AUXONNE, MIRACLE À « L'EMPIRE » - du 14 septembre 2024 (Jour 79 de la nouvelle ère de Chantecler)
La parenthèse que nous avions ouverte à l'occasion du 80ième anniversaire de notre ville, entre la société française en temps d'épidémie de COVID et celle de nos aïeux sous la botte allemande se referme.
DE LA GUERRE DE 1939-1945 AU COVID (2)- du 10 septembre 2024
Les napoléonomanes de tout poil attendaient sans doute en piaffant la suite de notre série intitulée « HISTORIENS DE L'EMPEREUR ET COLLECTIONNEURS D'AUXONNE ET D'AILLEURS » qui compte déjà deux épisodes.
HISTORIENS DE L'EMPEREUR ET COLLECTIONNEURS D'AUXONNE ET D'AILLEURS (2) - du 04 septembre 2024
Notre titre du jour alléchant couvre un contenu qui risque pourtant de les décevoir !
Ils devront un peu patienter pour voir ou revoir, à l'occasion des Journées du Patrimoine, la nouvelle Salle Assona et son unique autant que mirifique collection atypique.
Pour l'heure, chers amis, comme dans la chanson de la Fanchon, bien connue de tout bon mirlitaire, il nous faut faire une pause !
Oui ! Une courte pause culturelle à propos d'Emilia Perez, ce film superbe et inspiré de Jacques Audiard qui était récemment au programme de l'Empire, notre providentiel ciné ! Film dont la qualité esthétique nous a véritablement conquis.
Pas question de disséquer par le menu cette histoire complexe autant que chirurgicale dans laquelle un malfrat mexicain sans scrupules et sanguinaire se transforme par sa volonté et le secours de la science en une femme opulente et magnifique.
Le thème est d'actualité. L'histoire se déroule sur fond de rebondissements, instants d'intense émotion, révisions déchirantes, angoisses, violences et fusillades saignantes. Dans ce sombre chaos d'où l'on ne sort pas indemne, brillent pourtant quelques personnages féminins magnifiques.
Paraphraser maladroitement cette cascade flamboyante n'est pas dans notre intention. Disons simplement que la scène finale de la procession populaire sur fond de chanson de Brassens latino aura marqué le comble de notre émotion.
Nous avons toujours aimé le cinéma, remède providentiel contre l'ennui et moyen d'évasion à portée de toutes les bourses et sans prendre l'avion !
Nos immémoriaux souvenirs filmiques commencent autour de l'âge de dix ans, au cœur des années 1950, dans cette même salle, alors encore « dans son jus » de vieux cinéma-théâtre, avec Les derniers jours de la nation apache. Voir un film reste pour nous un plaisir que l'âge n'a pas émoussé, tout au contraire !
Mais revenons à nos moutons et à Emilia Perez. Dans le fatras de nos souvenirs filmiques, la scène finale de la procession populaire sur fond de chanson de Brassens a rallumé dans notre mémoire le souvenir enfoui d'une autre procession.
Emilia Perez de Jacques Audiard est venue ranimer chez nous le souvenir de Voyage en Italie de Roberto Rossellini (1953).
Cette pérégrination d'un couple anglais aux sentiments refroidis, sillonnant l'Italie d'après-guerre sans contacts, claquemurés qu'ils sont derrière les glaces de leur voiture, en vue de récupérer l'héritage immobilier d'un oncle décédé dans la région de Naples, n'a au premier abord absolument rien de commun, dans son caractère raide et désincarné voire aseptisé, avec les débordements charnels de la comédie musicale Emilia Perez.
Il faudra attendre la fin du film pour que survienne l'occasion d'un dégel de cette solitude à deux.
Rencontrant dans une rue de Naples une procession religieuse que suit un peuple grouillant et fervent tellement différent d'eux, les Joyce sont contraints d'arrêter leur voiture.
Le couple sans enfants muré dans son frigo conjugal, Catherine (Ingrid Bergman) et Alexander (George Sanders), abandonne alors sa voiture-refuge devenue prison.
Séparés par la foule à laquelle ils sont mêlés, ils se cherchent pour se retrouver enfin dans tous les sens du terme, à nouveau réunis par une passion rallumée, tant par la proximité du fumant Vésuve que par la chaleur du peuple napolitain.
L'ingénuité et la spontanéité de ces gens simples et chaleureux immergés simplement dans le flux incessant de la vie entre berceau et corbillard, la beauté sans fard du pays semblent avoir sur eux opéré un miracle...
Nos lecteurs cinéphiles jugeront, il nous a semblé cependant, que, par leur scène finale, ces deux films, en apparence très différents, méritaient d'être rapprochés.
Pour les amateurs indulgents, quelques échantillons de nos libres critiques cinématographiques
AUSTERLITZ (1805), AUXONNE (1954), HISTOIRES GLACÉES- du 5 décembre 2023
AUXONNE, «LA PLANÈTE DES SINGES LE NOUVEAU ROYAUME » À L'EMPIRE (1) - du 03 juin 2024
AUXONNE, «LA PLANÈTE DES SINGES LE NOUVEAU ROYAUME » À L'EMPIRE (2) - du 07 juin 2024
Claudi a illustré notre propos du jour par une image de la scène finale de Voyage en Italie , en noir et blanc nécessairement.
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 14 septembre 2024 (Jour 79 de la nouvelle ère de Chantecler)
Publié dans Côté cinéma