LE CHARMOY À CANNES L’AN PROCHAIN ? – du 15 mai 2013 (J+149 après le dépôt)
Suite à la publication de notre dernier article « Retourner au Charmoy », plusieurs lecteurs, cinéphiles avertis, nous ont interrogé sur notre référence cinéphilique au Château de l’Araignée d’Akira Kurosawa (1957). Parmi eux, une lectrice perspicace a même ajouté que notre article était comme un clin d’œil au Festival de Cannes qui s’ouvre aujourd’hui, car outre son titre, « Retourner au Charmoy », très « cinégénique » selon elle, il contenait aussi un formidable titre de film à succès garanti « L’homme venu de la Somme ».
Ces sympathiques fans de ciné, émoustillés par l’ouverture du Festival, méritaient donc bien que nous leur donnions aujourd’hui quelques éclaircissements sur notre référence au Château de l’Araignée. Rappelons d’abord notre propos à ce sujet : « L’arbre ZAE cachait bien mal la forêt Leclerc qui s’avançait en catimini vers les tours du Château de Louis XI, l’ « universelle araigne », comme dans un célèbre remake de Macbeth ! »
L’« universelle araigne », c’est le surnom que les ennemis du roi avaient donné, « non sans raisons » à Louis XI, écrit son biographe Murray Kendall. Notre Château de Louis XI fait donc un parfait Château de l’Araignée capable de symboliser notre ville dont la qualification récente autant que saugrenue de « village en pays dolois » n’aurait probablement pas enthousiasmé le souverain ! Quant à « la forêt Leclerc qui s’avance en catimini vers ses tours », c’est une référence à la ruse de guerre célèbre au cours de laquelle l’armée des assiégeants marche à l’assaut du dit château camouflée derrière des branchages ; dans le cas du Charmoy, il s’agirait plutôt de camouflage « alimentaire ».
Soyons plus explicite en consacrant encore quelques lignes à cette farce mémorable de la question « alimentaire ». Dans Le Bien Public du 26 mars 2009, sous la plume de Franck BASSOLEIL, on pouvait lire dans l’article choc intitulé « Leclerc arrive avec 250 emplois » :
« Ce projet situé sur la zone du Charmoy est conforme au POS révisé et approuvé en 2006. Il prend en compte les recommandations formulées lors du conseil municipal du 17 décembre dernier qui imposaient une surface marchande consacrée à l’alimentaire, inférieure à 1000 m², pour ne pas pénaliser le commerce existant (une soixantaine de professionnels)»
Ce projet s’étend sur 19 hectares dont 900 m² de commerce alimentaire, 700 m² de bazar, 400 m² de droguerie-hygiène-parfumerie, 800 m² de vêtements, 100 m² pour accessoires auto, 400 m² pour culture et loisirs et une galerie marchande de 400 m²… »
L’hypermarché (commerce de détail à prédominance alimentaire selon la norme) effectivement projeté ne sera donc jamais cité en tant que tel, tant dans cet article que dans la suite, et seules les premières décisions des commissions en octobre 2009 et janvier 2010 révéleront clairement son existence. Lors de la consultation très officielle de juin 2010, la municipalité avait même poussé la « discrétion » à propos de cet hyper jusqu’à faire état, dans une « information » sous pli cacheté, d’ « un supermarché à dominante non alimentaire » ! Ah ! Ah ! Celle-là, elle est vraiment bien bonne !
La « forêt Leclerc » c’est donc un hypermarché qui ne dit pas son nom et qui s’avance camouflé en ordre dispersé : « 900 m² de commerce alimentaire, 700 m² de bazar, 400 m² de droguerie-hygiène-parfumerie, 800 m² de vêtements, 100 m² pour accessoires auto, 400 m² pour culture et loisirs et une galerie marchande de 400 m²… » à la conquête de la zone du Charmoy. Nos adversaires vont encore nous accuser de filer la métaphore ! En la matière, nous ne sommes pas le seul puisqu’eux-mêmes ont usé bien avant nous, toujours à propos de l’hyper de la zone du Charmoy, de la métaphore « ferroviaire » de la « locomotive ».
Notre dessinateur distingué, Claudi Hoffnung, bien que très occupé ces derniers temps à des tâches « non alimentaires », a rencontré récemment le jeune réalisateur japonais Apriba Lurosharmwa, héritier du grand Akira Kurosawa. Un bon croquis valant toujours mieux qu’un grand discours, le « Hansi du Charmoy » a offert au jeune réalisateur nippon un projet d’affiche que nous publions aujourd’hui. Le jeune et talentueux Apriba, « très réactif », s’est dit d’emblée séduit par le projet. La version « alimentaire » du Château de l’Araignée pourrait donc bientôt voir le jour et concourir à Cannes dès l’an prochain. Gageons que l’avant-première se déroulera, sous le haut-patronage de « L’homme venu de la Somme », dans une des luxueuses salles du Multiplex qui émergera peut-être, avec l’hôtel de 50 chambres et les restaurants, au Charmoy « à l’horizon 2014 » !
Nous attendons d’ores et déjà une participation du FICA (Festival International des Cinémas d’Asie) de Vesoul où le Château de l’Araignée du jeune réalisateur japonais Apriba Lurosharmwa pourrait connaître un prochain triomphe !
« Créé en 1995, le FICA est le plus vieux des festivals asiatiques d’Europe et, originalité, le seul des festivals asiatiques européens à s’intéresser à l’Asie dans sa totalité géographique du Proche à l’Extrême-Orient ».
C. S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 15 mai 2013 (J+149 après le dépôt)