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25 avril 2014 5 25 /04 /avril /2014 00:00

LE CHARMOY SUR UN STRAPONTIN ? - du 25 avril 2014 (J+1955 après le vote négatif fondateur)

   L’ordre du jour de la convocation au Conseil municipal du 23 avril 2014 à 20h00 comportait le point particulier suivant qui a retenu mon attention :

« 24. Autorisation donnée au Maire de défendre les intérêts de la Ville devant toute juridiction dans l’affaire Gilles ROCHE c/ commune d’AUXONNE »

    Ce libellé un peu abscons sans doute pour le commun des mortels, était au contraire lumineux pour l’œil exercé d’un spécialiste du Charmoy et en tant que spécialiste autoproclamé du Charmoy,  nous ne pouvions nous permettre de manquer la séance du Conseil en question. Et ce ne sont pas les strapontins qui nous auraient fait changer d’avis !

   Pour les non initiés, les strapontins réservés au public dans l’allée latérale de la salle du conseil sont tout, sauf confortables, et hormis quelques géants aux tibias suffisamment longs, on s’y retrouve mal assis(e) le dos au mur et jambes ballantes à contempler les élu(e)s bien calé(e)s dans d’ergonomiques fauteuils.

    Ces strapontins, sans en avoir l’air, sont de petits engins de torture,  ils vous contraignent à glisser périodiquement vos fesses vers le bord du siège pour enfin toucher le sol du bout des pieds, mais c’est alors le coccyx qui pâtit et vous voilà entraîné, tout au long de la séance, dans un cycle d’alternances propre à accroître, non la démocratie, mais la clientèle des ostéopathes et autres chiropracteurs.

  Par bonheur, l’un des deux fauteuils charitablement destinés au public était encore libre et, échappant aux strapontins, j’ai pu, tout en suivant les débats, observer cliniquement, de profil  et avec compassion les tourments d’un « puni » des strapontins.

   Le journaliste du Bien Public, arrivé en cours de séance, n’a pas eu le loisir, quant à lui, de tester les strapontins. En effet, le président de séance lui a fait ostensiblement signe de pénétrer dans le « carré » des élus. Ce qu’il a fait prestement pour venir s’installer devant le « magnifique mur en pierre découvert par hasard », derrière le président, et  sous le regard tutélaire de Marianne enrubannée. Qui sait ? Il vaut peut-être mieux être bien assis pour écrire un bon article ? En tout cas la lecture du précédent article du même Nicolas Rouillard relatif au conseil communautaire de Villers, publié le 19 courant, était particulièrement instructive, j’attends donc son compte-rendu avec impatience, le mien n’étant tout au plus qu’un strapontin pour amateurs !   

    Quittons à présent les sièges pour la tribune.

    Le budget constituait le thème essentiel de la soirée et mes lecteurs comprendront bien que, relativement à ce chapitre, je leur conseille modestement de se reporter au procès-verbal de la séance ainsi qu’à leur quotidien habituel.

      Passons donc au point 24 de l’ordre du jour qui avait motivé notre visite. Si j’ai bien compris les explications données par notre premier magistrat, opportunément sollicité d’ailleurs par Monsieur Fabrice Vauchey à ce propos, nous sommes dans le cas de figure suivant :

      Un particulier, nommé dans l’intitulé, et riverain du chantier projeté, a exercé un recours contre le permis de construire délivré par la Mairie d’Auxonne le 23 décembre dernier à la Société BOUXDIS pour  la « construction d’un Hypermarché LECLERC et sa galerie marchande avec une partie drive et clôture ». À notre connaissance, cette information donnée par le Maire d’Auxonne, quatre mois jour pour jour après la signature du permis, constitue la première annonce publique de l’existence de ce recours.

    À travers les propos de notre premier magistrat dont nous rapportons le contenu en substance, ce recours porte sur des questions de forme (PLU…) sans exclure toutefois certaines questions de fond (nuisances induites par le chantier et/ou le projet). Il n’est pas suspensif, c’est-à-dire qu’il ne peut empêcher le promoteur de commencer les travaux. Cependant, toujours aux dires du maire, il semblerait que la Société BOUXDIS ait choisi d’attendre le règlement de ce problème juridique avant de donner le premier coup de pioche. Il est donc probable que le dossier du recours soit solide et qu’il « tienne debout ».  Il est permis encore de supposer que, pour diverses raisons conjoncturelles, la Société BOUXDIS ne soit pas particulièrement pressée d’ouvrir le chantier. En clair, le démarrage de ce chantier est suspendu pour un temps non précisé.

      Une autre rumeur court en ville selon laquelle LECLERC s’installerait à Dole dans un établissement déjà existant qui serait racheté. Cette rumeur nous semble peu fondée.

     On comprend mieux à présent la discrétion autour du projet lors de la campagne du mois dernier. Il est vrai que le montage initial du projet avait lui aussi commencé dans une discrétion remarquable et remarquée à tel point, que le promoteur, en avril 2009, s’était ainsi exprimé dans un courrier adressé au maire d’Auxonne : « A ce jour la maîtrise foncière de la zone est concrétisée grâce à votre discrétion. Nous sommes conscients des difficultés que vous rencontrez, mais l’enjeu est de taille. La divulgation aurait fait échoué (sic) le projet ». Cette « discrétion » fut certes éphémère, car, dans la suite, le projet devait connaître une publicité fracassante (voir Le Bien Public  du 26 mars 2009 titrant « Leclerc arrive avec 250 emplois d’ici 24 mois » et inf’Auxonne N° 25 de mai 2009). Et voilà qu’à présent, soit tout juste cinq ans après, il aborde une nouvelle phase de discrétion ! Sic transit…

      Pour en revenir à l’actualité et à notre conseil,  « autorisation [a été] donnée au Maire de défendre les intérêts de la Ville devant toute juridiction dans l’affaire Gilles ROCHE c/ commune d’AUXONNE » par un vote unanime des membres présents de la majorité. Les six membres de l’opposition se sont, quant à eux, judicieusement abstenus.

    En dépit de cette prudente réserve, on peut dire  qu’ils se sont montrés plus bienveillants à l’égard du projet que les membres de la majorité lors du vote négatif fondateur du 17 décembre 2008. En effet à la question « Etes vous favorable à l’implantation d’une grande surface supérieure à 1000 m² à dominante alimentaire sur la zone du Charmoy ? » la majorité, seule votante, avait clairement répondu NON. Il est vrai qu’une exégèse a posteriori et ex cathedra du premier magistrat sur le sens profond de ce vote avait changé prestement ce NON en OUI, sorti comme un lapin d’un chapeau ! (voir Le Bien Public  du 2 mars 2009)

    Quant aux abonnés des strapontins, oscillant entre coccyx talé ou jambes ballantes, gageons que plutôt que pour un Hyper, c’est pour un Conforama qu’ils voteraient des deux mains…si la parole leur était donnée !

   À quoi peut tenir un vote !

   Refusé en décembre 2008 lors du « vote négatif fondateur », élu dans un fauteuil (comme Bouteflika) lors de la consultation de juin 2010, le projet du Charmoy se retrouve donc aujourd’hui à la peine sur le strapontin des procédures, à moins, comme le prétendent déjà certains, que ce ne soit sur un siège éjectable ?      

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 25 avril 2014  (J+1955 après le vote négatif fondateur)

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Publié par Cl.S., Auxonnais - dans Recension