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15 octobre 2022 6 15 /10 /octobre /2022 05:00

AUXONNE : UNE NOUVELLE RECRUE AU RAYON OUVRAGES IMPÉRIAUX (3) - du 15 octobre 2022 (J+5050 après le vote négatif fondateur)

Le deuxième épisode de la présente série était essentiellement destiné à marquer la date de parution officielle de l’ouvrage de Stéphane Hardy intitulé Bonaparte à Auxonne Souvenir de jeunesse 1788-1791

AUXONNE : UNE NOUVELLE RECRUE AU RAYON OUVRAGES IMPÉRIAUX (2) - du 05 octobre 2022

Dix jours ont passé depuis, dix jours en rose dans notre cité impériale en rose, mais non exempts d’épines pour votre serviteur. Mais toute rose n’a-t-elle pas ses épines, comme toute médaille a son revers ?

AUXONNE OU L’EMPIRE DU BON GOÛT ? - du 08 octobre 2022

La récente saute d’humeur de l’auteur n’a pas pour autant interrompu notre lecture assidue de son ouvrage

Après avoir parcouru, dans le premier épisode, les deux préfaces de « parrainage » émanant de deux autorités (pp. 7 à 9), puis l’avant-propos de l’auteur (pp. 11 à 15), nous entrerons donc aujourd’hui dans le « préambule », (pp. 17 à 22).

À l’examen, ce préambule présente une structure mixte en deux parties.

La première (pp. 17 à 19) constitue en quelque sorte une préface-réflexion de l’auteur autour de la figure d’exception de l’Empereur.

La seconde (pp. 19 à 22) donne la parole à l’Empereur dans son exil à Sainte-Hélène et semble revendiquer avec lui : « que la véritable force d’esprit d’un homme trahi, humilié, abandonné, déchu de ses titres, réside dans sa capacité à continuer à écrire son histoire » (p. 19).

Cette seconde partie pourrait aussi se révéler à la lecture, comme étant une sorte de préface posthume de l’Empereur à l’ouvrage.

C’est du moins l’impression que l’on pourrait ressentir à la lecture de cette phrase : « Ce document relate mes souvenirs et confidences de jeunesse alors jeune lieutenant en second au sein du régiment de la Fère à Auxonne » (p. 20).

Pour le lecteur attentif qui en a bien lu les premières pages, l’ouvrage de Stéphane Hardy intitulé Bonaparte à Auxonne Souvenir de jeunesse 1788-1791, se révèle donc, d’entrée, une curiosité littéraire en ce qu’elle est précédée, en quelque sorte, par quatre préfaces :

- deux préfaces d’« autorités », celle d’un maire et celle d’un colonel (pp. 7 à 9)

- une longue auto-préface de l’auteur se répartissant entre l’avant-propos et le préambule du même. (pp. 11 à 19)

- enfin cerise sur le gâteau impérial, rien de moins qu’une préface posthume de l’Empereur, même si celle-ci ne dit pas son nom (pp. 19 à 22)

Suivant l’exemple de l’auteur qualifiant la salle à manger de l’Empereur à Longwood de « Salle aux normes d’un quadrilatère équiangle » (p.52), nous oserons les grands mots et désignerons l’ouvrage comme une variété rare d’ouvrage « quadripréfacé ».

Le lecteur qui aura franchi ces quatre préfaces n’en sera pas pour autant quitte, car avant de faire connaissance avec le jeune Napoléon Bonaparte, il devra lire le premier chapitre s’ouvrant sous le titre biblique « Au commencement » (pp. 23 à 38).

Grosso modo, quelques rappels historiques sur Auxonne, suivis d’un long mémoire d’architecture et de construction fort détaillé et soigné (bois, pierre, poutres, lambourdes et solives, peinture à la céruse, plaques de cheminées...) concernant en particulier les « Cazernes ».  

Quant au futur Empereur, oublié dans ce grand chantier, il finira enfin par émerger, dans sa chambre aux « Cazernes », à la dernière page.

Accrochez-vous bien à présent  dans la machine à traverser le temps !

Dès la page suivante, la première du chapitre « Sainte-Hélène petite île » (p. 39), le lecteur se voit propulsé trente ans en avant dans une petite île dont une note en bas de page décrit la situation géographique avec un luxe de détails.

Ce bond spatio-temporel serait-il destiné à réveiller l’attention du lecteur absorbé dans la lecture du mémoire d’architecture et construction ?

Adieu pierre, poutres, lambourdes et solives, la rumination rétrospective du captif de Sainte-Hélène va pouvoir enfin commencer…

Entre humiliations et frustrations propres à l’état de captif et  infirmités liées à l’âge ou à la maladie, douleurs que viennent tempérer seulement des séjours salutaires dans une baignoire, cette rumination s’étendra, sur fond de solitude, de souvenirs et d’amer dépit …. jusqu’à la page 60.

Sainte-Hélène, cette île maudite sue vraiment l’ennui et l’auteur a vu juste en écrivant (p. 45) : « Je ne suis pas dupe que cette monotonie, du temps et du climat, créée [sic] l’ennui. Les Anglais en meurent chaque jour. Qu’ils ne s’en lassent pas alors, et qu’ils continuent à se morfondre sur cette île, tout comme moi ! L’atmosphère est d’une morosité malsaine, humide et moisie, comme la bâtisse dans laquelle je réside. »

À l’appui de ce diagnostic désolant mais parfaitement pertinent, la rédaction de notre blog apportera une confirmation empressée et bien peu susceptible, espérons-le, de froisser la susceptibilité de l’auteur.

Comment ? Nous proposerons tout bonnement à nos rares lecteurs, ainsi qu’aux bataillons serrés de ceux de l’auteur, un témoignage antérieur (1805) de l’aveu même d’un auteur britannique.

Bien avant l’exil de Napoléon, il est bien clair que Sainte-Hélène avait mauvaise réputation.

 

Nous n’irons pas jusqu’à dire que Napoléon, de ce côté, n’a vraiment rien inventé !

La suite au prochain épisode...

AUXONNE : UNE NOUVELLE RECRUE AU RAYON OUVRAGES IMPÉRIAUX (3) - du 15 octobre 2022 (J+5050 après le vote négatif fondateur)
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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Nouvelles littéraires
6 octobre 2022 4 06 /10 /octobre /2022 05:00

AUXONNE 2023, RETRAITE IMPÉRIALE POUR LE BIOGRAPHE DE BONAPARTE EN VOGUE ? - du 06 octobre 2022 (J+5041 après le vote négatif fondateur)

Chacun aura reconnu ce « biographe en vogue » dont nous poursuivions hier la recension du dernier ouvrage publié.

AUXONNE : UNE NOUVELLE RECRUE AU RAYON OUVRAGES IMPÉRIAUX (2) - du 05 octobre 2022

Recension que nous nous attacherons à poursuivre encore dans des épisodes ultérieurs dès que l’actualité locale nous en laissera le temps.

Mais pour l’heure, nous voudrions dire quelques mots, à propos de l’interview de l’auteur publié dernièrement dans le gratuit Hebdo 39 du 4 courant. L’interview porte sur trois questions, nous ne rapporterons ici que les deux dernières ainsi que tout ou partie des réponses à celles-ci.

 

Q. « Vous êtes spécialisé sur la jeunesse militaire du jeune Napoléon Bonaparte (qui fut en garnison à Auxonne de 1788 à 1791), et venez de rédiger un ouvrage relatant ses nombreuses aventures et anecdotes locales. Pouvez-vous nous citer quelques-unes des meilleures ? »

R. « Effectivement, je viens d’écrire un livre sur la jeunesse militaire de Bonaparte à Auxonne durant son séjour de 3 ans. Il m’a semblé opportun de « remettre l’église au centre du village », c’est du langage militaire, ce qui veut dire qu’il faut quelques fois que des faits soient mieux racontés, mis plus en avant.

C’est véritablement en passionné que j’ai écrit ce livre car l’histoire n’appartient à personne et c’est véritablement une nécessité que le public connaisse la jeunesse militaire du futur Empereur au sein des Cazernes de la garnison de la ville d’Auxonne. C’est la maison d’édition SOTECA qui m’a publié, maison d’édition très connue et spécialisée sur le 1er et second Empire. C’est un voyage temporel, passionnant et exaltant que je propose au lecteur, car il n’aura de cesse de se rendre à Sainte-Hélène puis à Auxonne, d’y vivre de très nombreuses aventures durant ces 3 années, de comprendre la détresse de cet homme emprisonné sur cette île. La particularité de ce livre est que je l’ai rédigé à la première personne du singulier de telle sorte que le lecteur se trouve à la place de Bonaparte. [...] »


 

Le commentaire de Chantecler : Retenons d’abord l’affirmation selon laquelle « l’histoire n’appartient à personne » pour la prendre au sens où chacun est en droit de tenter d’écrire un livre d’histoire. Cette affirmation nous semble parfaitement légitime dans ce sens et nous la reprenons volontiers à notre compte.

Cela n’implique pas pour autant qu’un auteur qui s’est lancé dans l’écriture d’un ouvrage s’en fasse lui-même le laudateur. C’est à la critique de juger de la valeur de son ouvrage, et non à l’auteur d’en faire une critique louangeuse, fût-il passionné.

Quant au lecteur qui « n’aura de cesse de se rendre à Sainte-Hélène puis à Auxonne », c’est à lui d’en décider, il a payé pour lire ce livre et c’est son droit de déterminer lui-même son itinéraire à l’intérieur de l’ouvrage.

Une chose est cependant certaine : on ne lit pas une pièce de théâtre comme on assiste à sa représentation, on ne lit pas un livre comme on écoute une conférence. Force est de reconnaître en l’occurrence qu’un certain brio à l’oral résiste mal à l’impression. La presse en aplatit nécessairement les saillies et les effets et révèle souvent les maladresses.

 

 

Passons maintenant à la troisième et dernière question et à la réponse que l’auteur lui donne.

Q. Après cet ouvrage totalement novateur, avez-vous d’autres projets pour la suite ? 

R. « Pour le moment, je reste concentré sur mon livre puisqu’il connaît un fort succès. Je recherche des bibliothécaires pour m’aider à la promotion, dans lesquels je pourrai procéder à des dédicaces et remettre des surprises.

J’ai des projets effectivement, le premier serait de pouvoir à ma fin de carrière militaire (octobre 2023) de travailler au sein d’une collectivité territoriale afin de valoriser la présence de Bonaparte à Auxonne (ville Impériale), de relater plus précisément la participation du régiment d’Auxonne à la bataille de Yorktown pendant la guerre d’Amérique en 1781, conserver de façon plus précise les photos, films et autres supports médias de notre régiment (photothèque, vidéothèque), etc.

Enfin, j’aspire à être recruté réserviste pour continuer à servir mon pays et mon régiment. »

En ce qui concerne tout d’abord la question, sa formulation suffit à démontrer, s’il en était encore nécessaire, que l’interviewer a parfaitement intégré le message d’auto-promotion de l’auteur de « cet ouvrage totalement novateur ».

Avec la réponse nous quittons le terrain historique pour entrer dans celui de la prospective. De quoi s’agit-il d’abord pour l’heure ?

L’auteur nous en fait part à sa manière, comme toujours inimitable : « Pour le moment, je reste concentré sur mon livre puisqu’il connaît un fort succès. Je recherche des bibliothécaires pour m’aider à la promotion, dans lesquels je pourrai procéder à des dédicaces et remettre des surprises. »

Quant à la suite, elle laisse supposer que l’auteur, consacré par ce succès de librairie-bâton de maréchal, n’ira pas comme son héros, moisir dans une baignoire à Sainte-Hélène….

Et que ses allers-et-retours se poursuivront entre Dole et Auxonne.

Beaucoup moins « passionnant et exaltant », certes, que les allers-et-retours de son héros entre Auxonne et Sainte-Hélène. Mais n’est pas Napoléon qui veut !

Encore une surprise !

Le dernier post facebook de l’auteur, toujours dans le superlatif :

"Bonjour, j'ai l'immense plaisir de vous annoncer la parution nationale de mon livre ayant pour sujet un pan de l'histoire Napoléonienne oublié ! Il s'agit de "Bonaparte à Auxonne, souvenirs de jeunesse. 1788-1791". Je vous promets une lecture exaltante et passionnante, totalement hors des sentiers battus. Comme l'on dit dans notre jargon militaire "j'ai remis l'église au centre du village ". Je vous promets une surprise totale. Merci pour votre soutien. Amitiés sincères. Stéphane "

Le grain de sel de Chantecler :

« Remettre l’église au centre du village », expression conservatrice s’il en est, s’accorde plutôt mal avec la « surprise », la sortie « hors des sentiers battus ».

Dans son illustration Claudi met en scène les regrets du grand Frédéric Masson (1847-1923), un autre auteur (sans surprises) « spécialisé sur la jeunesse militaire du jeune Napoléon Bonaparte »

POST-SCRIPTUM

Rappelons à propos de bibliothèque-médiathèque que nous serons ce soir au remue-méninges autour du nom de notre médiathèque.

AUXONNE : BRAINSTORMING POUR UNE MÉDIATHÈQUE (3) - du 04 octobre 2022


 


 

Regrets de Frédéric Masson (1857-1923).jpg

Regrets de Frédéric Masson (1857-1923).jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 06 octobre 2022 (J+5041 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Nouvelles littéraires

 

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Nouvelles littéraires
5 octobre 2022 3 05 /10 /octobre /2022 05:00

AUXONNE : UNE NOUVELLE RECRUE AU RAYON OUVRAGES IMPÉRIAUX (2) - du 05 octobre 2022 (J+5040 après le vote négatif fondateur)

Mille excuses aux lecteurs impériaux déçus qui auraient déploré l’interruption inopinée de notre recension en raison d’une parution calendaire municipale locale tenue secrète jusqu’au 3 octobre dernier.

AUXONNE : QUAND DES ÉLUES SE DÉNUDENT POUR PRENDRE LA POSE - du 03 octobre 2022

Après ce bref écart en rose, rejoignons à marche forcée les rangs de la Grande Armée des lecteurs enthousiasmés pour reprendre sans désemparer notre recension entamée dans un récent article.

AUXONNE : UNE NOUVELLE RECRUE AU RAYON OUVRAGES IMPÉRIAUX (1) - du 01 octobre 2022

Pressé par le calendrier (non pas celui que vous pensez !), nous avons dû faire fissa pour être sur les rangs en ce jour officiel de la parution.

Parution pourtant annoncée depuis longtemps en fanfare, à grands renforts de tambours et trompettes médiatiques !

Examinons à présent le texte de présentation généralement retrouvé sur les différents sites de vente et que nous avons décortiqué en hâte, à l’approche de ce jour de lancement.

Tel un subtil amalgame de grognards et de Marie-Louise, ce texte de présentation se révèle être un patchwork constitué de différents passages, tous empruntés à l’ouvrage.

Tout en le reproduisant fidèlement ci-dessous, nous y avons repéré l’origine des différentes parties qui se révèlent avoir été glanées dans l’avant-propos rédigé sous la plume alerte de l’auteur :

 

« Qu'est-ce que l'histoire de Napoléon Bonaparte ? Juste un temps de vie exceptionnel, rapide, fort et violent. Voici un homme qui a su modifier les opinions, révolutionner les idées et permettre à une nation de s'émanciper. De plus, l’œuvre colossale créée par cet homme n'est pas due au hasard mais bien à des pensées mûrement réfléchies, extraites de livres d'histoire, de philosophie et autres traités, dont le jeune lieutenant en second Napoleone de Buonaparte, notamment à Auxonne, n'a cessé de s'imprégner. Et cela se vérifiera tout au long de sa prodigieuse destinée. (page 11) Une vie ne suffirait pas à tenter de résoudre le mystère de cet homme, hors du commun, qu'est Napoléon Bonaparte. Tous les sujets ont été abordés. Néanmoins, il en existe un qui mérite une réflexion plus approfondie, celui de sa jeunesse. Celle de Napoléon Bonaparte s'est écrite trop rapidement, de telle sorte que certains points n'ont pu retenir une attention méritée. C'est à Auxonne que le jeune officier d'artillerie va se former et qu'il a achevé ses études profondes qui l'ont si bien préparé au grand art de la législation et à la science de la guerre. Réputée pour être la plus triste garnison de l'arme de l'Artillerie, Auxonne n'en est pas moins sa meilleure école, et cela conforte notre homme. Napoléon dira d'Auxonne que ce fut son meilleur temps de garnison et là, qu'il a appris véritablement son métier d'artilleur (page 13). Que ce soit d'Italie, d'Égypte, de Russie ou d'ailleurs, de l'Île d'Elbe, de Sainte- Hélène, des Invalides ou d'un autre endroit, l'étoile de Bonaparte brillera toujours au-dessus d'Auxonne ! Ainsi, c'est indéniablement, à Auxonne, que Napoléon Bonaparte s’est véritablement forgé son âme de chef » (page 14)

De ce texte nous retiendrons d’abord sans réserve le fait que c’est à Auxonne que Bonaparte « a appris véritablement son métier d'artilleur ». Il est vrai qu’avant de devenir un quartier de l’Arme du Train, les « Cazernes » ont d’abord été une école d’Artillerie et plus près de nous la caserne du 1er Régiment d’Artillerie Divisionnaire dont nous parlerons sans doute un jour. Au diable l’esprit de bouton !

On nous permettra maintenant de douter, toujours à propos de ce texte, que Napoléon, qui fut un conquérant dans l’âme, ait jamais permis « à une nation de s'émanciper ». Ce n’est pas Toussaint Louverture qui nous démentira (là, nous sentons que nous touchons un sujet particulièrement sensible, mais après tout, sujet sensible ou pas, l’essentiel n’est-il-pas d’être tendance).

Quoiqu’en réfléchissant bien….

Cette nation à qui il aurait permis de s’émanciper, peut-être s’agit-il tout bonnement de la nation corse dont est issu Bonaparte ? 

Une lecture complète de l’avant-propos permet en effet de le supposer, à la lecture du passage suivant (p. 13) : « il envisageait pour la Corse de devenir un libérateur, un héros antique des temps antiques ayant pour mission de bouter hors de son pays les Français ».

La suite de l’histoire est moins héroïque, qui devait démontrer que cette ardeur libératrice juvénile devait en rester à l’état de réflexion livresque.

Les velléités de jeunesse furent en effet bien vite mises en veilleuse pour faire place à la ferme volonté d’assujettir le peuple corse au pouvoir de la France continentale.

Divers témoignages écrits rapportent cependant que le jeune Bonaparte écrivit une histoire de la Corse.

Tel celui de Joly (l’éditeur dolois de la Lettre à Buttafuoco, Dole, 1791) qui écrit à Amanton (ex-maire d’Auxonne) en 1821 : « vous pouvez assurer qu’il [N.D.L.R. : Bonaparte] est l’auteur d’une histoire politique etc…de l’ile de Corse que je devais lui imprimer en 2 vol. in-12, si son régiment n’eût pas eu l’ordre de se rendre à Toulon. J’ai vu le manuscrit… »

Le projet de publication chez Joly s’arrêta donc là.

Une lettre postérieure de Joly à Amanton, datée du 23 janvier 1823, fut publiée par ce dernier, comme pièce justificative, dans un opuscule paru en 1827.

Cette lettre semble clore définitivement l’affaire. Indiquant en honnête libraire sa source bibliographique précise (« Barry E. O’Meara, Napoléon en exil à Sainte-Hélène, deuxième édition, page 151 du tome II »), Joly y rapporte un témoignage de  Napoléon à son chirurgien irlandais :

« je composai une petite Histoire de la Corse ; je la soumis à l’abbé Raynal qui me donna des éloges, et parut désirer que je la publiasse. […] Je suis bien aise de ne pas avoir suivi ses conseils. […] ce livre contenait les plus forts arguments contre les gouvernements monarchiques […] et était rempli de sentiments républicains. Je l’ai perdu depuis… »

Au vu de ce témoignage, Joly va jusqu’à conclure ainsi sa lettre: le « manuscrit en question, que j’ai vu et que j’ai tenu, […] a sûrement été anéanti par l’auteur même, à cause des circonstances dans lesquelles il s’est trouvé par la suite. »

Un autre témoignage concordant se retrouve dans Les derniers moments de Napoléon par le Docteur Antomarchi (Paris, Bourdin , 1842, tome 2 p. 768)

Nous le mettons à la disposition de nos fidèles lecteurs

 

En prenant du poil au menton, le libérateur idéaliste avait donc bien vite fait place au despote autocentré !

Une attitude qui semble faire école dans notre cité impériale si l’on en croit du moins les termes du dernier post facebook du groupe d’opposition municipal auxonnais qui donnait hier soir un coup de Poupard à notre premier édile

Pour finir enfin, dans la bonne humeur et sans pédanterie superflue, une petite trouvaille inédite dans le monde magique de facebook où certains scores, tels la bonne étoile au firmament impérial, n’en finissent pas de monter.

https://www.facebook.com/hardy.bonaparte

Auxonne 1788 Bonaparte au Polygone de Tillenay.jpg

Auxonne 1788 Bonaparte au Polygone de Tillenay.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 05 octobre 2022 (J+5040 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Nouvelles littéraires

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Nouvelles littéraires
1 octobre 2022 6 01 /10 /octobre /2022 05:00

AUXONNE : UNE NOUVELLE RECRUE AU RAYON OUVRAGES IMPÉRIAUX (1) - du 01 octobre 2022 (J+5036 après le vote négatif fondateur)

Début d’automne humide et frisquet dans notre bonne ville. On ose à peine lever le nez pour admirer les guirlandes de lingerie humide qui agrémentent l’entrée de la rue du Bourg !

Rhume de cerveau et remue-méninges sont au programme !

Remue-méninges ? Kézaco ?

C’est simple ! La page facebook de notre bonne ville revient à la charge pour mobiliser des cerveaux afin de trouver un nom à une médiathèque déjà nommée. Pas mal ?!

AUXONNE : BRAINSTORMING POUR UNE MÉDIATHÈQUE (2) - du 23 septembre 2022

Pour comble de bonheur, la page facebook de la « dynamique », experte en lingerie, affichait hier ce slogan « WE NEED YOU ». Une anglomanie maniaque à remuer les cendres de notre Empereur, dans son tombeau aux Invalides, lui qui eut tant à pâtir des Anglais  !

À propos d’Empereur et d’Anglais, venons-en à présent à notre sujet du jour, tel que défini par notre titre. 

Il est sans doute inutile de rappeler à nos fidèles lecteurs que nous avions fait l’emplette d’« une nouvelle recrue au rayon ouvrages impériaux » lors d’une conférence mémorable.

AUXONNE : BONAPARTE ET LE SHOWMAN DOLOIS - du 19 septembre 2022

Le titre de cette recrue fraîche émoulue : Bonaparte à Auxonne Souvenir de jeunesse 1788-1791, son auteur : Stéphane Hardy, son éditeur : Éditions SOTECA.

Cet ouvrage nous l’avons acheté, car le sujet qu’il traite a toujours présenté pour nous un grand intérêt. Si d’aucuns pouvaient encore en douter, les pages de notre blog le démontrent assez, et ce depuis de nombreuses années.

On n’achète pas un livre pour le laisser sur son bureau. Un livre, traité comme tel, doit être lu et annoté. Et que servirait-il de lire un livre, objet public puisque publié, si l’on ne pouvait en parler (ou écrire) publiquement, au-delà des éloges de pure forme faits pour vendre, plus que pour comprendre.

C’est dans cet état d’esprit que nous entamons cette série dont le nombre d’épisodes est encore à ce jour indéterminé.

Pour le premier de ceux-ci, nous nous contenterons de traverser quelques antichambres conduisant au cœur l’ouvrage.

De ces antichambres, nous en avons dénombré quatre : deux préfaces de « parrainage » émanant de deux autorités (pp. 7 à 9), un avant-propos de l’auteur (pp. 11 à 15) enfin, titré « préambule », une sorte de mixte (nous justifierons ce terme plus tard) dénommé dans la suite « préface » en tête de page (pp. 17 à 22).

Nous nous contenterons aujourd’hui de parcourir les trois premières.

En ce qui concerne les préfaces de « parrainage », il est clair qu’on ne saurait leur en demander plus que ce que l’on doit toujours attendre de ce genre d’écrit : un point de vue d’autorité valorisant son pré carré tout en valorisant l’ouvrage et son auteur, particulièrement lorsque l’auteur est sous les ordres de l’autorité. Tel est le cas de la seconde préface.

On notera aussi, une caractéristique commune aux deux préfaces : celle de mettre en avant diverses qualités personnelles reconnues à l’auteur, tout en négligeant de donner un aperçu objectif des mérites de l’ouvrage.

Nous reconnaîtrons enfin, pour notre compte, que pour avoir longuement parcouru ses pages nous ne saurions taxer cet ouvrage de manquer d’originalité !

Passons maintenant à l’avant-propos signé de l’auteur. Dans ce texte l’auteur se présente à la recherche de son « graal » et, ce faisant, nous indique, suivant l’expression consacrée, « d’où il parle » (des « Cazernes » d’Auxonne). Après avoir défini le lieu, il circonscrit l’espace de temps (1788-1791) dans lequel il fera évoluer son héros, le jeune Napoléon Bonaparte, tout en optant pour un dialogue reliant mentalement le jeune lieutenant fringant aux ruminations du captif décati de Sainte-Hélène dans sa baignoire. Roman historique à double-détente, projet ambitieux (trop?) pour un écrivain amateur, fût-il énergique et passionné.

Force est de reconnaître que, comme l’intendance, la nécessaire clarté de l’expression en la matière ne suit pas toujours. Témoin cet incipit de l’avant-propos que nous rapportons ici fidèlement :

«  L’écriture d’un livre révèle, en bien des mots, toute l’âme de son auteur.

Il suffit simplement d’en comprendre sa conjugaison, où seule l’intelligence de la situation à décrire prédomine sur toutes les autres. Soyez le passionné et le curieux que je suis. Celui qui se pose cette question, dans le but de mieux connaître cette destinée hors du commun.

Qu’est-ce-que l’histoire de Napoléon Bonaparte ? »

Pour reprendre à l’envers une boutade militaire surannée nous dirions, en l’espèce, que si Napoléon connaissait parfaitement la forme des canons, il arrive à son admirateur passionné, le fait nous a semblé patent dans la deuxième phrase de notre citation, de ne pas maîtriser aussi bien les canons de la forme.

Très absorbé actuellement par diverses lectures, Claudi a recyclé une illustration à propos de baignoire qui n’est pas sans rapport avec notre thème du jour…

Elle est tirée de l’article

DEUX BAIGNOIRES POUR NAPOLÉON BONAPARTE (3) - du 24 août 2022

N.B. : c’est à la fin de juillet dernier que nous avions commencé cette série « baignoires » sans avoir lu (promis, juré !) une seule ligne de l’ouvrage ci-dessus commenté, qui y plonge son héros et son lecteur. C’est un appel à baignoire en zinc sur facebook du côté de nos Cazernes (avec un Z comme Zinc) qui nous avait alors tout bonnement inspiré !

Du coup, sans le savoir, nous avions l’avantage et l’honneur de naviguer avec l’Empereur et l’Auteur dans la même baignoire. Ou quand les grands esprits se rencontrent La vraie Gloire !

FLASH DERNIÈRE (01/10/22 à 10h30)

Un évènement qui fait le buzz. En photo à la une du Bien Public onze conseillères municipales en tenue légère assument leur arrières…

On leur souhaite d’assumer avec le même talent imaginatif, sous l’égide de notre bon maire, la conduite des affaires de notre cité impériale !

Rêverie d'un captif, de la baignoire de Longwood aux rives de la Saône bis,.jpg

Rêverie d'un captif, de la baignoire de Longwood aux rives de la Saône bis,.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 1er octobre 2022 (J+5036 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Nouvelles littéraires

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Nouvelles littéraires