UNE CHAÎNE ET DES GRILLES – du 23 janvier 2014 (J+1863 après le vote négatif fondateur)
« Le mur murant Paris rend Paris murmurant »
Avant d’illustrer et de justifier notre titre, pour le moins énigmatique, nous avons souhaité d’abord mettre en condition notre patient lecteur par des relectures tout aussi énigmatiques.
Dans deux mois tout juste, on votera et voilà aussi aujourd’hui tout juste un mois que le permis de construire pour l’hyper du Charmoy a été signé. En prévision de cette votation et à l’occasion de cet anniversaire replongeons-nous donc encore une fois dans les obscurités de la scène primitive séminale qui présida à cette naissance.
Dans Inf’Auxonne N° 25 de mai 2009, véritable catéchisme et vade-mecum de la question du Charmoy, on peut lire en page 2 : « Lors du Conseil Municipal du 17 décembre 2008, un débat a eu lieu en toute transparence (plus de 5 pages retranscrites dans le Procès Verbal) ».
La consultation du procès verbal montre en effet cinq pages (pages 20 à 25) d’informations appuyées de données chiffrées, d’argumentations serrées, mais aussi de formulations ambigües, et de conclusions bien souvent absconses, voire contradictoires.
Il faut, en effet, être vraiment fort pour y voir clair dans ce procès-verbal de la réunion du conseil municipal du 17 décembre 2008. Comme dirait l’autre : « eun’ vach’y trouv’rait pas son veau ! »
En page 20, on lit d’abord en préalable : « M. le Maire demande un débat courtois et informe l’assemblée que le vote n’a qu’une valeur consultative, la compétence relevant de la communauté de communes »
Plus loin, en bas de la page 22, on précise, à propos du vote préconisé sur le principe de l’implantation d’une grande surface au Charmoy, que : « Si la réponse est non, le dossier est terminé. Si la réponse est oui, il y aura discussion à la communauté de communes où la Ville d’Auxonne ne représente pas la majorité. Dans cette perspective, des discussions seront entamées avec l’éventualité de mettre en place des contraintes qui viseraient à limiter la vente de certains produits ».
En bas de la page 24, toujours à propos du même vote, on apprend cette fois que : « M. le Maire rappelle que le vote est consultatif et sera fait à bulletins secrets pour que certains puissent s’exprimer. Si le vote est négatif, il sera transmis à la Communauté de communes et s’il est favorable, il y aura une implantation en concertation avec les commerçants et les représentants des consommateurs ».
Nous avons tenté de faire la synthèse de ces deux paragraphes successifs d’un même compte rendu, relatifs tous deux au même sujet.
Et voilà le résultat obtenu :
Si la réponse est non, le dossier est terminé. Si la réponse est oui, il y aura discussion à la communauté de communes où la Ville d’Auxonne ne représente pas la majorité. Si le vote est négatif, il sera transmis à la Communauté de communes et s’il est favorable, il y aura une implantation en concertation avec les commerçants et les représentants des consommateurs.
Ouf !! Comprenne qui pourra ! En bas de la page 25, après le vote négatif, on lit pourtant cette conclusion apparemment sereine, quoique sibylline, à propos d’un choix présenté comme « clair » : « Monsieur le Maire commente le résultat en précisant que le choix est clair [souligné par nous], il n’est pas question de déstabiliser le commerce et il n’est pas question non plus de fermer la porte à une extension des grandes surfaces actuelles, raison pour laquelle la question posée ne concernait que la zone du Charmoy. L’objectif est également de ne pas faire obstacle à l’aménagement de commerces qui correspondent à une offre qui n’existe pas actuellement […] »
Je n’ai que trop abusé de ta patience, cher lecteur. Passons à présent au sujet d’aujourd’hui ! Une chaîne et des grilles !
Observons au préalable que dans le compte rendu étudié plus haut, il était encore question d’un concept très technique, celui d’« évasion commerciale ». Une Adjointe au Maire nous informait ainsi, avec une précision remarquable, d’un « chiffre de 69,1 % d’évasion pour les accessoires automobiles ». Là nous touchons vraiment à la précision LIP en matière d’accessoires automobiles, et nous en sommes sans doute à la cosse de batterie près !
Sans entrer plus dans le détail, nous savons qu’au-delà de ce débat au millimètre, le moyen fut finalement trouvé de remédier à cette évasion ! Ce moyen d’éviter la fuite n’était pas nouveau bien qu’efficace, ce fut une chaîne, une chaîne d’hypers bien entendu ! Quoi de plus simple qu’une chaîne pour remédier à l’évasion commerciale ou autre !
Mais les grilles me direz-vous ? Nous y venons. Il ne s’agit pas de grilles de lecture pour comprendre le procès-verbal relatif au vote du 17 décembre 2008, elles seraient pourtant bien nécessaires ces grilles et nous avons, dans une certaine mesure, travaillé à cette ferronnerie de papier difficile à détordre et qui tient plus du réseau de barbelés impénétrable que des belles ordonnances de la Place Stanislas !
Il ne s’agit pas de grilles de lecture mais de vraies grilles, au demeurant assez réussies, et qui sont apparues vers la Saint Nicolas au cœur de notre ville. À vrai dire, dans la plus grande discrétion, car l’une de nos fidèles lectrices qui siège pourtant au Conseil, m’avouait récemment, son étonnement et sa totale ignorance du fait.
Nous n’avons rien contre ces grilles, mais puisque toute information officielle sur leur destination reste jusqu’à cette heure inexistante, on nous permettra bien de proposer la nôtre.
À quoi peuvent bien servir des grilles, à part de décoration, sinon à fermer un passage dans un sens ou dans l’autre et à prévenir ainsi l’intrusion ou l’évasion ?
L’évasion, nous y sommes ! Et l’évasion commerciale plus précisément ! Elles viennent en complément de la chaîne ! De la chaîne d’hypers bien entendu !
Difficile à présent, pour le chaland de s’évader : mémé du marché traditionnel ou driver dans le vent, tous sont logés maintenant à la même enseigne, à l’une les grilles, à l’autre la chaîne !
C. S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 23 janvier 2014 (J+1863 après le vote négatif fondateur)