QU’ON RENDE A LECLERC CE QUI EST A LECLERC – du 21 mars 2011
Depuis neuf mois, votre serviteur se dépense sans compter pour démêler la confusion installée, dans le débat public auxonnais, entre la question de l’opportunité de l’implantation d’une zone commerciale au Charmoy et la réalité d’une lutte d’influence politique d’une fraction de la population auxonnaise représentée par :
1- Les Compagnons du Val de Saône (« les Compagnons »)
2- Auxonne passionnément (« les passionné(e)s »)
3- Association des habitants et riverains des hameaux et lotissements d’Auxonne
4- Association Auxonne Consommateurs
Une consultation s’est déroulée en juin 2010 à Auxonne sous la seule bannière de ces quatre associations (« la quadruple racine »), appuyées par le postulant LECLERC. Rappelons-en les résultats :
Suffrages Exprimés : 1928
OUI : 1533 (79,5%)
NON : 395
A la lumière du succès relatif de ce vote, les quatre associations ont aussitôt compris l’opportunité d’en recueillir tout le bénéfice à des fins politiques conformément à l’adage que nous avions déjà énoncé en janvier dans notre « almanach 2011 ». « Juin 2010, des voix pour attirer Leclerc. Janvier 2011, Leclerc plan B pour attirer des voix. »
C’est pourquoi, depuis cette consultation, la majorité active de la municipalité en place à Auxonne n’a cessé de se poser en garant, défenseur et comme en possesseur des 1533 oui exprimés.
La preuve en est, qu’au cours de la campagne pour le premier tour des cantonales, le représentant de cette majorité municipale auxonnaise, estampillé Sauvadet, n’a pas cessé de se faire le champion de la « question LECLERC ». Il est évident que le seul but apparent de cette attitude aura été de discréditer l’un de ses adversaires. Dans une certaine mesure, les résultats du vote d’hier montrent qu’il y est parvenu.
La revendication implicite à son seul profit et au profit de ses supporters de la « quadruple racine » des 1533 voix favorables à l’implantation d’un LECLERC était-elle pour autant réellement fondée ?
Le scrutin d’hier à Auxonne montre que NON :
Suffrages Exprimés à Auxonne : 2088
Raoul Langlois : 709 (34%)
Autres : 1379
Et dans le reste du canton, le prétendu acquiescement majoritaire des habitants invoqué par Monsieur Langlois relativement à ses positions et à ses visées ainsi qu’à celles de ses quatre sectateurs sur la « question LECLERC » se révèle, à l’issue du scrutin, une peau de chagrin dérisoire :
Suffrages Exprimés dans les villages : 2410
Raoul Langlois : 361 (15%)
Autres : 2049
Les habitants du canton n’ont donc pas été dupes de la confusion entretenue entre les enjeux des élections cantonales et la « question LECLERC » instrumentalisée à des fins partisanes par Monsieur Langlois et ses supporters.
Le vote des villages souligne en particulier le caractère inutile autant que déplacé de l’intervention des agitateurs du parti « Langlois-LECLERC » lors du Conseil communautaire du 7 mars à Tillenay. Les citoyen(ne)s ont clairement désapprouvé ces méthodes.
Ils ont démontré par leurs votes que la question du développement de notre canton n’appartenait en propre à aucun clan et à aucune commune et qu’il devait être l’objet d’un débat ouvert délaissant toutes les « discrétions »coupables plus propres au complot qu’à la démocratie.
Nous ne sommes cependant pas étonné de voir, dans les colonnes du Bien Public d’aujourd’hui, la « question LECLERC » réinvestie sous la plume de Catherine Vachon en ces termes à propos des « deux candidats restant […] en lice [appartenant] à la majorité sortante du conseil général » :
« Les deux hommes, bien que de la même famille politique, ont des avis divergents concernant les moteurs économiques du canton. Raoul Langlois a soutenu le dossier d’implantation de l’hypermarché Leclerc aux portes d’Auxonne. Dominique Girard qui prône « un développement harmonieux du canton » n’est pas favorable, lui, à l’installation de cette grande surface »
Le premier tour a bien démontré le caractère éculé de la « question LECLERC », véritable pétard mouillé. Gageons que le seul effet attendu de la « peau de banane LECLERC » glissée par Le Bien Public d’aujourd’hui à Dominique Girard ne permettra cependant pas à Raoul Langlois d’obtenir l’avantage au deuxième tour. La « peau de chagrin » que ce dernier a obtenue dans les villages au premier tour l’anticipe déjà de façon criante.
Quant au vote « défouloir » du Front national, s’il s’est bien produit, il n’a pas pour origine les causes cantonales invoquées de manière injustifiable et toujours à son seul profit par Monsieur Langlois dans le Bien Public Dimanche du 13 mars mais bien plutôt un malaise national beaucoup plus large dont l’analyse dépasse le cadre et l’objet restreint de notre gazette.
C. S. Rédacteur de Chantecler,
à Auxonne le 21 mars 2011