Un coq se penche sur son passé – 07 novembre 2013 (J+1786 après le vote négatif fondateur)
À la mémoire d’Albert Camus
Né le 18 juin 2010, Chantecler a déjà 1238 jours ! Ne comptons pas le nombre d’heures passées à sa production, elles sont des milliers et furent toutes agréables et instructives !
Oh ! là ! la ! Ça sent déjà le discours de funérailles ! Mais non ! Notre coq n’est pas une volaille à la chaîne à la mode de Bretagne, il ne se laisse pas abattre aussi facilement que ça !
Mais par ces temps gris de chrysanthèmes, notre coq a parfois ses lassitudes et ses nostalgies, il revoit le Charmoy, du temps que les maïs y poussaient encore, égrenant à l’automne leurs belles panouilles d’or !
Il imagine en leur place tous ces poulets bretons qui viendront au Charmoy par camions ! Et de tous les chalands l’invasion ! Tout ça c’est bon ! Avis à la population, et bonjour la pollution !
Écotaxe ! Éco cot ! cot ! cot ! codec ! Douce France ! Pays des incohérences !
Le coq fut un moment l’animal-fétiche de notre république, au temps où celle-ci était la Seconde. Au temps où Victor Hugo, alors député de Paris, commençait à faire du futur Napoléon III sa bête noire : « Non ! Après Napoléon-le-Grand, je ne veux pas de Napoléon-le-Petit ! Allons ! respectez les grandes choses. Trêve aux parodies ! Pour qu’on puisse mettre un aigle sur les drapeaux, il faut d’abord avoir un aigle aux Tuileries [le futur Napoléon III, alors président de la République, résidait aux Tuileries] ! Où est l’aigle ? » (discours à l’Assemblée du 17 juillet 1851). Et cela dura jusqu’à la chute de « Napoléon-le-Petit » en 1870 ! Et inspira au poète des milliers de vers !
L’obsession monstrueuse et géniale du grand homme nous rassure parfois sur nos propres radotages de chef-lieu de canton. Et après tout, même si le vote retourné du 17 décembre 2008, même si la volte-face de la CNAC entre le 20 janvier 2010 et le 17 janvier 2012, même si le plébiscite du 27 juin 2010 couvert par les affiches de LURE, ne sont que tempêtes dans un verre d’eau en regard des faits historiques auxquels nous faisons référence, ces détails, méritaient bien qu’on les rappelle et qu’on s’y arrête.
Aussi, chers lecteurs, soyez rassurés, roulant son rocher de Sisyphe, avec constance et dynamisme, Chantecler poursuivra sa tâche jusqu’à la conclusion de la tintamaresque affaire du Charmoy !
En ce jour mélancolique du 100ème anniversaire de la naissance d’Albert Camus, nous honorerons la chère mémoire d’un humaniste en lui empruntant cette citation : « la société politique contemporaine : une machine à désespérer les hommes » Actuelles
C. S. Rédacteur deChantecler,
Auxonne, le 07 novembre 2013 (J+1786 après le vote négatif fondateur)