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23 avril 2014 3 23 /04 /avril /2014 00:00

PAPA, PAPARITÉ - du 23 avril 2014 (J+1953 après le vote négatif fondateur)

   Dans un article intitulé « J.-P. Vadot réélu de justesse », Le Bien Public du 19 courant, sous la plume de Nicolas Rouillard, rendait compte par le menu du conseil communautaire du 17 avril dont nous avions nous aussi rendu compte, sur un mode plus impressionniste, dans notre précédent article « C’est dans les vieux pots »

C’EST DANS LES VIEUX POTS - du 18 avril 2014  

    Aujourd’hui, toujours à propos du même sujet, nous voudrions nous placer sur le terrain de la sociologie des mœurs, et particulièrement des mœurs du monde politique. Un des traits nouveaux du contexte de ces mœurs, c’est désormais l’obligation généralisée des listes « chabada » : un homme, une femme, un homme, une femme… au nom d’une parité légalement affirmée.

     Cette parité obligatoire ne manque d’ailleurs pas d’avoir des conséquences sur les comportements. On pourrait faire le parallèle entre cette évolution et celle que les milieux scolaires connurent il y a maintenant un bon demi-siècle avec la généralisation de la mixité. Témoin direct de cette transition, en raison d’un âge déjà respectable, j’en retiens les deux traits marquants : l’usage prédominant du prénom supplantant le patronyme ou le surnom, la pratique généralisée de la bise.

   Nées au cours des « trente glorieuses », chez les adolescents « mixés » dont elles adoucirent quelque peu les mœurs, ces pratiques se sont étendues aujourd’hui à l’ensemble de notre société et les groupes d’élus n’y échappent pas, comme j’ai pu le constater de visu au cours de ces derniers temps où les feux de l’actualité étaient tournés vers le monde édilitaire. J’avoue pour mon compte avoir assez peu d’engouement pour ces fricassées de museaux et ces effusions entre bisounours(es) assez souvent suranné(e)s, voire hors d’âge !

      Mais, trêve de plaisanterie, voilà une question qui ne risque pas de se poser au sein du bureau de la com com Auxonne-Val de Saône. Et pour cause, ce bureau de douze membres est exclusivement masculin !  Papa, paparité ! Papa, paparité ! Douze papas et pas de maman !

       Voici donc douze élus malheureux, car ils vont être privés de bise ! Et puis, pour ne rien arranger, ils sont douze comme les Apôtres (la parité étant mise à mal, votre serviteur se permet quelque licence sur le chapitre de la laïcité), alors celui qui se risquerait à faire la bise, on le regarderait plutôt de travers !

      Les voilà bien à plaindre nos douze ! À moins que… Labiche, oui Eugène Labiche, cet auteur dont le patronyme doux et charmant incite à la bise. La bise à Labiche oui ! La bise à Eugène niet ! Et la bise à Zappy (Zappy Max) des années 50, une bise avec moustaches, vous vous rappelez…Alors il est temps de prendre votre retraite ! « Allez donc vous faire laver la tête, avec Dop c’est toujours un plaisir ! »

     Mais revenons à Labiche et particulièrement à sa célèbre pièce « Embrassons-nous Folleville ». On pourrait peut-être trouver dans cette pièce, dans laquelle deux protagonistes masculins s’embrassent sans complexes, un remède à la situation délicate de nos douze élus.

     Cette pièce « consensuelle » met en scène le moyen radical de couper court à la question qui fâche en recourant aux embrassades. Laissons, au début de la pièce, parler Folleville en proie aux manigances de Manicamp qui veut à tout prix lui faire épouser sa fille et qui finira par la faire épouser… un autre (Chatenay) : « Tous les matins, j’entre ici avec la ferme résolution de rompre… mais, dès que Manicamp m’aperçoit… il m’ouvre les bras, me caresse, m’embrasse en m’appelant son cher Folleville… son bon Folleville…» (Scène I ouverture)

    Dans Le Bien Public du 19 courant,  Raoul Langlois, maire d’Auxonne, déclare que « Jean-Paul Vadot saura faire preuve de consensus ».

    Une question se pose dès lors, Jean-Paul Vadot sera-t-il le Manicamp de la mandature et verrons-nous les prochains conseils communautaires se conclure, après compromis et retournements, en chansons et en effusions sur le même mode que la pièce de Labiche :

« Choeur

Air de la Treille de sincérité

Qu’on enterre

Tout’ colère ;

Plus de débats, plus de courroux !

Embrassons-nous ! (bis)

 

Manicamp, au public.

Suite de l’air.

Messieurs, quand je vois l’indulgence

Se peindre ici sur vos profils,

Ah ! je sens une larme immense

Qui vient perler sous mes longs cils ;

Elle perle sous mes longs cils.

Prêtez-vous, je vous en supplie,

À mes tendres épanchements ;

Quand la pièce sera finie,

Au contrôle je vous attends ;

Là, sans faute,

Au cou je vous saute,

Et je dis à chacun de vous :

Embrassons-nous ! (bis)

 

Choeur

Qu’on enterre

Tout’ colère,

Etc.

RIDEAU »

 

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 23 avril 2014  (J+1953 après le vote négatif fondateur)

 

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Publié par Cl.S., Auxonnais - dans Figures libres