IMAGES NAPOLÉONIENNES ET FRANCO-RUSSES (11) - du 1er septembre 2022 (J+5006 après le vote négatif fondateur)
Nous reprenons aujourd’hui une série historique entamée le 26 février dernier à propos de l’actualité guerrière en Ukraine.
Nous l’avions interrompue à son dixième épisode pour nous consacrer à l’actualité électorale locale et à ses rebondissements croustillants.
AUXONNE : VERS UN DUEL BIBLIQUE ET RÉPUBLICAIN ? - du 7 juin 2022
AUXONNE : NAPOLÉON ET LE CAMÉLÉON - du 11 juin 2022
Nous la reprenons aujourd’hui, alors que l’actualité guerrière en Ukraine défraie encore la chronique, mais surtout pour retrouver le soldat Bouvot de Magny-Montarlot.
Nos lecteurs « napobranchés » nous pardonneront cet écart inopiné qui abandonne pour un temps l’oncle Napoléon Bonaparte ferraillant avec un Dolois, pour le neveu Louis-Napoléon Bonaparte guerroyant aux côtés de ses alliés anglais contre les Russes en Crimée.
NAPOLÉON BONAPARTE ENTRE AUXONNE ET DOLE (1) - du 28 août 2022
Ils n’ont pourtant aucune raison d’être déçus, car dans notre cité nouvellement impériale notre propos restera résolument impérial !
En effet, ce bond en avant de plus d’un demi-siècle les conduira du duel anecdotique et supposé du futur empereur Napoléon Ier à la guerre bien réelle conduite par l’armée de son neveu l’empereur Napoléon III en Crimée, guerre dont 100 000 Français ne devaient jamais revenir.
Tel ne fut pas le cas du soldat Bouvot de Magny-Montarlot grièvement blessé devant Sébastopol le 7 juin 1855, lors de l’assaut du Mamelon Vert.
C’est là que nous l’avions abandonné le 19 avril dernier...
IMAGES NAPOLÉONIENNES ET FRANCO-RUSSES (10)- du 19 avril 2022
Il est donc grand temps d’aller le retrouver pour prendre de ses nouvelles !
Que nos lecteurs se rassurent, il aura survécu à sa blessure !
Après plusieurs semaines de convalescence sur les rives du Bosphore, le soldat Denis Bouvot fut évacué à destination de la France dès le 10 août 1855.
À présent, puisque nous sommes passés de Napoléon Ier à Napoléon III pour aller retrouver ce glorieux blessé de notre canton, profitons-en pour jeter un rapide coup d’œil sur l’évolution du sort des blessés du champ de bataille entre le Premier et le Second Empire à l’aube de l’avènement de la Croix-Rouge.
Dans ce but, nous nous référerons aux Souvenirs d'une mission médicale à l'armée d'Orient (Paris, J. Claye, 1857) du Médecin inspecteur général Lucien Baudens, orfèvre en la matière, parus dans la Revue des Deux Mondes de la même année.
Soucieux de ne pas allonger notre article en un temps où les échanges se font en peu de mots et se feront bientôt sans doute par le biais de quelques éructations stéréotypées et autres smileys, nous mettons à disposition des curieux un PDF sommaire relatif à l’évolution du sort des blessés entre le Premier et le Second Empire.
De ce document, on peut conclure à propos du soldat Denis Bouvot que les dommages causés « par un coup de feu à l’avant-bras gauche », comme le précise le Rapport au Conseil de santé des armées sur les résultats du service médico-chirurgical aux ambulances de Crimée et aux hôpitaux militaire français en Turquie, pendant la campagne d'Orient en 1854-1855 dû au médecin principal de première classe Jean-Charles Chenu (1808-1879), ont rendu l’amputation partielle nécessaire, probablement en raison des lésions osseuses causées par un projectile d’arme rayée. On peut ajouter qu’il est à peu près certain que cette amputation a été réalisée sous anesthésie.
Au temps du Premier Empire, le soldat Denis Bouvot aurait sans doute perdu la totalité de son avant-bras dans une désarticulation au niveau du coude réalisée en peu de minutes, mais sans anesthésie. Le Baron Dominique-Jean Larrey, Chirurgien en chef de la Grande Armée désarticulait ainsi une épaule en moins de deux minutes !
S’inspirant des meilleurs spécialistes de l’époque, Claudi a tenté de reconstituer en quelques images, pour nos fidèles lecteurs, les étapes de l’amputation du soldat Denis Bouvot.
Nous en donnons la copie en PDF
De prochains épisodes sont prévus, ils seront consacrés au parcours ultérieur du mutilé revenu à la vie civile.
Mais auparavant que les « napobranchés » se rassurent, nous reprendrons dès la prochaine fois notre chronique consacrée au lieutenant Bonaparte !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 1er septembre 2022 (J+5006 après le vote négatif fondateur)
Visions d’histoire