LE CHARMOY DISCRET DE LA NOSTALGIE - du 25 janvier 2017 (J+2961 après le vote négatif fondateur)
Il se faisait attendre, il est tombé dans ma boîte aux lettres hier, avec le premier tiers (non, pas celui de la rue Thiers !).
Avec l’avis d’avoir à payer le premier tiers de ma contribution de citoyen, j’ai donc découvert le premier quart de l’information municipale, à chacun dispensée sur papier glacé, pour 2017. J’ai nommé – vous m’aurez compris – Inf’Auxonne N° 55 !
Nous consacrerons deux articles à une recension partielle de notre périodique « préféré ». Le premier centré sur les premières pages, le second sur les dernières.
En première page, sous des photos d’illuminations du centre-ville, cette légende « La Ville revêt ses habits d’hiver ».
Expression prémonitoire de la récente « canadienne » ?
DEUX CANADIENNES POUR LE PRIX D’UNE À CHARMOY-CITY - du 19 janvier 2017
Voilà pour la légende, quant aux photos, on s’étonnera quand même de ne pas y voir figurer les illuminations nouvelles de la D905. Passéiste en diable, voire ringarde, que cette première de couverture qui se concentre sur le centre historique et nostalgiquement s’y agrippe ! Comme d’aucun(e)s s’agrippent à leurs charges et prérogatives électives.
Cette première page, trop sage, contraste avec la vision d’avenir volontariste exprimée par notre premier édile, promoteur enthousiaste et déclaré de cette D905 en lumière, qui déclare dans son Edito : « les grandes surfaces ont aujourd’hui votre préférence, les « drive » se développent, l’e-commerce émerge ».
CHARMOY-CITY, ROND-POINT DE L’EUROPE DES LUMIÈRES - du 3 décembre 2016
Heureusement, l’omission sera réparée, et la lumière faite, en page 5 qui précise, sans photo toutefois : « Cette année la route départementale qui mène en direction de Dole [N.D.L.R. mais d’abord au Charmoy] est elle aussi décorée ».
Ce modernisme assumé et conquérant, notre premier édile sait toutefois le concilier avec un penchant indéniable pour une délectation morose des images d’un passé « révolu ». C’est du moins ce que suggère l’hommage, à notre sens quelque peu appuyé, de la fin de l’Edito :
« Le travail de mémoire des membres de l’écomusée est exemplaire. Ce passé révolu, il convient d’en garder la mémoire. La parution du 3ème volume de leur collection n’en est que plus appréciable. Lors de sa présentation, je l’ai feuilleté. C’est un véritable enchantement. Cette comparaison de vues d’hier et d’aujourd’hui est remarquable. Je n’ai pu finir de tourner les pages : les exigences officielles sont ce qu’elles sont. Je l’ai acheté pour le regarder à loisir. N’hésitez pas à faire de même. »
« Je l’ai acheté pour le regarder à loisir. N’hésitez pas à faire de même ». Cette injonction n’est pas sans m’en rappeler une autre, cette dernière, formulée naguère dans l’Edito de l’Agenda AUXONNE 2016 :
« Je vais, comme il se doit, remercier nos annonceurs. Grâce à eux, vous avez une nouvelle fois cet agenda entre les mains. Ils font un effort financier. Sachez les en remercier en prenant le temps de pousser la porte de ces commerces. Vous ne sortirez pas sans vous être allégé de quelques billets Vous contribuerez ainsi au dynamisme de la ville. Sans grand discours, vous aurez développé l’économie locale. Vos billets s’ajouteront à beaucoup d’autres et permettront à nos commerçants de vivre ».
La comparaison s’arrête là, car si dans cette dernière injonction, active, il s’agissait de contribuer « au dynamisme de la ville », la précédente ne concerne que la conservation de la mémoire d’« un passé révolu » par la « comparaison de vues d’hier et d’aujourd’hui ».
Ah ! Nostalgie « Nos vingt ans nous ont quitté ! » s’exclame dans le texte notre premier magistrat. On ne le croirait pourtant pas à en juger par la photo-portrait qui orne l’Edito. Il est vrai que le cliché date d’une autre décennie ! Sûr qu’il s’agit en l’espèce d’une « vue d’hier » plus que « d’aujourd’hui ». Et que la « comparaison » avec une « vue d’aujourd’hui » pourrait se révéler n’être pas un « véritable enchantement ». La vérité est dure et la flèche du temps assassine. Comme dit notre premier édile : « On peut le regretter et pleurer sur le passé, il ne reviendra pas ».
https://www.youtube.com/watch?v=7ypsfxGX00I
Alors tout retour étant impossible, on se projette dans l’espace et dans le temps.
Dans l’espace d’abord, vers le Charmoy par une avenue ruisselante de lumière conformément à la théorie du ruissellement version Raoul, qui nous disait en 2014 :
« Notre pari est de dire : si nous avons une grande surface, cela va attirer du monde, si les gens viennent à la grande surface, ils peuvent en profiter pour faire d’autres courses, d’autres achats sur la ville. C’est effectivement le point de désaccord avec l’Union commerciale qui, elle, pense plutôt qu’il y aura évasion. »
Dans le temps ensuite, vers 2025. Mais « le projet de revitalisation à l’horizon 2025 » évoqué en page 3, c’est bien loin. Enfin ! D’ici-là beaucoup d’eau aura coulé à la roue du moulin ! Qui vivra, verra !
Alors en attendant, garde l’espoir, vieux centre-bourg fatigué dont les paupières tombent comme les rideaux, chefs branlants que l’âge blanchit, quand le cheveu, comme le chaland se fait rare, que personne ne vient plus « pousser la porte » et que l’on met la clef dessous. Garde l’espoir, vieux centre-bourg ! Tu en as vu d’autres ! Ne pleure pas et garde en mémoire ce bon conseil ! Le bon Docteur Ducharmoy a pensé à toi !
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C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 25 janvier 2017 (J+2961 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Revue de presse