EN ATTENDANT LA COMMISSION (2) - du 11 DÉCEMBRE 2014 (J+2185 après le vote négatif fondateur)
Comme nous l’avons déjà annoncé, ce second volet de notre article sera consacré au climat particulier ayant entouré la tenue des deux premières CDAC du 7 octobre 2009 et du 8 mars 2011. Nous ne parlerons pas du climat qui entoure la tenue de la troisième, et pour cause, c’est un black-out médiatique généralisé ! Le changement climatique est en marche et si, sur les glaciers du Pérou c’est la glace qui fond, dans notre Val-de-Saône c’est l’info qui fond ! À chacun ses calamités !
Le 21 août 2009, était enregistrée en Préfecture une demande de la Société BOUXDIS concernant un projet d’ensemble commercial au Charmoy. En conséquence, une CDAC devait se tenir dans les deux mois.
Le dimanche 27 septembre se déroulait à Auxonne une manifestation contre le projet qui regroupait l’union commerciale (UCIAA) et le Collectif jurassien « Leclairobscur » (article « Dimanche de manifestation » dans Le Bien Public du 28/09/09). Cet article mentionnait l’opposition au projet, d’Antoine Sanz, ancien maire et conseiller général, et précisait que « Jean-Pierre Morin, Vice-président de la Communauté de communes déplor[ait] particulièrement le manque de concertation pour ce projet validé par la municipalité. »
Le 30 septembre, Le Bien Public annonçait la tenue d’une CDAC pour le 7 octobre. La veille, 29 septembre, l’annonce de la CDAC avait été faite en séance au Conseil municipal, une longue annonce, rapportée dans les pages 3, 4 et 5 du procès-verbal, dont il peut être instructif de rappeler qu’elle fut entrecoupée à la demande du maire par une déclaration des « représentants des Consommateurs ». Le procès-verbal ne mentionne pas la teneur de cette déclaration. Donnons quelques extraits du compte-rendu dont quelques passages, peuvent, encore à présent, laisser perplexe :
« [Monsieur le maire déclare que] Cette installation répond à la demande des consommateurs [N.D.L.R. Chantecler : le mouvement consommateur auxonnais, inexistant jusqu’alors, flamba à ce moment comme un feu de paille attisé sans doute par le vent de Vesoul. Qu’en reste-t-il à présent ? Quelles activités suivies à son actif, hormis quelques épisodes de lobbying opportun pour LECLERC sur le terrain ou en CNAC, affiches imprimées à LURE à l’appui en juin 2010], qui verront ainsi s’implanter une enseigne dont les prix sont, d’après les enquêtes, favorablement placés [N.D.L.R. Chantecler : publicité gratuite, Monsieur le Maire, laissez MEL faire son job, il est (bien) payé pour ça !]
Les déplacements sur Dijon et Dole seront réduits si le consommateur trouve sur place ce dont il a besoin. […]
Le développement de cette zone ne doit pas se faire par un déplacement des commerces, il faut au contraire développer le centre ville et inciter les clients du futur LECLERC à y venir. [N.D.L.R. Chantecler autant résoudre la quadrature du cercle, Alphonse Allais n’a pas fait mieux avec « sa ville à la campagne » !]
Cette implantation ne serait qu’une première étape, qui préfigurerait l’installation d’un hôtel et d’un établissement de restauration rapide, qui correspondrait notamment à une attente de la jeunesse. [N.D.L.R. Chantecler un McDo comme à Champagnole ! Pour une belle jeunesse obèse !]
Le vote étant nominatif, Monsieur le Maire se prononcera favorablement le 7 octobre sur l’implantation de cette enseigne. [N.D.L.R. Chantecler Voilà pour une fois qui est clair Monsieur le maire !]
Monsieur Antoine SANZ intervient, en soulignant qu’il y a certes des aspects positifs dans ce dossier, mais qu’il est tout à fait contre ce projet, car les aspects négatifs n’ont pas été évoqués.
Il a dernièrement assisté à une réunion dans le cadre du « plan climat » qui concernait notamment les erreurs commises dans le développement des villes. Pour lui, on va à contre courant de ce qui se passe ailleurs. [N.D.L.R. Chantecler C’est bien ce que disait encore récemment le reportage de FR3 du 22 octobre dernier. Voir à ce propos notre article « Fins de séries au Charmoy » du 25 octobre dernier]
Il y aura des suppressions d’emplois, notamment dans le petit commerce. S’il advenait une situation de monopole, le consommateur n’en sortirait pas gagnant.
Monsieur le Maire répond qu’il a analysé l’effet sur l’emploi dans le petit commerce. [N.D.L.R. Chantecler : Il l’a analysé à sa manière, probablement comme il analysa « le sens du vote du 17 décembre 2008 » à « la mode Langlois », mais il se garde bien d’en livrer les conclusions !] »
Le 12 septembre, après la douche froide du 7 octobre, grand article dans Le Bien Public sous le titre « Leclerc : le dossier sera porté plus haut » C’est dans cet article qu’un responsable Leclerc honore le bon petit soldat de la grande distribution : « Faire un hypermarché sur sa commune, c’est partir au feu » avait ainsi lancé un responsable Leclerc au maire d’Auxonne « audacieux » ». Voilà une citation à l’ordre de la division Leclerc….qui n’est pas de Hautecloque, une citation après la haute claque du 7 octobre ! L’atmosphère est martiale, le peuple se lève en masse et l’article annonce « 1252 consommateurs pour, pétition « spontanée » déposée mardi soir [N.D.L.R. Chantecler : 6 octobre, la veille de la CDAC] en mairie et qui court toujours ». Nous voilà vraiment en pleine croisade du Charmoy, la première, car, après le grand épisode de « démocratie participatatative » de la consultation pour « un supermarché à dominante non alimentaire » affichée aux frais de LURE, il y en aura une seconde….
Ainsi, le 26 janvier 2011, était enregistrée en Préfecture une nouvelle demande de la Société BOUXDIS concernant un projet d’ensemble commercial révisé à la baisse (voir l’article « Oui à l’hyper, non au Brico ! » dans Le Bien Public du 13 janvier 2011) au Charmoy. En conséquence, une CDAC devait se tenir dans les deux mois.
Cette fois, la presse annonça l’évènement de façon très discrète le 26 février à la fin d’un compte-rendu de séance de conseil municipal (Le Bien Public du 26 février 2011)
Cette séance du Conseil municipal avait eu lieu le 14 février, et l’annonce de la CDAC y avait été faite en ces termes :
« Sur la construction d’un Leclerc : Un nouveau dossier pour l’aménagement d’une surface commerciale « Enseigne Leclerc », a été déposé auprès de la CDAC (Commission Départementale d'Aménagement Commercial ). Il sera examiné le 8 mars 2011 à 10 heures. La Ville d’Auxonne souhaite néanmoins connaître la position du Conseil communautaire et a donc demandé une réunion ». [Procès-verbal du CM du 14/02/11 page 2]
De cette déclaration, ce sont les deux dernières lignes qui importent. Elles marquent la volonté de « mouiller » le Président de la Communauté de Communes dans le but, sans doute, d’obtenir de sa part un vote positif à la CDAC du 8 mars.
Visiblement la manœuvre fut contreproductive car au bout du compte le vote du Président de la Communauté de Communes se révéla être négatif.
Vote négatif malgré le forcing des « associations de consommateurs » (Cf. Le Bien Public du 10 mars 2011) présentes en masse lors du conseil communautaire à Tillenay le 7 mars, veille de la CDAC, foule nombreuse dont on avait pris soin de battre le rappel par voie de tracts proposant d’assurer le transport des troupes par covoiturage pour la bonne cause.
La campagne des cantonales qui devait suivre continua d’ailleurs à être empoisonnée par des tracts plus virulents utilisant l’argument « LECLERC » contre divers adversaires de Monsieur Raoul Langlois. L’une de nos illustrations de ce jour reproduit les tracts en question. L’issue du scrutin devait consacrer l’échec du procédé !
L’autre illustration, comme celle d’hier, est empruntée à notre feuilleton, elle illustre la fièvre revendicative du lobby du Charmoy roulant pour le promoteur, fièvre qui semble pour l’heure, définitivement retombée ! Faudrait-il en conclure que cette troisième CDAC n’ait pas l’importance déterminante des deux premières et qu’elle ne soit au bout du compte, comme nous l’avons déjà envisagé, qu’une simple opportunité tactique dans la résolution du blocage que connaît le chantier du Charmoy depuis maintenant plus de deux mois… Une CDAC pour la gloire en somme ?
Auxonne, le 11 Décembre 2014 (J+2185 après le vote négatif fondateur)