LA PROXIMITÉ, RÉALITÉ OU ILLUSION ? (3) – du 27 juin 2012 (J+162 après la CNAC)
Nous livrons aujourd’hui au lecteur le troisième volet de notre réflexion sur la question : « La proximité, réalité ou illusion ? ».
Ce troisième volet sera consacré au degré de réalité de la proximité temporelle supposée d’un évènement, et plus particulièrement au caractère contingent de toute prédiction relative à la survenue d’un fait dans un avenir déterminé. Ainsi, la sagesse populaire se joue-t-elle avec humour de la fragilité des promesses en vue du lendemain, et personne n’est dupe d’expressions telles que : « Demain on fera crédit » ou encore « Demain on rasera gratis ». L’avenir est toujours incertain et, selon l’adage politique, les promesses n’engagent que ceux qui veulent bien y croire.
Certes, nous pouvons être sûrs que la consultation sur l’avenir de la zone du Charmoy a bien eu lieu il y a juste deux ans, le 27 juin 2010, mais dans ce cas nous envisageons le passé et dans le cas précis, un passé vraiment révolu (voir photo n° 1) !
Au présent, nous constatons avec la même certitude que c’est bien aujourd’hui qu’ouvre le magasin LIDL, mais en juin 2010 la banderole posée sur les bâtiments préexistants et proclamant : « Non aux monopoles commerciaux Oui au supermarché LIDL », ce calicot, d’ailleurs sans mention d’origine ni d’appartenance, apporté peut-être du paradis de la consommation par les anges de la concurrence, n’exprimait par son slogan qu’un souhait dont personne ne pouvait alors prévoir la réalisation certaine pour aujourd’hui (voir photo n° 2).
Une chose est sûre, cet aujourd’hui des réalisations concrètes n’est pas encore advenu pour le projet LECLERC au Charmoy, et l’incertitude subsiste. Les fatalistes peuvent bien répéter depuis des mois : « Ça va s’faire », le doute subsiste et l’assertion impatiente ou désabusée du quidam n’a pas la force fatale de la devise de certains cadrans solaires rappelant au passant : « Mors certa, hora incerta » (« la mort est certaine, l’heure est incertaine »). Dans le cas du Charmoy, l’heure est incertaine et jusqu’à preuve du contraire, la réalisation l’est aussi. Nous sommes donc en pleine incertitude.
Pour nous convaincre du caractère objectif de l’incertitude entourant l’avenir du Charmoy, il n’est que de reprendre les annonces et prophéties réitérées sur le sujet ;
Il y a plus de trois ans maintenant, le 26 mars 2009, Le Bien public annonçait : « LECLERC arrive avec 250 emplois d’ici 24 mois » et là-dessus Inf’Auxonne N° 25 de Mai 2009 confirmait en page 4, sous une forme didactique :
« A quelle date est prévue l’ouverture ?
Dans environ 24 mois »
Bilan : l’arrivée du printemps 2011 sur les champs labourés du Charmoy devait démentir ces prophéties.
Le 17 janvier dernier, par une décision mémorable, la CNAC donnait enfin son aval au projet et, du coup, on repeignait de neuf les prophéties :
Sur le site http://www.bienpublic.com/social/2012/01/19/feu-vert-pour-le-projet-Leclerc d’abord :
« Et maintenant ? « Le permis de construire sera prochainement déposé », répond Raoul Langlois, « Après, ce sera à nous, la municipalité, de vérifier que toutes les contingences respectent les exigences du plan local d’urbanisme. Normalement, à l’horizon 2013, l’outil sera disponible. »
Dans l’article du Bien public du 20 janvier 2012 ensuite :
« Une fois le permis de construire déposé, nous aurons deux mois pour vérifier que toutes les contingences respectent les exigences du plan local d’urbanisme. Je pense donc que tout va aller très vite et qu’en 2013 le projet verra le jour. »
Le Bien Public du 23 janvier 2012 (cahier local p. 2) confirmait enfin « dur comme fer » :
« Désormais la création d’un hypermarché Leclerc et d’une galerie marchande pour une surface totale de 4000 mètres carrés n’est plus hypothétique mais bel et bien prévue à l’horizon 2013 » Sylvain Clément.
Un grand silence médiatique a fait suite depuis à ces annonces et, à la date d’hier 26 juin, aucune annonce de dépôt de permis de construire concernant notre affaire n’était encore affichée sur le panneau officiel de la mairie. On n’entend pas vraiment siffler la « véritable locomotive qui précédera l’installation d’un important aménagement touristique, avec des hôtels et des restaurants. » (citation de Raoul Langlois dans Le Bien public 20 janvier 2012). Et si locomotive il y a, alors ce n’est sans doute pas un TGV !
On peut s’étonner que devant tant de lenteurs, qui ne peuvent être imputées cette fois aux Commissions d’aménagement, aucune réaction notable ne se soit manifestée « spontanément » au sein de la population, comme elle s’était manifestée à l’approche de la CDAC du 7 octobre 2009 par « 1252 consommateurs pour, [ayant signé une] pétition « spontanée » déposée mardi soir [6 octobre 2009] en mairie » (Le Bien public du 12 octobre 2012).
Il semble que la grande ferveur de la consultation dont nous commémorons aujourd’hui le deuxième anniversaire soit franchement retombée. On peut parier sans risque qu’elle n’ira plus s’afficher crânement sur les panneaux de la RD 905 (photo n° 3), voie royale conduisant au Charmoy, ni d’ailleurs plus incongrûment jusque sur les poubelles du cimetière (photo n° 1), puisqu’il semble bien qu’elle ait rejoint définitivement les poubelles de l’histoire.
Il faut bien l’admettre, la seule consultation envisageable aujourd’hui à propos du Charmoy est sans doute le recours aux oracles. Mais comment trouver réponse à nos interrogations dans les entrailles absentes de poulets éviscérés en promo ?
Aussi lançons-nous cet appel : recherchons désespérément Pythie bénévole pour éclairer notre lanterne !
C’est sur cet appel pressant que nous conclurons notre questionnement en trois épisodes.
C. S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 27 juin 2012 (J+162 après la CNAC)
Photo n° 1 Cliquez sur l'image pour l'agrandir
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