la page 42, un paragraphe intitulé « Éveil commercial » dont nous citons une partie :

« Éveil commercial. Une ville aussi bien située, au croisement d’une artère fluviale et d’une grande route politique et stratégique voit éclore un mouvement commercial. N’eût-elle pas d’industrie propre, elle attire les marchands par son accès commode et la sécurité qu’elle leur assure à l’abri de ses remparts. Auxonne, jusqu’au début du XIVe siècle n’avait qu’un marché chaque lundi, fréquenté régulièrement par les paysans des environs (A.A. liasse 68). En 1319 le duc Eudes IV dota la ville de deux foires annuelles, l’une fixée au jeudi après l’octave de Pâques [N.D.L.R. Chantecler : les huit jours qui suivent le dimanche de Pâques] et l’autre au jeudi après l’octave de la Saint-Denis [N.D.L.R. Chantecler : fêtée le 9 octobre]; Chacune devait durer trois jours… »

 

L’Annuaire départemental de la Côte-d’Or (Dijon, E. Jobard, 1862) par Joseph Garnier donne, à partir de la page 319, le « TABLEAU DES FOIRES DU DÉPARTEMENT DE LA CÔTE-D’OR. Arrêté par M. le Préfet le 31 juillet 1850 et approuvé par le ministre de l’agriculture et du commerce le 3 septembre suivant et par des décrets postérieurs.»

On lit en page 320 : « Auxonne. 16 mars, 20 juin, lundi après le 1er dimanche de septembre, 3e lundi d’octobre, 22 décembre. »

 

L’Annuaire départemental de la Côte-d’Or (Dijon, E. Jobard, 1880) par Joseph Garnier donne, à partir de la page 426, le « TABLEAU DES FOIRES DU DÉPARTEMENT DE LA CÔTE-D’OR. Dressé en exécution de l’arrêté préfectoral du 16 juin 1876 »

Sur cette même page 426 on lit : « Auxonne. Le 1er vendredi de chaque mois, à part le mois d’octobre et le 3e lundi d’octobre. »

 

L’Annuaire départemental de la Côte-d’Or (Dijon, E. Jobard, 1887) par Joseph Garnier donne, à partir de la page 454, le « TABLEAU DES FOIRES DU DÉPARTEMENT DE LA CÔTE-D’OR »

Sur cette même page 454 on lit : « Auxonne. Le 1er vendredi de chaque mois et le premier vendredi de novembre. »

 

L’Annuaire départemental de la Côte-d’Or (Dijon, E.Jobard, 1900) par Joseph Garnier donne, à partir de la page 471, le « TABLEAU DES FOIRES DU DÉPARTEMENT DE LA CÔTE-D’OR. »

Sur cette même page on lit: « Auxonne. Le 1er vendredi de chaque mois et le dernier lundi d’octobre . »

Les mêmes dates sont retrouvées en page 470 de l’Annuaire départemental de la Côte-d’Or (Dijon, Jobard, 1912) par Charles ROYER avec une précision supplémentaire.

« Auxonne. Le 1er vendredi de chaque mois et le dernier lundi d’octobre (8 jours). »

Conclusion : Cette revue des annuaires permet d’affirmer que c’est en 1900 ou aux approches de 1900 que la date de la grand foire d’Auxonne a été définitivement fixée au dernier lundi d’octobre.

Comme aujourd’hui, donc !

Quand à Claude Pichard, qui écrit en 1864, on peut affirmer, à la lumière des renseignements ci-dessus, que le lundi dont il parle est le troisième lundi d’octobre 1864 donc au vu du calendrier le 17 octobre 1864. Quinze jours plus tôt sur le calendrier que la foire d’aujourd’hui.

 

foire d'Auxonne années 1860 .jpg

foire d'Auxonne années 1860 .jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 30 octobre 2022 (J+5065 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Visions d’histoire

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Visions d'histoire
21 octobre 2022 5 21 /10 /octobre /2022 10:43

AUXONNE, UN ÉCHO DE LA PLACE D’ARMES À L’ÉCHO DES COMMUNES - du 21 octobre 2022 (J+5056 après le vote négatif fondateur)

Nous interrompons inopinément notre série « AUXONNE, NOTRE GRANDE-RUE VUE CÔTÉ DOLE »

AUXONNE, NOTRE GRANDE-RUE VUE CÔTÉ DOLE (2) - du 20 octobre 2022

Cause de cette interruption, une impayable image de L’ÉCHO DES COMMUNES mettant en parallèle sur un cliché... Bonaparte et Vercingétorix.

https://www.echodescommunes.fr/sevader_83_une-balade-pour-s-evader-en-cote-d-or-c-est-renversant.html#Pontailler-Val-de-Saone

Le cliché a visiblement inspiré Claudi  !

Laissons la parole à l’image !

 

P.S. Bonaparte et Vercingétorix, à Auxonne et dans notre blog, c'est déjà une vieille histoire

ALISE AU PAYS DES MERVEILLES - du 08 MARS 2015 

Auxonne, écho de la place d'armes à l'écho des communes.jpg

Auxonne, écho de la place d'armes à l'écho des communes.jpg

Auxonne, le 21 octobre 2022 (J+5056 après le vote négatif fondateur)

C.S. Rédacteur de Chantecler,

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Visions d'histoire
28 septembre 2022 3 28 /09 /septembre /2022 05:00

NAPOLÉON BONAPARTE ENTRE AUXONNE ET DOLE (6) - du 28 septembre 2022 (J+5033 après le vote négatif fondateur)

Délaissons pour de bon la vague rose qui déferle actuellement sur notre cité « dynamique » pour retrouver….

Napoléon dans sa conquête de l’Hindoustan, chevauchant un éléphant rose ?

Trêve de plaisanterie ! Revenons à nos moutons !

Le mouton n’est-il pas désormais l’espèce la plus répandue en ces temps nouveaux de la communication que nous vivons !

Mais laissons à présent l’Hindoustan et Napoléon conquérant, chevauchant un éléphant rose, pour revenir à un autre épisode d’histoire-fiction, ce dernier résolument local entre Auxonne et les contreforts du Jura.

Évènement déjà évoqué dans les précédents épisodes de notre série, en l’occurrence  un duel mis en lumière dans la presse (Le Bien Public du 3 mai 2021) et très récemment dans les nouvelles littéraires.

Pour plus de détails se rapporter à l’article en lien ci-dessous

NAPOLÉON BONAPARTE ENTRE AUXONNE ET DOLE (5) - du 12 septembre 2022

L’histoire semble n’être qu’un éternel recommencement, puisqu’il y a presque 180 ans, une anecdote autour du même duel était déjà rapportée dans diverses gazettes.

C’est la chute de cette anecdote rapportée jusqu’à nos jours qui retiendra notre attention aujourd’hui.

Chute selon laquelle « Bonaparte au lieu de se fâcher fit droit à la requête de Grosey [ndlr ou Grosset selon les versions] et le nomma procureur impérial à Béfort ».

Cette prétendue nomination ne résiste pas à l’examen puisque de 1800 à 1813 on retrouve invariablement, dans les documents officiels, le dénommé Grosey en poste de juge à Lons-le-Saunier, au criminel (1800-1811) puis au civil (1812-1813)

En atteste l’excellent ouvrage collectif édité en 1991 par la Société d’émulation du Jura intitulé Dictionnaire biographique des administrateurs du JURA 1790-1800 en page 157 à l’article 286 Grosey Louis Denis Catherin (1750-1817)

Les almanachs impériaux (de 1805 à 1813 disponibles sur BnfGallica) consultés, démentent eux aussi formellement toute nomination de « procureur impérial à Béfort » qui aurait pu concerner ledit Grosey, et placent invariablement celui-ci à Lons-le-Saunier dans la fonction de juge au criminel, puis au civil.

En fait, Grosey avocat en parlement et homme de loi qui remplissait les fonctions d’accusateur public sous le Directoire au chef-lieu de son département, Lons-Le Saunier, fut « recyclé » en place, au moment du Consulat, comme tant d’autres en France, qui ne s’étaient jamais battus en duel avec Bonaparte…

Tel, à titre d’exemple, ce François Canuet dont fait mention une étude sérieuse sur la fonction d’ Accusateur public de triste mémoire (curieux, cliquez sur le lien et ne craignez rien !). Voici les termes de cette mention :

« François Canuet était avocat en parlement [ndlr : comme Grosey] et homme de loi. Un tribunal criminel était établi au siège du chef-lieu de chaque département ; il se composait de quatre juges, dont le président, et d’un accusateur public nommé par les électeurs du département pour 6 ans, d’un commissaire du roi et d’un greffier nommés à vie, et d’un jury de jugement de douze membres. Cette juridiction fut installée à Agen avec grande solennité le 25 janvier 1792. François Canuet fut désigné comme accusateur public à cette occasion et renouvelé dans ses fonctions en l’an VI par l’assemblée électorale du département (document 1,100 J 6). On le retrouve après l’an VIII comme commissaire du gouvernement (Voir article 63 de la constitution du 22 frimaire an VIII) (document 2, 100 J 1). »

Aux sceptiques, s’il en restait encore, et aux amateurs de vieilles archives, nous proposons la lecture d’un extrait du numéro 271 du 1er messidor an VIII (20 juin 1800) de la GAZETTE NATIONALE.

À la lumière de ce document officiel chacun pourra méditer sur une note de bas de page (note 9 p. 104) que l’on peut lire dans un ouvrage qui défraie actuellement l’actualité impériale auxonnaise :

« Denys ou Denis Grosey. Deviendra procureur impérial à Belfort sur décision de Napoléon alors consul. Grosey se présenta devant Napoléon pour lui demander un emploi. Il interpellera le consul par cette phrase devenue célèbre « si tu ne me reconnais pas, tu te rappelleras du jeune dôlois qui t’as donné un coup d’épée sur le rempart du Cygne à Auxonne » »

Tout d’abord, réflexion faite, ce « jeune dôlois » né en 1750 et qui avait donc 19 ans de plus que Bonaparte il n’était pas si jeune que ça autour de 1790, époque du duel supposé !

Bien que d’aucuns prétendent, à la suite de Bonaparte, que « l’histoire [soit] une série de mensonges sur lesquels on tombe d’accord » (Cf. « AUXONNE La vie de Bonaparte en plaine de Saône racontée dans un livre » dans Le Bien Public du 13 septembre dernier)  il semble pourtant difficile d’imaginer un magistrat, quinquagénaire ou presque, qui plus est dans la fonction d’accusateur public à Lons-le-Saunier, et visiblement soucieux de sa carrière, « interpellant » aussi cavalièrement le premier Consul.

Fidèle lecteur qui aimait croire à cette belle histoire, te voilà déçu !

Je sens bien cependant que j’ai écrit en vain et que ta foi dans l’imprimé restera inébranlable !

Je sens même que tu en redemandes et que tu aimerais tant savoir quelles furent les circonstances de cette supposée interpellation, circonstances que ne précisent ni les vieilles gazettes, ni Claude Pichard, ni la note fraîche éclose, citée plus haut, qui les reprend !

Notre rédaction, qui ne manque jamais d’imagination travaille déjà sur la question et tentera dès que possible d’y pourvoir ! À suivre...

Aujourd’hui Claudi a bien mérité de la Patrie. Il dédie son illustration du jour à tous les fans de Grosey !

 

Grosey accuse à Lons .jpg

Grosey accuse à Lons .jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 28 septembre 2022 (J+5033 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Visions d’histoire

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Visions d'histoire
14 septembre 2022 3 14 /09 /septembre /2022 05:00

BONAPARTE À AUXONNE : UNE SOMBRE HISTOIRE DE BAIGNADE - du 14 septembre 2022 (J+5019 après le vote négatif fondateur)

L’objet du présent article étant, comme l’indique son titre, la « sombre histoire de baignade » de Bonaparte dans la Saône, nous ne parlerons pas aujourd’hui du fameux duel Grosey-Bonaparte évoqué dans Le Bien Public du 3 mai 2021.

Mais que nos lecteurs se rassurent, nos recherches nous ont donné à ce propos encore du grain à moudre pour de prochains articles.

Pour l’heure, revenons à la « sombre histoire de baignade » de Bonaparte telle qu’évoquée dans le même article du Bien Public du 3 mai 2021 en ces termes : « il faillit mourir en allant nager seul dans la Saône « il a [eu] un malaise, et a coulé mais son ventre a heurté un banc de sable et il a pu reprendre connaissance et réagir. Il est rentré au régiment alors que de nombreuses personnes étaient parties à sa recherche »

Sur Wikipédia on peut lire la version suivante du même évènement : « Le jeune lieutenant, comme ses camarades, voulut goûter aux joies de la baignade dans les eaux de la Saône. Ce jour-là, alors qu’il nageait, une crampe le saisit, le fit défaillir et couler. Sa poitrine en touchant un banc de sable fit émerger sa tête et lui permit de reprendre connaissance. Grâce au courant, il réussit à regagner la berge. Tiré hors de l’eau par ses camarades, il vomit beaucoup, se remit de ses émotions, se rhabilla et regagna sa chambre. » 

Version quelque peu différente de la précédente...

Nous nous garderons bien d’émettre un avis sur les faits tels qu’évoqués ci-dessus, préférant mettre à la disposition de nos fidèles lecteurs les diverses sources auxquelles ces versions auraient pu être empruntées.

Reportons nous tout d’abord à la source à laquelle se sont abreuvés tant d’historiens : le Mémorial de Las Cases et à sa suite, due au docteur 0’Méara, Napoléon dans l’exil.

On trouve dans l’un et l’autre de ces ouvrages la mention d’une noyade à laquelle aurait échappé le jeune Bonaparte.

Nous citerons ces deux mentions d’après l’édition illustrée du Mémorial en 2 volumes (Paris, Boivin, 1842) en ligne sur Bnf Gallica, en les reproduisant ci dessous en PDF.

Problème de date, problème de lieu, problème de fleuve, il faut avouer que la confrontation de ces deux sources pose problème. Rappelons que Napoléon Bonaparte n’arriva à Auxonne qu’en juin 1788.

Ce dernier détail n’a pas échappé à deux auteurs nés au dix-huitième siècle, donc contemporains de l’Empereur, de surcroît officiers de la Grande Armée  : Le Baron de Coston (1780-1848), biographe du jeune Napoléon Bonaparte et Claude Pichard (1795-1883), Auxonnais, maire d’Auxonne et Garde d’honneur de l’Empereur.

UN MAIRE D’AUXONNE AU SERVICE DE L’EMPEREUR - du 4 août 2022

Ces auteurs rapportent le témoignage du Mémorial, Coston sans faire référence au Mémorial, Pichard en s’y référant. Ils en arrivent à des conclusions radicalement différentes. Le mieux est de les lire dans le texte.

Cette brève esquisse bibliographique autour d’une sombre histoire de baignade permet de douter, sinon de la réalité de l’anecdote, du moins de celle des circonstances de temps et de lieu dans lesquelles les faits se seraient déroulés.

C’est ce que fait en substance Frédéric Masson, dans une note en bas de page (voir Napoléon dans sa jeunesse, Paris, Ollendorf, 1907, p. 179). Rendons encore une fois hommage à ce napoléoniste pointu qui n’acquiescerait sans doute pas à la citation relevée hier dans Le Bien Public et venant conclure fort à propos un article annonçant la parution d’un nouveau livre sur Bonaparte : « L’Histoire n’est qu’une série de mensonges sur lesquels on est d’accord »

Claudi a choisi comme image une autre baignade bien militaire, celle des soldats du 10ème de ligne avant 1914. Leur régiment tenait garnison dans l’actuel Quartier Bonaparte.

À bien y regarder, cette baignade des soldats devait se trouver à l’emplacement d’une plage aujourd’hui disparue, la plage Malandain déjà évoquée dans nos colonnes.

UNE PLAGE OUBLIÉE  À CHARMOY-CITY - du 29 SEPTEMBRE  2019 

Une plage, où votre serviteur, en sa lontaine prime jeunesse, faillit pour de bon (et j’en fus le premier témoin) se noyer….

Et la face d’Auxonne, pour sûr, en eut été changée !

 

Auxonne, comme bonaparte ils se baignent en Saône.jpg

Auxonne, comme bonaparte ils se baignent en Saône.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 14 septembre 2022 (J+5019 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Visions d’histoire

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Visions d'histoire
12 septembre 2022 1 12 /09 /septembre /2022 10:51

NAPOLÉON BONAPARTE ENTRE AUXONNE ET DOLE (5) - du 12 septembre 2022 (J+5017 après le vote négatif fondateur)

Dans cet épisode, nous délaisserons un instant, pour y revenir plus tard, les vénérables gazettes des années 1840. À cette époque, les lecteurs des gazettes n’en perdaient pas une miette car, à la différence de nos contemporains gavés de news, ils n’avaient que peu d’accès à l’information.

Nous concevons bien que nos contemporains tellement sollicités par leurs smartphones et autres facebook puissent se lasser de la lecture de l’Album dôlois ou du Patriote jurassien….

Cependant, la lecture des journaux du temps a la vertu de nous plonger beaucoup plus profondément dans l’ambiance et la couleur du moment. Tout concourt à cela en effet : le silence des archives loin du barnum médiatique ambiant, le style de l’époque tellement différent du jargon américanisé de la nôtre.

Certes notre société du spectacle qui fait feu et fric de tout bois est prompte à ressusciter le passé pour donner un semblant de touche historique à ses kermesses permanentes.

Nous n’en démordrons pas cependant, la lecture d’une archive est plus riche d’enseignements sur une période du passé que ces pantalonnades bruyantes « en costume » et autres « complexes de loisirs à thématique historique ».

Mais revenons à nos gazettes et d’abord à ce qui a motivé de notre part une lecture partagée de celles-ci avec nos lecteurs. Ce motif, dans le cas présent, vous l’aurez compris, c’est le fameux duel Bonaparte-Grosey.

Elles sont émouvantes ces gazettes, avec leur papier jauni et leurs petits caractères à s’user les yeux. C’est qu’il fallait faire tenir le plus de nouvelles possibles sur la plus petite surface de papier possible. Comme le Père Grandet, le dix-neuvième siècle louis-philippard  était économe !

Mais à propos du fameux duel, force est de constater qu’elles relatent l’évènement sur un mode stéréotypé, en quasi copié-collé, comme vous pourrez le vérifier dans notre précédent article.

NAPOLÉON BONAPARTE ENTRE AUXONNE ET DOLE (4) - du 08 septembre 2022

C’est un peu le propos de « l’homme, qu’a vu l’homme, qu’a vu l’ours ». On aimerait bien connaître et lire le premier « homme, qu’a [vraiment] vu l’ours ». En bref, plus que des redites, avoir une information de première main !

Mais laissons là ces vieilles lunes et cette archéologie pointilleuse du duel Bonaparte-Grosey.

Soyons à la page et référons nous résolument aux productions up to date.

Tenez ! Un ouvrage illustré sur papier glacé, d’inspiration proustienne déclarée, paru en 2018 sous les auspices de la municipalité d’Auxonne et intitulé Du côté d’Auxonne nous livrait dernièrement un aperçu rafraîchi, si l’on peut dire, du fameux duel.

À preuve, je vous livre ce passage en citation (p.118) :

[ndlr Chantecler : selon le scénario de son ouvrage, l’auteur est en visite dans la chambre de Bonaparte au quartier du même nom et il est en train de lire les notices]« Pendant que je lisais, un militaire est entré dans la chambre. Il paraît ému. Vous vous intéressez à Napoléon ? Son séjour ici est bien plus intéressant que ce qui en est écrit sur la feuille que vous venez de lire. On passe notamment sous silence un duel à l’épée qui l’opposa à Louis Denis Catherine Grosey, Dolois d’origine, sur le rempart situé derrière la tour du Cygne. Bonaparte y reçut un léger coup d’épée sur le bras. Vous vous rendez compte qu’un Dolois aurait pu changer le destin de la France, ici, à Auxonne ? La raison du duel ? Sûrement la réponse à une provocation liée aux origines corses du jeune Napolionne de Buonaparte. Le militaire baisse la voix comme un conspirateur. Napolionne de Buonaparte, c’est comme ça qu’il se faisait appeler, et sous cette orthographe qu’il est enregistré »

Ce duel que l’«on passe notamment sous silence » ne l’est plus depuis car il a été mis récemment en lumière dans la presse » (Le Bien Public du 3 mai 2021)

Avouez que c’est moins sec que les vieilles gazettes qui ne parlaient pas d’amourette !

On aimerait quand même retrouver la source et le premier « homme, qu’a vu l’ours ».

C’est pourquoi, dès que possible nous retournerons bientôt aux archives !

Mais avant, pour nous délasser un peu, à la suite de nos vaillants triathlètes et bien entendu, comme toujours, du jeune Napoléon Bonaparte, nous irons faire trempette dans la Saône au prochain épisode !

En attendant, Claudi, pour son illustration du jour s’est diablement creusé la tête. Il a trouvé la réponse dans le fond d’une assiette louis-philipparde des années 1840 et a décidé de faire un peu d’histoire-fiction. Pourquoi pas ? On en fait tant et tant à propos de Napoléon !

Voici la thèse originale de l’historien Claudi : « Et si la lecture des gazettes du début des années 1840 à propos du fameux duel Bonaparte-Grosey avait déclenché une épidémie de duels dans l’armée entre bonapartistes et orléanistes ? »

Après tout, pas si bête ! Il la soutient image à l’appui, car comme dirait Napoléon (en substance) : « un bon croquis vaut mieux qu’un long discours »

Son illustration est disponible en PDF

Le duel Bonaparte-Grosey  jusqu'au fond de l'assiette.jpg

Le duel Bonaparte-Grosey jusqu'au fond de l'assiette.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 12 septembre 2022 (J+5017 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Visions d’histoire

 

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Visions d'histoire
8 septembre 2022 4 08 /09 /septembre /2022 13:31

Après un intermède napoléono-proustien, reprenons notre recherche-inventaire des références imprimées relatives à un duel Bonaparte-Grosey.

Rappelons que dans un précédent article, après avoir mis en doute la référence à Coston faite par le Chef de bataillon Maurice Bois dans son ouvrage intitulé Napoléon Bonaparte Lieutenant d’Artillerie à Auxonne, nous avions retenu une autre référence citée, cette fois, par Claude Pichard, ancien maire d’Auxonne, en référence à l’Album dôlois.

NAPOLÉON BONAPARTE ENTRE AUXONNE ET DOLE (2) - du 04 septembre 2022

Nos lecteurs qui le souhaitent pourront à nouveau consulter l’Album dôlois du 3 décembre 1843 dans le PDF ci-dessous.

Il est bien naturel, pensera-t-on, qu’une feuille doloise relate un duel concernant un dolois !

La nouvelle n’était cependant pas très fraîche cependant, puisque le duel supposé s’était passé plus d’un demi-siècle en arrière !

Ajoutons à cela que l’hypothèse initiale d’une spécificité doloise de la nouvelle devait bien vite s’effondrer pour nous avec la découverte de la publication de la même anecdote, à quelques mois d’intervalle, dans divers feuilles et périodiques du territoire français...et jusqu’au-delà des frontières !

Petit inventaire chronologique (non exhaustif sans doute) :

L’Album dôlois du 03 décembre 1843 (page 1, 2ème colonne)

Le Spectateur de Dijon du 13 décembre 1843 (page 2, 1ère colonne)

L’Écho rochelais du 15 décembre 1843 (page 2, 3ème colonne)

L’Illustration du 13 janvier 1844 (page 2, 3ème colonne)

Le Moniteur Universel du 09 janvier 1844 (page 1, 3ème colonne)

Nürnberger Kurier du 24 février 1844 (page 2, 2ème et 3ème colonne)

Plutôt qu’un commentaire fastidieux, nous laisserons le soin à nos lecteurs de comparer eux-mêmes les différentes extraits de ces périodiques réunis, auxquels nous avons joint la citation de Claude Pichard à propos de laquelle nous avons découvert qu’elle avait été inopinément « enrichie » sans autre forme d’explication, dans le PDF ci-dessous :

Remarquons que parmi les six périodiques déjà cités, seuls Le Moniteur Universel et L’Illustration indiquent avoir puisé l’information dans un autre périodique : en l’occurrence Le Patriote Jurassien pour l’heure malheureusement non encore accessible à la consultation en ligne.

Une question se posait dès lors pour nous : des deux feuilles jurassiennes, L’Album dôlois de Dole et Le Patriote Jurassien de Lons, laquelle avait publié l’anecdote en premier ?

La réponse à cette question — qui avouons-le n’est pas vitale, sinon pour les « napobranchés » de notre cité impériale  !!— vous la trouverez dans la suite de notre enquête sur un duel dont la médiatisation explosa autour de 1840 période de bonapartisme florissant, et qui connaît depuis quelque temps une résurgence inédite dans notre cité impériale !

Dans son illustration, Claudi nous conduit sur le « Rempart du Cygne »

Image jointe en PDF

 

 

Quant à la réalité historique de ce duel, il semble bien qu’elle reste encore à démontrer. La suite au prochain numéro…

Le rempart du Cygne Théâtre d'un duel .jpg

Le rempart du Cygne Théâtre d'un duel .jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 08 septembre 2022 (J+5013 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Visions d’histoire

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Visions d'histoire
6 septembre 2022 2 06 /09 /septembre /2022 09:32

NAPOLÉON BONAPARTE ENTRE AUXONNE ET DOLE (3) - du 06 septembre 2022 (J+5011 après le vote négatif fondateur)

Dans notre précédent article, il était question d’une notice « recueillie par le savant bibliothécaire de Dole, M. Pallu, et insérée dans l'Album Dolois du dimanche 3 décembre 1843 » à propos d’un duel entre Bonaparte et Grosey « sur le rempart du Cygne à Auxonne ».

À propos de cette notice, toujours dans le même article, nous projetions de mener le travail d’enquête suivant « Cette notice, sa large diffusion dans les gazettes du temps, la réalité ou non des faits qu’elle rapporte, feront l’objet, dans les pas du géant Frédéric Masson, de nos prochaines investigations. »

Cette tâche est en cours ! Dans les pas de Frédéric Masson, nous menons un travail d’enquête rigoureux dont nous vous ferons part très bientôt des résultats !

Mais pour être fouineur, on n’en est pas moins homme ! Permettez-nous donc chers lecteurs une petite pause, loin des archives poussiéreuses !

Sans sortir toutefois de notre sujet ! Car nous sommes de ceux qui respectent notre lectorat !

Toujours à la rencontre du duel Bonaparte-Grosey, mais loin des gazettes jaunies et des plaquettes piquées des vers, feuilletons aujourd’hui un ouvrage illustré sur papier glacé paru en 2018 sous les auspices de la municipalité d’Auxonne et intitulé Du côté d’Auxonne

DE COMBRAY À CHARMOY-CITY. EXERCICES D’HISTOIRE ET DE GÉOGRAPHIE LITTÉRAIRE (1)- du 11 octobre 2018

Une proportion non négligeable de cet ouvrage, d’inspiration proustienne déclarée, s’avère être consacrée à Bonaparte et au quartier du même nom.

Curieux, vous pouvez encore faire l’emplette de cet ouvrage, dont le tirage n’est certainement pas épuisé à ce jour, ce que votre serviteur fit lui-même lors de sa sortie !

Foi de lecteur attentif, je peux vous certifier que pour de bon Bonaparte et Grosey y sont !

À preuve, je vous livre ce passage en citation (p.118) :

[ndlr Chantecler : selon le scénario de son ouvrage, l’auteur est en visite dans la chambre de Bonaparte au quartier du même nom et il est en train de lire les notices]« Pendant que je lisais, un militaire est entré dans la chambre. Il paraît ému. Vous vous intéressez à Napoléon ? Son séjour ici est bien plus intéressant que ce qui en est écrit sur la feuille que vous venez de lire. On passe notamment sous silence un duel à l’épée qui l’opposa à Louis Denis Catherine Grosey, Dolois d’origine, sur le rempart situé derrière la tour du Cygne. Bonaparte y reçut un léger coup d’épée sur le bras. Vous vous rendez compte qu’un Dolois aurait pu changer le destin de la France, ici, à Auxonne ? La raison du duel ? Sûrement la réponse à une provocation liée aux origines corses du jeune Napolionne de Buonaparte. Le militaire baisse la voix comme un conspirateur. Napolionne de Buonaparte, c’est comme ça qu’il se faisait appeler, et sous cette orthographe qu’il est enregistré »

Pour le coup, le duel Bonaparte-Grosey n’aura pas été passé sous silence dans cet ouvrage d’inspiration proustienne déclarée !

Proust, quant à lui, n’en parle pas dans son œuvre. Bien qu’il ne dédaigne pas, à l’occasion, de parler de la famille Bonaparte et de Napoléon .

Nous avions relevé le fait dans le septième épisode de notre série « DE COMBRAY À CHARMOY-CITY. EXERCICES D’HISTOIRE ET DE GÉOGRAPHIE LITTÉRAIRE » que les curieux de Proust et de la famille Bonaparte pourront consulter à partir du lien ci-dessous.

 

ALBUM « DE L’OIGNON DE CHARMOY-CITY À LA MADELEINE DE COMBRAY »

Pour sortir un peu de la chambre de Napoléon Bonaparte, Claudi nous emmène aujourd’hui à Paris, rue de Berri, où la Princesse Mathilde, nièce de Napoléon Ier et cousine de Napoléon III tenait salon au numéro 20. Marcel Proust fréquentait assidûment ce salon.

L’image est disponible en PDF

Pour en revenir à la Princesse Mathilde Bonaparte, divers témoignages la font apparaître comme une personne lucide sur la vie et sans façons. On lui prête ainsi cette citation : « Sans Napoléon Ier, je vendrais des oranges dans les rues d'Ajaccio ». Pas bêcheuse la Princesse !

 

Quand Proust fréquentait le salon de la nièce de Napoléon.jpg

Quand Proust fréquentait le salon de la nièce de Napoléon.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 06 septembre 2022 (J+5011 après le vote négatif fondateur)

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Visions d'histoire
4 septembre 2022 7 04 /09 /septembre /2022 08:34

NAPOLÉON BONAPARTE ENTRE AUXONNE ET DOLE (2) - du 04 septembre 2022 (J+5009 après le vote négatif fondateur)

Il y a tout juste 152 ans, le 4 septembre 1870, deux jours après la capitulation de Sedan, sur les ruines fumantes du Second Empire, était proclamée la République (la Troisième).

Mais sur le sol français, les Prussiens et leurs alliés avançaient...

13 NOVEMBRE 1870 : QUAND LES FUSILIERS POMÉRANIENS MARCHAIENT SUR AUXONNE (2) - du 25 septembre 2021

Aujourd’hui sous la Cinquième, le cœur de notre cité nouvellement impériale en pleine rénovation vibre toujours au nom de Napoléon.

Poursuivons donc notre feuilleton avec Napoléon. Et pour cette napoléonâtrie invétérée, de Gambetta, Jules Vallès et Jean-Baptiste Millière implorons le pardon !

Dans un précédent article de cette série, consacrée aux relations doloises de Bonaparte, nous nous étions interrogé sur la pertinence d’une note en bas de page de l’ouvrage du Chef de bataillon Maurice Bois intitulé Napoléon Bonaparte Lieutenant d’Artillerie à Auxonne.

Cette note en page 120, faisant référence au Baron Coston, évoquait un duel entre Napoléon Bonaparte et le Dolois Grosey en ces termes : « 1. Coston. Napoléon Bonaparte se battit en duel, avec un Dôlois nommé Denis Grosey, sur le rempart situé derrière la Tour du Signe. Bonaparte reçut un léger coup d’épée ».

NAPOLÉON BONAPARTE ENTRE AUXONNE ET DOLE (1) - du 28 août 2022

Rappelons qu’une recherche à propos de ce duel dans l’ouvrage du Baron Coston Biographie des premières années de Napoléon, Bonaparte, Paris et Valence, 1840 s’est révélée pour nous infructueuse tant sur l’exemplaire papier que par la voie numérique. Tel n’est pas le cas des onze autres notes en référence à Coston présentes dans l’ouvrage de Bois que nous avons pris le soin de vérifier.

Nous ferons grâce à nos lecteurs des résultats détaillés de notre recherche que nous tenons à leur disposition !

Bref ! Nous restons sur notre faim quant à l’origine et à l’authenticité de l’information suivante : « Napoléon Bonaparte se battit en duel, avec un Dôlois nommé Denis Grosey, sur le rempart situé derrière la Tour du Signe. Bonaparte reçut un léger coup d’épée ».

Nous n’avons pas la prétention de nous faire l’émule de Frédéric Masson (1847-1923), cet éminent spécialiste très pointilleux de Napoléon, dont nous avions déjà parlé cum grano salis dans un précédent article.

CHARMOY-CITY : NAPOLÉON CHEZ LES  LAPONS (4) - du 07 janvier 2021

À l’intention des curieux, nous joignons en PDF deux pages de son ouvrage Napoléon dans sa jeunesse excellent échantillon de la chasse aux « légendes » menée par l’historien scrupuleux.

Plutôt que de citer hasardeusement Coston, nous nous demandons à présent pourquoi , nom d’une pipe, Maurice Bois, qui le cite largement par ailleurs, n’a pas cité, toujours à propos du fameux duel, Claude Pichard, ancien maire d’Auxonne et son ouvrage Napoléon Bonaparte à Auxonne (Auxonne, 1857).

En effet, en page 34 de cet ouvrage, la note suivante occupe une grande partie de la page :

« Ajoutons ici la notice suivante recueillie par le savant bibliothécaire de Dole, M. Pallu, et insérée dans l'Album Dolois du dimanche 3 décembre 1843 ? : Louis-Denis-Catherin Grosey, né à Dole le 25 novembre 1750, ancien président du tribunal civil de Lure, mort à Crissey près Dole, en 1817, avait eu dans sa jeunesse un goût très-vif pour faire des armes ; aussi avait-il la réputation d'un bretteur. Un jour qu'il était à Auxonne, il se prit de querelle avec Bonaparte et se battit en duel avec lui. Lorsque Bonaparte fut arrivé au pouvoir, Grosey lui demanda un emploi. Sa requête contenait ce singulier passage : Si tu ne me reconnais pas, tu te rappelleras du jeune Dolois qui t'a donné un coup d'épée, sur le rempart du Cygne à Auxonne. — Bonaparte, au lieu de se fâcher, fit droit à la requête de Grosey et le nomma procureur impérial à Béfort. »

Nos lecteurs pourront lire eux-mêmes, dans sa forme originale, « la notice suivante recueillie par le savant bibliothécaire de Dole, M. Pallu, et insérée dans l'Album Dolois du dimanche 3 décembre 1843 ? » sur le PDF ci-dessous réalisé à leur intention. Ils comprendront le point d’interrogation ajouté par Claude Pichard derrière la date. Renseignements pris, cet album dolois est bien de 1843

Cette notice, sa large diffusion dans les gazettes du temps, la réalité ou non des faits qu’elle rapporte, feront l’objet, dans les pas du géant Frédéric Masson, de nos prochaines investigations.

En attendant, pour son illustration, Claudi a dégotté une photo de Frédéric Masson… dans sa bibliothèque (celle de Masson) !

Dans son illustration, il rend hommage à sa façon à Frédéric Masson, un modèle indépassable pour tous les admirateurs du grand homme !

Image jointe en PDF

Hommage à Frédéric Masson (1847-1923) - .jpg

Hommage à Frédéric Masson (1847-1923) - .jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 04 septembre 2022 (J+5009 après le vote négatif fondateur)

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Visions d'histoire
1 septembre 2022 4 01 /09 /septembre /2022 09:30

IMAGES NAPOLÉONIENNES ET FRANCO-RUSSES (11) - du 1er septembre 2022 (J+5006 après le vote négatif fondateur)

Nous reprenons aujourd’hui une série historique entamée le 26 février dernier à propos de l’actualité guerrière en Ukraine.

Nous l’avions interrompue à son dixième épisode pour nous consacrer à l’actualité électorale locale et à ses rebondissements croustillants.

AUXONNE : VERS UN DUEL BIBLIQUE ET RÉPUBLICAIN ? - du 7 juin 2022

AUXONNE : NAPOLÉON ET LE CAMÉLÉON - du 11 juin 2022

Nous la reprenons aujourd’hui, alors que l’actualité guerrière en Ukraine défraie encore la chronique, mais surtout pour retrouver le soldat Bouvot de Magny-Montarlot.

Nos lecteurs « napobranchés » nous pardonneront cet écart inopiné qui abandonne pour un temps l’oncle Napoléon Bonaparte ferraillant avec un Dolois, pour le neveu Louis-Napoléon Bonaparte guerroyant aux côtés de ses alliés anglais contre les Russes en Crimée.

NAPOLÉON BONAPARTE ENTRE AUXONNE ET DOLE (1) - du 28 août 2022

Ils n’ont pourtant aucune raison d’être déçus, car dans notre cité nouvellement impériale notre propos restera résolument impérial !

En effet, ce bond en avant de plus d’un demi-siècle les conduira du duel anecdotique et supposé du futur empereur Napoléon Ier à la guerre bien réelle conduite par l’armée de son neveu l’empereur Napoléon III en Crimée, guerre dont 100 000 Français ne devaient jamais revenir.

Tel ne fut pas le cas du soldat Bouvot de Magny-Montarlot grièvement blessé devant Sébastopol le 7 juin 1855, lors de l’assaut du Mamelon Vert.

C’est là que nous l’avions abandonné le 19 avril dernier...

IMAGES NAPOLÉONIENNES ET FRANCO-RUSSES (10)- du 19 avril 2022

Il est donc grand temps d’aller le retrouver pour prendre de ses nouvelles !

Que nos lecteurs se rassurent, il aura survécu à sa blessure !

Après plusieurs semaines de convalescence sur les rives du Bosphore, le soldat Denis Bouvot fut évacué à destination de la France dès le 10 août 1855.

À présent, puisque nous sommes passés de Napoléon Ier à Napoléon III pour aller retrouver ce glorieux blessé de notre canton, profitons-en pour jeter un rapide coup d’œil sur l’évolution du sort des blessés du champ de bataille entre le Premier et le Second Empire à l’aube de l’avènement de la Croix-Rouge. 

Dans ce but, nous nous référerons aux Souvenirs d'une mission médicale à l'armée d'Orient (Paris, J. Claye, 1857) du  Médecin inspecteur général Lucien Baudens, orfèvre en la matière, parus dans la Revue des Deux Mondes de la même année.

Soucieux de ne pas allonger notre article en un temps où les échanges se font en peu de mots et se feront bientôt sans doute par le biais de quelques éructations stéréotypées et autres smileys, nous mettons à disposition des curieux un PDF sommaire relatif à l’évolution du sort des blessés entre le Premier et le Second Empire.

De ce document, on peut conclure à propos du soldat Denis Bouvot que les dommages causés « par un coup de feu à l’avant-bras gauche », comme le précise le Rapport au Conseil de santé des armées sur les résultats du service médico-chirurgical aux ambulances de Crimée et aux hôpitaux militaire français en Turquie, pendant la campagne d'Orient en 1854-1855 dû au médecin principal de première classe Jean-Charles Chenu (1808-1879), ont rendu l’amputation partielle nécessaire, probablement en raison des lésions osseuses causées par un projectile d’arme rayée. On peut ajouter qu’il est à peu près certain que cette amputation a été réalisée sous anesthésie.

Au temps du Premier Empire, le soldat Denis Bouvot aurait sans doute perdu la totalité de son avant-bras dans une désarticulation au niveau du coude réalisée en peu de minutes, mais sans anesthésie. Le Baron Dominique-Jean Larrey, Chirurgien en chef de la Grande Armée désarticulait ainsi une épaule en moins de deux minutes !

S’inspirant des meilleurs spécialistes de l’époque, Claudi a tenté de reconstituer en quelques images, pour nos fidèles lecteurs, les étapes de l’amputation du soldat Denis Bouvot.

Nous en donnons la copie en PDF

De prochains épisodes sont prévus, ils seront consacrés au parcours ultérieur du mutilé revenu à la vie civile.

Mais auparavant que les « napobranchés » se rassurent, nous reprendrons dès la prochaine fois notre chronique consacrée au lieutenant Bonaparte !

 

Crimée juin 1855, l'amputation du soldat Bouvot de Magny-Montarlot.jpg

Crimée juin 1855, l'amputation du soldat Bouvot de Magny-Montarlot.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 1er septembre 2022 (J+5006 après le vote négatif fondateur)

Visions d’histoire

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Visions d'histoire
28 août 2022 7 28 /08 /août /2022 05:00

NAPOLÉON BONAPARTE ENTRE AUXONNE ET DOLE (1) - du 28 août 2022 (J+5002 après le vote négatif fondateur)

Il y a de cela belle lurette, nous évoquions les périples du jeune Lieutenant Bonaparte entre Auxonne et Dole.

BONAPARTE À AUXONNE ou le Promeneur Solitaire Corse (12) - du 03 janvier 2018

L’objet de ces périples était alors la publication de son pamphlet intitulé Lettre à Buttafoco chez un éditeur dolois.

Il semble toutefois que les relations « doloises » de Bonaparte aient dépassé la seule fréquentation de l’éditeur-imprimeur dolois (Joseph- François-Xavier Joly).

Une petite brochure publiée en 1911 (Feuvrier J., Napoléon Bonaparte à Dole, Paris, Champion, 1911) et disponible sur Gallica vient élargir ce cercle.

Julien Feuvrier a réalisé ce travail alors qu’il était archiviste de la ville de Dole.

À noter la pertinence des propos de l’auteur qui, dès les premières lignes de son texte souligne la précocité et la prolifération de la production éditoriale autour de la figure de Napoléon Bonaparte.

Depuis plus de deux siècles le phénomène n’a fait que croître et embellir et s’il était encore vivant, notre archiviste en resterait sans doute baba !

Rendons lui hommage à ce propos en citant le premier paragraphe de son texte de 1911 :

« Les publications sur la jeunesse de Napoléon sont innombrables et on les voit déjà éclore avant brumaire [ndlr Chantecler : avant 1799]. Après la longue agonie sur le plateau de Longwood, du géant terrassé [ndlr Chantecler : après 1821], ce fut à qui narrerait les moindres épisodes de ce génie dont la renommée remplissait le monde. »

Que dire de la situation en 2022 ? Nos lecteurs jugeront !

Notre dessein n’étant pas de nous joindre aux myriades d’auteurs édités, passés, présents, et à venir sur le sujet, nous nous contenterons de mentionner ici, à destination des curieux (et auteurs potentiels), et d’après Feuvrier, quelques Dolois que le jeune Bonaparte aurait pu avoir l’occasion de rencontrer.

En premier lieu, Feuvrier cite en page 6, parmi ces Dolois, deux des supérieurs du lieutenant au Régiment de la Fère à Auxonne : les capitaines « Jacques-Philippe-François Masson d’Authume » et « Claude-Joseph de Malet […] frère du général célèbre par ses conspirations contre Napoléon en 1808 et 1812 »

Et à propos de ces deux Dolois, il en ajoute un troisième en note, en bas de la même page.

Voici le texte de cette note : « le lieutenant Bonaparte eut occasion de connaître un autre Dolois, Denis Grosey, qui, dit-on, le blessa en duel d’un léger coup d’épée (M. BOIS Napoléon Bonaparte lieutenant d’artillerie à Auxonne, paris, Flammarion, s.d.) »

Précisons que l’ouvrage de Maurice Bois que cite Feuvrier parut en 1898.

Arrêtons nous un moment sur cet ouvrage et son auteur.

Le Chef de bataillon Maurice Bois, ancien professeur-adjoint de géographie à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, est l’auteur de cet excellent ouvrage rédigé alors qu’il était en garnison à Auxonne au 10ème de ligne à la caserne Chambure (actuel Quartier Bonaparte depuis la fin des années 1930).

Cet ouvrage rédigé à Auxonne, par un officier en garnison à Auxonne, intitulé Napoléon Bonaparte Lieutenant d’Artillerie à Auxonne est, si l’on peut dire, une véritable production auxonnaise. Une production auxonnaise de qualité, trop souvent méconnue, et qui reste pourtant une mine et une excellente référence incontournable pour l’amateur et le curieux.

En témoigne l’hommage que lui rend Jean SAVANT dans l’avant-propos de son ouvrage Napoléon à Auxonne ( Paris, Nouvelles Éditions Latines, 1946) : « Maurice Bois qui y [ ndlr Chantecler : à Auxonne] vécut un siècle environ après le petit Corse [en] rechercha scrupuleusement les traces »

Aux pages 119 et 120 de son ouvrage, Bois évoque un différend entre Napoléon Bonaparte et le « lieutenant Belly de Bussy logé au-dessous de Napoléon Bonaparte [et qui] sonnait du cor au point d’assourdir ce dernier ». Différend, qui sans l’arbitrage des « camarades » aurait pu avoir un duel pour conséquence. Et qui nous ramènera aux Dolois

Car c’est là que, probablement dans un souci de détail, Bois renvoie en page 120 à une note en bas de page concernant un autre duel « 1. Coston. Napoléon Bonaparte se battit en duel, avec un Dôlois nommé Denis Grosey, sur le rempart situé derrière la Tour du Signe. Bonaparte reçut un léger coup d’épée ».

C’est précisément à cette note que fait référence Feuvrier  pour évoquer le duel de Bonaparte avec le dolois Grosey, comme nous l’avons noté plus haut.

Nous allons voir à présent que cette note en bas de page, est sujette à caution, et qu’elle ne constitue pas le meilleur de l’ouvrage de Bois !

Les moyens numériques mis à la disposition des chercheurs et curieux actuels sont sans commune mesure avec ceux dont disposaient leurs prédécesseurs condamnés à se référer au papier et à se transformer en rats de bibliothèques. Notre recherche à propos de ce duel dans l’ouvrage du Baron Coston Biographie des premières années de Napoléon, Bonaparte, Paris et Valence, 1840 s’est révélée infructueuse tant sur l’exemplaire papier que par la voie numérique.

Les faits sont têtus : le Baron Coston ne semble jamais avoir fait mention de ce duel dans son ouvrage de 1840 !

Que le talentueux Chef de Bataillon Bois nous pardonne cette correction vétilleuse, il n’avait pas alors les moyens de recherche dont nous disposons aujourd’hui !

Il nous faudra donc rechercher ailleurs d’autres occurrences de ce duel dans d’autres textes et nous n’y manquerons pas dans un prochain article !

En attendant une confirmation éventuelle de l’évènement, Claudi a placé son illustration originale du jour sous le signe du duel.

Pour les vrais amateurs de vrais duels, enfin, nous renvoyons nos lecteurs à un autre duel évoqué dans notre blog et qui se déroula le 15 août 1897 à 5 heures du matin à Vaucresson près de Versailles au lieu-dit Le Bois des Maréchaux, duel contemporain de la publication de l’ouvrage de Maurice Bois, et qui fit alors beaucoup de bruit dans la presse et dans l’armée française d’alors sans doute !

FRANCE-ITALIE 1897 (5) - du 14 août 2018

Claudi illustre en primeur l'anecdote du duel Bonaparte-Grosey.jpg

Claudi illustre en primeur l'anecdote du duel Bonaparte-Grosey.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 28 août 2022 (J+5002 après le vote négatif fondateur)

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Visions d'histoire