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  • Claude Speranza, Auxonnais
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5 octobre 2022 3 05 /10 /octobre /2022 05:00

AUXONNE : UNE NOUVELLE RECRUE AU RAYON OUVRAGES IMPÉRIAUX (2) - du 05 octobre 2022 (J+5040 après le vote négatif fondateur)

Mille excuses aux lecteurs impériaux déçus qui auraient déploré l’interruption inopinée de notre recension en raison d’une parution calendaire municipale locale tenue secrète jusqu’au 3 octobre dernier.

AUXONNE : QUAND DES ÉLUES SE DÉNUDENT POUR PRENDRE LA POSE - du 03 octobre 2022

Après ce bref écart en rose, rejoignons à marche forcée les rangs de la Grande Armée des lecteurs enthousiasmés pour reprendre sans désemparer notre recension entamée dans un récent article.

AUXONNE : UNE NOUVELLE RECRUE AU RAYON OUVRAGES IMPÉRIAUX (1) - du 01 octobre 2022

Pressé par le calendrier (non pas celui que vous pensez !), nous avons dû faire fissa pour être sur les rangs en ce jour officiel de la parution.

Parution pourtant annoncée depuis longtemps en fanfare, à grands renforts de tambours et trompettes médiatiques !

Examinons à présent le texte de présentation généralement retrouvé sur les différents sites de vente et que nous avons décortiqué en hâte, à l’approche de ce jour de lancement.

Tel un subtil amalgame de grognards et de Marie-Louise, ce texte de présentation se révèle être un patchwork constitué de différents passages, tous empruntés à l’ouvrage.

Tout en le reproduisant fidèlement ci-dessous, nous y avons repéré l’origine des différentes parties qui se révèlent avoir été glanées dans l’avant-propos rédigé sous la plume alerte de l’auteur :

 

« Qu'est-ce que l'histoire de Napoléon Bonaparte ? Juste un temps de vie exceptionnel, rapide, fort et violent. Voici un homme qui a su modifier les opinions, révolutionner les idées et permettre à une nation de s'émanciper. De plus, l’œuvre colossale créée par cet homme n'est pas due au hasard mais bien à des pensées mûrement réfléchies, extraites de livres d'histoire, de philosophie et autres traités, dont le jeune lieutenant en second Napoleone de Buonaparte, notamment à Auxonne, n'a cessé de s'imprégner. Et cela se vérifiera tout au long de sa prodigieuse destinée. (page 11) Une vie ne suffirait pas à tenter de résoudre le mystère de cet homme, hors du commun, qu'est Napoléon Bonaparte. Tous les sujets ont été abordés. Néanmoins, il en existe un qui mérite une réflexion plus approfondie, celui de sa jeunesse. Celle de Napoléon Bonaparte s'est écrite trop rapidement, de telle sorte que certains points n'ont pu retenir une attention méritée. C'est à Auxonne que le jeune officier d'artillerie va se former et qu'il a achevé ses études profondes qui l'ont si bien préparé au grand art de la législation et à la science de la guerre. Réputée pour être la plus triste garnison de l'arme de l'Artillerie, Auxonne n'en est pas moins sa meilleure école, et cela conforte notre homme. Napoléon dira d'Auxonne que ce fut son meilleur temps de garnison et là, qu'il a appris véritablement son métier d'artilleur (page 13). Que ce soit d'Italie, d'Égypte, de Russie ou d'ailleurs, de l'Île d'Elbe, de Sainte- Hélène, des Invalides ou d'un autre endroit, l'étoile de Bonaparte brillera toujours au-dessus d'Auxonne ! Ainsi, c'est indéniablement, à Auxonne, que Napoléon Bonaparte s’est véritablement forgé son âme de chef » (page 14)

De ce texte nous retiendrons d’abord sans réserve le fait que c’est à Auxonne que Bonaparte « a appris véritablement son métier d'artilleur ». Il est vrai qu’avant de devenir un quartier de l’Arme du Train, les « Cazernes » ont d’abord été une école d’Artillerie et plus près de nous la caserne du 1er Régiment d’Artillerie Divisionnaire dont nous parlerons sans doute un jour. Au diable l’esprit de bouton !

On nous permettra maintenant de douter, toujours à propos de ce texte, que Napoléon, qui fut un conquérant dans l’âme, ait jamais permis « à une nation de s'émanciper ». Ce n’est pas Toussaint Louverture qui nous démentira (là, nous sentons que nous touchons un sujet particulièrement sensible, mais après tout, sujet sensible ou pas, l’essentiel n’est-il-pas d’être tendance).

Quoiqu’en réfléchissant bien….

Cette nation à qui il aurait permis de s’émanciper, peut-être s’agit-il tout bonnement de la nation corse dont est issu Bonaparte ? 

Une lecture complète de l’avant-propos permet en effet de le supposer, à la lecture du passage suivant (p. 13) : « il envisageait pour la Corse de devenir un libérateur, un héros antique des temps antiques ayant pour mission de bouter hors de son pays les Français ».

La suite de l’histoire est moins héroïque, qui devait démontrer que cette ardeur libératrice juvénile devait en rester à l’état de réflexion livresque.

Les velléités de jeunesse furent en effet bien vite mises en veilleuse pour faire place à la ferme volonté d’assujettir le peuple corse au pouvoir de la France continentale.

Divers témoignages écrits rapportent cependant que le jeune Bonaparte écrivit une histoire de la Corse.

Tel celui de Joly (l’éditeur dolois de la Lettre à Buttafuoco, Dole, 1791) qui écrit à Amanton (ex-maire d’Auxonne) en 1821 : « vous pouvez assurer qu’il [N.D.L.R. : Bonaparte] est l’auteur d’une histoire politique etc…de l’ile de Corse que je devais lui imprimer en 2 vol. in-12, si son régiment n’eût pas eu l’ordre de se rendre à Toulon. J’ai vu le manuscrit… »

Le projet de publication chez Joly s’arrêta donc là.

Une lettre postérieure de Joly à Amanton, datée du 23 janvier 1823, fut publiée par ce dernier, comme pièce justificative, dans un opuscule paru en 1827.

Cette lettre semble clore définitivement l’affaire. Indiquant en honnête libraire sa source bibliographique précise (« Barry E. O’Meara, Napoléon en exil à Sainte-Hélène, deuxième édition, page 151 du tome II »), Joly y rapporte un témoignage de  Napoléon à son chirurgien irlandais :

« je composai une petite Histoire de la Corse ; je la soumis à l’abbé Raynal qui me donna des éloges, et parut désirer que je la publiasse. […] Je suis bien aise de ne pas avoir suivi ses conseils. […] ce livre contenait les plus forts arguments contre les gouvernements monarchiques […] et était rempli de sentiments républicains. Je l’ai perdu depuis… »

Au vu de ce témoignage, Joly va jusqu’à conclure ainsi sa lettre: le « manuscrit en question, que j’ai vu et que j’ai tenu, […] a sûrement été anéanti par l’auteur même, à cause des circonstances dans lesquelles il s’est trouvé par la suite. »

Un autre témoignage concordant se retrouve dans Les derniers moments de Napoléon par le Docteur Antomarchi (Paris, Bourdin , 1842, tome 2 p. 768)

Nous le mettons à la disposition de nos fidèles lecteurs

 

En prenant du poil au menton, le libérateur idéaliste avait donc bien vite fait place au despote autocentré !

Une attitude qui semble faire école dans notre cité impériale si l’on en croit du moins les termes du dernier post facebook du groupe d’opposition municipal auxonnais qui donnait hier soir un coup de Poupard à notre premier édile

Pour finir enfin, dans la bonne humeur et sans pédanterie superflue, une petite trouvaille inédite dans le monde magique de facebook où certains scores, tels la bonne étoile au firmament impérial, n’en finissent pas de monter.

https://www.facebook.com/hardy.bonaparte

Auxonne 1788 Bonaparte au Polygone de Tillenay.jpg

Auxonne 1788 Bonaparte au Polygone de Tillenay.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 05 octobre 2022 (J+5040 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Nouvelles littéraires

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Nouvelles littéraires