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  • Claude Speranza, Auxonnais
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29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 06:59

 CHARMOY-CITY : UN PETIT TOUR SUR  LA GRAND FOIRE (1) - du 29 octobre 2018 (J+3603  après le vote négatif fondateur) 

« Chaque année, le dernier lundi du mois d’octobre, près de 300 camelots viennent à AUXONNE de toute la France afin de présenter leurs marchandises. En 2018,  le rendez-vous  est donné pour le lundi 29 octobre.

   Des bijoux fantaisie aux impressionnantes machines agricoles, en passant par les vêtements, chaussures et équipement de la maison, jusqu’à la grande exposition de véhicules neufs ou d’occasion, les milliers de visiteurs trouvent des choses qui les intéressent. Sans pour autant oublier de savourer quelques bons produits régionaux que l’on trouve à chaque coin de rue, ou dans les restaurants locaux. La foire d’AUXONNE, c’est aussi une immense fête foraine avec des manèges pour tous les goûts. » (Inf’Auxonne n° 62 d’octobre 2018)

      C’est en ces termes que le dernier Inf’Auxonne n° 62 nous annonçait le retour de la grand foire aujourd’hui !

     Dans une certaine mesure, cette manifestation n’est plus guère qu’un rite commémoratif festif de ce qui fut, jusqu’aux années 50 du dernier siècle, un véritable évènement commercial.

    Par voie d’archive de presse interposée, nos lecteurs pourront se replonger à loisir dans le monde de  la foire de 1950, à une époque à laquelle le petit commerce de centre-ville était encore florissant et dynamique.

    N’en déplaise à Môsieur le Maire !

     Car, comme disait notre premier édile dans un discours mémorable prononcé le 27 février dernier : « Soyons clairs, je l’ai affirmé à plusieurs reprises, il ne s’agit pas pour nous de rechercher l’heureux temps supposé des années 50-60. Etait-ce d’ailleurs un heureux temps ? […] »

Pour les amateurs de documents animés qui ne dédaigneraient pas se replonger dans l’ambiance des vraies foires rurales de  « l’heureux temps supposé des années 50-60 », nous avons sélectionné un petit reportage sur  la foire de la Saint-André de Chartres en 1956.

     Mais pourquoi Chartres ? Parce qu’hormis dans notre mémoire, nous n’avons pas trouvé de documents locaux équivalents, et puis encore pour une autre raison … que vous apprendrez plus loin !

http://memoire.ciclic.fr/5099-foire-de-la-saint-andre-a-chartres

     Le  déclin du petit commerce et des foires est un phénomène général dans notre pays. La réalité effective et le caractère nécessaire de ces modes d’échanges commerciaux traditionnels font de plus en plus place à des « animations » festives vidées de leur destination première, recréations artificielles a posteriori largement « disneylandisées », oripeaux médiatiques dont on affuble des bourgs-dortoirs déclassés et banalisés qui ont perdu leur âme.

     Le commerce qui compte s’est déplacé vers les hypermarchés périphériques et à présent vers le commerce en ligne.

CHARMOY-CITY : « FOIRE D’EN BAS » ET « FOIRE D’EN HAUT » - du 30 octobre 2017

    Dans l’article cité ci-dessus nous évoquions l’empressement de notre maire et de quelques un(e)s de ses adjoints à servir les intérêts d’une grande enseigne. Empressement incessant qui nous réservera – qui sait ? – bientôt d’autres surprises….

     Point ne suffit de ramasser les papiers en chasuble pour « nettoyer la nature », on peut encore signer d’autres papiers en mairie !

    Les grands champs de foire quotidiens d’aujourd’hui sont les hypermarchés de la grande distribution. Grande distribution qui a capturé la clientèle à son profit, avec la complicité des élus locaux, et mis en coupe réglée les producteurs ruraux.

      Jusqu’aux grandes fêtes religieuses, à présent instrumentalisées par le marketing, et qui sont devenues bons prétextes à  booster les rayons jouets, boucherie volailles et poisson, vins fins, confiserie et chocolat pendant des semaines. Saint-Frugal n’est pas à la fête de la grande distribution et de la consommation ! Bonjour la planète !

     Notre premier édile, moderniste de première bourre, déclarait ainsi dans son Edito d’Inf’Auxonne N° 55 : « On peut le regretter et pleurer sur le passé, il ne reviendra pas. Nos vingt ans nous ont quittés ! Les marchés aux asperges et aux choux-fleurs sont magnifiques sur les cartes postales du siècle précédent. Qui envisagerait de les retrouver aujourd’hui ? ».

      Ce qui n’empêche que l’on peut parier que l’on retrouvera bientôt notre moderniste en photo sur la foire traditionnelle séculaire d’aujourd’hui, entre les marrons chauds et notre député ! Pour tracter et se faire photographier, rien de tel que les vieux marchés !

CHARMOY-CITY : L’IMAGE DES VIEUX MARCHÉS, UNE PERMANENCE… - du 28 juin 2017

     Dans son discours du 27 février dernier en salle évènementielle, notre premier magistrat avait esquissé à grands traits sa vision d’un commerce « moderne »

CHARMOY-CITY : FRAGMENTS D’UN DISCOURS SUR LA REVITALISATION (1) - du 20 mars 2018

     Mais arrêtons de « divaguer », selon l’expression édilitaire à présent consacrée, et tentons, pour finir,  un petit  « clin d’œil à Proust ». Il paraît que c’est tendance.

DE COMBRAY À CHARMOY-CITY. EXERCICES D’HISTOIRE ET DE GÉOGRAPHIE LITTÉRAIRE (1)- du 11 octobre 2018

     Hélas, le clin d’œil est difficile, car les champs de foire semblent beaucoup moins avoir retenu l’attention de Marcel Proust que les salons et les cathédrales !

      Une chose est sûre, Combray n’étant qu’à une vingtaine de kilomètres de Chartres, ce cher Marcel connaissait sans doute l’architecture de la cathédrale de Chartres sur le bout du doigt.

      Charles Péguy vénérait d’une autre façon, et en vers, la cathédrale de Chartres.

              « Étoile de la mer, voici la lourde nappe

Et la profonde houle et l’océan des blés

Et la mouvante écume et nos greniers comblés,

Voici votre regard sur cette immense chape […]»

                             (PÉGUY Charles Présentation de La Beauce à Notre-Dame de Chartres)

    Proust et Péguy étaient contemporains « Péguy est né deux ans après Proust et il est mort huit avant lui, tué d’une balle au front au début de la Grande Guerre » nous dit l’auteur du blog Le fou de Proust, qui ajoute que Proust n’appréciait guère le style de Péguy 

https://lefoudeproust.fr/2015/03/chartres-sa-cathedrale-et-peguy/

     À chacun son style, il est vrai, comme disait Buffon « le style c’est l’homme ». Chantecler a le sien et ses détracteurs le leur ! Le lecteur jugera !

      Ajoutons en passant à notre panel un autre passionné de la cathédrale de Chartres, Joris-Karl Huysmans (1848-1909), écrivain de la décadence – et l’un des écrivains de référence de Houellebecq qui – publie, en 1898, La Cathédrale, un roman très documenté dans lequel il étudie la symbolique chrétienne dans le cadre à la fois majestueux et romanesque de la cathédrale de Chartres. 

    Par la bouche de l’Abbé Plomb, l’un des protagonistes du roman, Huysmans porte, en passant, un jugement très dur sur les habitants de Chartres : « Le Chartrain est cupide, apathique et salace, répliqua l’abbé Plomb ; cupide surtout, car la passion du lucre est ici, sous des dehors inertes, féroce. Vraiment, par expérience, je plains le jeune prêtre que l’on envoie, pour ses débuts, évangéliser la Beauce. » (HUYSMANS Joris-Karl,  La Cathédrale Paris, Plon-Nourrit, 1915, p. 170).

     On n’ose imaginer Huysmans revenant étudier les trésors d’art religieux de notre Église Notre-Dame…

CHARMOY-CITY : ON A DES MERVEILLES À VOUS MONTRER - du 02 novembre 2017

      Revenons à notre sujet du jour, et à la foire de la  Saint-André, joyau du commerce chartrain.

    À l’époque de Proust, elle se tenait effectivement le jour même de la Saint-André (30 novembre),  mais il est peu probable qu’elle ait été évoquée dans La Recherche ! (Avis aux chercheurs !)

     Après cet intermède littéraire et ce « clin d’œil à Proust », revenons maintenant au temps présent pour nous lancer dans un petit exercice de presse-fiction.

    Il y a fort à parier que nous lirons bientôt dans les colonnes de notre presse locale des articles de la même eau et du même style que celui-ci, lu dans L’Écho républicain du 26 novembre 2017, à propos de la foire de la Saint-André à Chartres,  l’an dernier :

 

« Chartres L’écho républicain

Le froid n'a pas eu raison des promeneurs, qui ont une nouvelle fois été nombreux à arpenter les allées de la foire de la Saint-André, ce dimanche 26 novembre 2017, à Chartres.

Il a fallu attendre le début de l'après-midi et des températures un peu moins fraîches, ce dimanche 26 novembre 2017, pour que la foule envahisse les allées de la foire de la Saint-André, à Chartres. Une foire animée par 160 exposants, alignés entre la butte des Charbonniers et la place de la Porte-Saint-Michel.  Sans oublier la cinquantaine de commerçants du centre-ville qui, pour l'occasion, ont exceptionnellement ouvert les portes de leurs commerces.

Même si certains promeneurs regrettent la présence d'un trop grand nombre de marchands de vêtements, il y en a pour tous les goûts, cette année encore, avec des vendeurs de produits alimentaires (charcuterie, fromages, friandises...), d'objets en tout genre (sacs, coques de téléphone, couteaux, etc.), sans oublier les authentiques camelots, la fête foraine et les stands de restauration, où la traditionnelle andouillette aux oignons sont à l'honneur.

                               Philippe Dubois »

 

https://www.lechorepublicain.fr/chartres/loisirs/fetes-sorties/2017/11/26/les-visiteurs-fideles-a-la-foire-de-la-saint-andre-a-chartres_12645157.html

 

   Bonne foire mes amis, couvrez-vous bien, buvez de bons canons et mangez « la traditionnelle andouillette aux oignons », et surtout, faites de bonnes emplettes ! Pouet ! Pouet !

    Au fait, il n’y a plus de photographes ambulants sur les foires. C’est bien dommage, car  ils vous tiraient des portraits argentiques capables de braver le temps. Claudi vous le démontre en image et en passant ! Comme le temps passe !

   Oui, « comme le temps passe » !  C’est la conclusion d’une nostalgique chanson qui devrait plaire à notre joueur d’accordéon !

https://www.youtube.com/watch?v=QJlcdfjhPr0

Chantecler à la grand foire d'Auxonne 1957

Chantecler à la grand foire d'Auxonne 1957

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 29 octobre 2018  (J+3603 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Revue de presse

 

 

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Revue de presse