ÉMILE GRUET, OU LE BONAPARTISME BIEN TEMPÉRÉ - du 01 mai 2024 (J+5613 après le vote négatif fondateur)
Dans un précédent article qui clôturait la série « Auxonne ou l'Empire des musées » nous proposions à nos distingués lecteurs un « grand écart pour le moins acrobatique, entre une découverte télévisuelle de l'aspect actuel de la Chambre de Bonaparte et la description d'un témoin oculaire dolois de 1791. »
AUXONNE OU L'EMPIRE DES MUSÉES ? (3) - du 19 avril 2024
La passion en matière d'histoire étant bien souvent mauvaise inspiratrice, nous avons jugé prudent de prendre aujourd'hui congé d'une actualité auxonnaise devenue napoléonissime : la Chambre de Bonaparte des Cazernes « revisitée », et son dernier avatar en date, « Assona ».
Soucieux de ne pas nous transformer, sous l'empire de cette actualité, en aigle de pendule Napoléon III criant (comme l'artilleur tous les quarts d'heure) : « Vive l'Empereur ! », nous nous sommes résolu à lui tourner le dos pour en revenir au « bonapartisme bien tempéré » d' Émile Gruet.
Nous ne trahissons pas en cela l'esprit de Bonaparte qui sut opportunément couper son séjour dans notre bonne ville d'un très long congé (septembre 1789, février 1791), loin des miasmes et des fièvres auxonnaises. dans son île natale adorée.
Ni d'ailleurs le 511ème Régiment du Train, un régiment où nous avons eu l'honneur de servir en des temps lointains.
Des temps où il n'était encore qu'un Groupe de Transport et où la « fièvre impériale » ne sévissait pas encore. La preuve ? Les documents joints attesteront, et de notre présence, et de l'absence de la figure de l'Empereur dans l'iconographie du moment.
Il est bien évident, qu'en tant qu'ancien du régiment, nous ne manquerons pas de participer et de nous unir de cœur aux manifestations du quatre-vingtième anniversaire du régiment d'Auxonne. Plus précisément du régiment actuellement en garnison à Auxonne : le 511ème Régiment du Train.
Car il se trouve qu'en matière d'histoire, à la fin du dix-huitième siècle il existait un Régiment d'Auxonne, qui ne fut que très peu de temps à Auxonne, tout comme le Régiment de la Fère, n'était pas à La Fère mais à Auxonne quand Bonaparte y était à l'École royale d'Artillerie d'Auxonne.
Subtilité que cette valse géographique de ces régiments d'artillerie affectés aux écoles royales d'artillerie. Un délice pour les historiens pointilleux ou les amateurs de sketches à la Raymond Devos !
Foin de ces subtilités d'historien !
Laissons l'Aigle planer dans le ciel d'Assona et retrouvons le témoignage « impérial » décoiffant d'un maire d'Auxonne qui fit beaucoup pour notre ville autour des années 1900 et dont un tronçon de l'actuelle Grande-rue, auparavant rue du Jura, prit le nom peu avant la Première Guerre Mondiale. Nous avons nommé Émile Gruet (1836-1907).
Les curieux pourront en apprendre plus sur Émile Gruet, un maire fort apprécié qui fut, entre autres, vétérinaire en premier au 6ème « Cuir » (Régiment de Cuirassiers) à Versailles, en lisant le PDF joint tiré de L'Écho bourguignon du 17 février 1907.
Un journaliste du Magasin pittoresque en mal de copie, attiré sans doute par le passé napoléonien de la Ville d'Auxonne rendit visite à notre ville et à son maire Émile Gruet à la fin de l'année 1905.
Le numéro de son journal daté du 1er janvier 1906, publiait le résultat de l'enquête : un état des lieux pour le moins croustillant des fastes et souvenirs napoléoniens de notre bonne ville et de l'enthousiasme de son premier édile pour l'Empereur.
Pour le coup, Émile Gruet ne devait pas crier « Vive l'Empereur ! » tous les quarts d'heure. Le lecteur jugera sur pièces en lisant notre PDF commenté du best of de l'article.
Claudi n'a pas trouvé d'image de la porte d'Assona dans l'iconographie archéologique, du coup votre serviteur a été bon pour le défilé !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 1er mai 2024 (J+5613 après le vote négatif fondateur)
Publié dans De pire Empire