NUMÉRO 35 – du 19 janvier 2012
Numéro 35 ? Quel drôle de titre ! Mais, me direz-vous, il s’en passe de si drôles ces temps-ci !
Non ! n’en déplaise à beaucoup, ce n’était pas mon numéro de cabine sur le Costa Concordia, d’ailleurs j’ai bien d’autres choses à faire que de m’embarquer sur ce genre de galère ! Si je vogue en corsaire, c’est pour des causes moins futiles !
Et puis, si la nostalgie du large me prend parfois, je vais flâner un instant jusqu’au port au bout du halage. Et là je me dis : « Nous avons perdu à la CNAC, la belle affaire, et vous savez bien comment, alors je ne vais pour autant me « foutre en Saône » ! ». Tout au contraire, je reviens vite à mon clavier, je suis de ceux que l’adversité stimule !
Alors ce numéro 35, pour en revenir à nos moutons, ne serait-ce pas par hasard celui du bus qui permettrait, soi-disant, à « 70 % de la population de la zone de chalandise […] d’accéder au site du projet en transports en commun ». Je l’ignore, car, outre le caractère éminemment hypothétique de ce « service à la demande en cours de mise en service [sic] », il faudrait un coup de bol formidable, un de ceux qu’on a vu à la CNAC le 17, pour qu’il ait le numéro 35.
Non, ne cherchez plus, ce n’est pas cela, cherchez plutôt dans vos boîtes aux lettres :
35, c’est tout simplement le numéro du dernier Inf’Auxonne distribué ces jours-ci. Rappelez-vous, dans Chantecler n° 9, j’en parlais déjà et j’étais même fort injustement mauvaise langue à son propos, en écrivant : « Quant à l’ Inf’Auxonne N° 35, on ne risque pas de le voir avant le 17 janvier, because la CNAC. Ah ! la belle manchette qu’on nous peaufine déjà ! ». En fait, pas de manchette, je suis un peu déçu !
Tout cela prouve seulement que j’ai trop d’imagination et qu’en fait, les rédacteurs se sont plus souciés de la CNAC où ils sont arrivés en force que de l’ Inf’Auxonne n° 35 presque aussi désert que le centre-ville qu’ils nous ont mitonné pour 2020 en emportant le morceau au bluff et au piston le 17 janvier dernier.
Oui, le numéro 35 c’est comme un Antarctique en papier, une grande étendue glacée, avec quelques pingouins çà-et-là. Ils ne risquent pas de se marcher sur les pieds ! Si le futur bus « 35 » est du même tonneau, on pourra monter son hypercaddie à l’aise et son chien avec !
De ce « désert éditorial » en gros caractères, accessible aux rétines les plus flapies, je retiens toutefois les deux dernières pages : l’avant-dernière fort bien servie et pimentée et la dernière, très énumérative dans ses listes de réalisations passées ou à venir parmi lesquelles je n’ai cependant trouvé aucune trace des aménagements (3ème tranche) de la RD 905 (route de Dole) annoncés dans le dossier défendu à la CNAC.
A la une enfin, la noirceur funèbre de la photo, m’a suggéré une idée bizarre. Ce noir cliché ferait très bien en couverture de la partition de ma chanson « Les nocturnes » (à écouter sur ce site !). Cette boule au plafond suggérant un bal un peu louche, cette rue sombre avec, à son entrée, l’entrepreneur de pompes funèbres et son pendant, le fleuriste, pour les chrysanthèmes, quelle belle illustration pour le dernier couplet de notre valse triste.
Dans les rues de la ville
On éteint tôt le soir
Le commerce est débile
C’est là-haut qu’ils vont voir.
Les chauves-souris sont à l’aise
Ell’s ne vont plus là-haut
Dans le centre-vill’ elles se plaisent
Y’a p’us un moineau
Visitez plaisir garanti
Auxonn’ la nouvell’ Pompéi
C. S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 19 janvier 2012