« S’ADRESSER DIRECTEMENT AUX FRANÇAIS » - du 13 février 2012
S’exprimant à propos d’une réforme, selon lui nécessaire, des conditions d’indemnisation du chômage le Président-Candidat Nicolas Sarkozy déclarait dernièrement :
« ….si les intérêts particuliers, les obstacles catégoriels s’avéraient trop puissants, il faudrait sans doute réfléchir à l’opportunité de s’adresser directement aux Français pour qu’ils donnent leur opinion sur ce système d’indemnisation du chômage et sur la façon dont on doit considérer le travail et l’assistanat. Je crois que la meilleure façon de surmonter les blocages dans notre société, c’est de s’adresser directement au peuple français ». (Le Figaro Magazine du Samedi 11 février 2012, page 35).
Voici donc, sur la question cruciale du chômage, la perspective d’un référendum évoquée au sommet de l’Etat.
Si – perspective bien peu probable – j’étais amené à conseiller notre Président-Candidat sur la question de l’expression populaire, sur l’habile façon d’extraire la quintessence de l’âme de notre peuple du magma informe des opinions contradictoires, je lui suggérerais l’étude d’un cas d’école : la «consultation» de juin 2010 à Auxonne. Sur le plan local, cela nous vaudrait d’abord, un an après le mémorable épisode LGV, une sensationnelle visite officielle et à nouveau, n’en doutons pas, d’inoubliables photos avec petits-fours et … aux petits oignons.
J’entends déjà les grincheux : Notre « consultation » n’avait rien à voir avec le chômage, bien au contraire puisque « environ 250 emplois « équivalents temps plein » pérennes seront créés sur la zone » (Inf’Auxonne n° 25 p. 3).
A noter quand même que, depuis cette déclaration de mai 2009, si le chômage n’a pas baissé, l’offre s’est, quant à elle, restreinte de 250 ETP à 90 (Dossier LECLERC 2011 p. 40). De ces 90 ETP, il conviendra encore de défalquer les emplois perdus au centre-ville sous l’effet des dégâts collatéraux induits par l’installation de LECLERC. Que restera-t-il au bout du compte, « tous frais payés », de l’offre initiale alléchante ? Peau de balle !
Je l’admets, Messieurs les grincheux, au bout du compte, ni dans un sens, ni dans l’autre, votre « consultation » n’avait à voir avec le chômage !
Mais là n’est pas mon propos. Si – perspective bien peu probable je le répète – j’étais amené à conseiller notre Président-Candidat sur la question de l’expression populaire, je lui ferais sentir tout l’intérêt qu’il pourrait y avoir à étudier les « modalités » bien particulières de la « consultation » à l’auxonnaise pour s’assurer un franc succès dans un référendum.
Ces « modalités », nous les avons largement évoquées par ailleurs, elles constituent même, compte tenu de leur caractère bien particulier la cause et la justification de la parution de Chantecler. Nous les rappelons brièvement : intervention, dans la fourniture du matériel d’affichage, d’un sponsor privé intéressé au premier chef, absence totale de débat contradictoire préalable, le parti unique du « oui » se mettant en quatre au sens propre suivant l’équation :
« Compagnons » + « Passionnés » + « Riverains » + « Néo-Consommateurs » = OUI
Cette équation, c’est le vrai polynôme de la victoire en « consultation » en 2010 comme à la CNAC récemment en 2012 !
Monsieur le Président-Candidat, si les référendums vous tentent, croyez-m’en, la « consultation » à l’auxonnaise ça vaut bien un détour !
A bientôt donc, je l’espère, dans nos murs, Monsieur le Président-Candidat, le « référendum », à Auxonne, nous on connaît !
Monsieur le Président-Candidat, nous attendons votre visite à Auxonne, l’ex-« belle endormie », « consultée » d’abord en juin 2010 et « réveillée » définitivement le 17 janvier dernier par un « pavé de l’ours »* lancé avec l’appui opportun de la CNAC**!
Avec tout le respect que je vous dois, Monsieur le Président-Candidat, je me permettrai pour finir de vous suggérer un conseil : En matière de décision, procédez donc comme à Auxonne, décidez d’abord et faites voter le peuple ensuite !
* L’Ours et l’Amateur des jardins La Fontaine, Fables, Livre Second, Fable X
**On attend toujours avec impatience les « attendus » de cet auguste aréopage. Voir notre article « Exercice de CNAC-fiction » du 30 janvier 2012 !
C. S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 13 février 2012