« FAIRE CHANGER LES CHOSES » - du 12 mars 2011
Hier soir, dans nos boîtes à lettres, s’est invité un tract A4 recto bleu qui portait, sur fond noir, un titre vengeur :
« Zone commerciale du Charmoy »
« Les intérêts des habitants du canton d'Auxonne trahis par
le président de la communauté de communes »
Ce tract, vous l’avez peut-être déjà lu, où alors, ça ne saurait tarder, car, soyez en bien sûr, aucun foyer ne sera oublié !
A moins qu’il n’ait rejoint directement la corbeille sans mériter de votre part même une seconde d’attention. Dans ce cas, vous avez eu tort, car la lecture de ce document, à défaut d’être agréable, se révèle pourtant très instructive.
Alors pour les impatients, les négligents, tous les lassés, les fatigués et les blasés, je vais en faire l’analyse rapide.
Première partie : « J’accuse ! »
Deuxième partie : « Il est temps de faire changer les choses »
Troisième partie : « Votez et faites voter Raoul Langlois »
Tout ceci est clair et net et parle de lui-même et tout le tract pourrait se résumer en fait à sa dernière ligne dont il est l’unique objet : un rameutage forcené des voix.
Cependant, l’argumentaire de la première partie, de laquelle la suite tire toute sa force de conviction vengeresse mérite tout de même un examen détaillé :
Cette première partie, nous l’avons intitulé « J’accuse ! ». Il y a en effet comme du Zola à rebours dans ce réquisitoire véhément contre la trahison supposée du président de la communauté de communes. Oui, comme les gens que Zola dénonçait, Monsieur Langlois, sait désigner opportunément des traîtres.
Résumons l’argumentaire de l’accusateur : « Un consensus quasi général sur le projet Leclerc régnait dans la population auxonnaise consultée le 27 juin dernier et aussi parmi les élus des 15 autres communes du canton.
Cependant, lors de la CDAC du 8 mars dernier, le président de la communauté de communes a voté non, trahissant et prenant en otage les habitants de son canton au profit du Grand Dijon et ce, avec la complicité du Maire de Dijon »
Version plus réaliste des faits : Moins d’un Auxonnais(e) inscrit(e) sur trois a voté oui lors de cette consultation, et ce, malgré le matraquage publicitaire.
Interrogés publiquement en présence de membres du Comité de soutien de Monsieur Langlois lors d’une réunion électorale tenue hier soir 11 mars à l’Aiglon, les élus cantonaux présents ont démenti avoir été consultés à un moment quelconque sur le sujet et donc avoir exprimé un avis favorable.
Laissons au Président de la communauté de communes le soin de répondre aux accusations portées contre lui, ce qu’il a déjà entrepris dans les colonnes du Bien Public du 10 mars dernier, et notons tout de même – nous le tenons de source sûre et bien informée – que tout dernièrement, Monsieur Langlois et son staff ont démarché de façon pressante le Maire de Pesmes, membre de la CDAC qui avait voté NON à la CDAC du 7 octobre 2009. Après quoi le Maire de Pesmes, a voté OUI à la CDAC du 8 mars dernier.
Nous ne prétendrons pas pour autant, reprenant la rhétorique vengeresse du Maire d’Auxonne
que les habitants du canton de Pesmes « ont été pris en otage par l’approche politicienne » de leur maire, allié au Maire d’Auxonne pour favoriser l’implantation d’un hypermarché.
Monsieur Gay, même si son choix ne nous convient pas, a usé tout simplement de son droit de vote en CDAC.
On voit donc ce que vaut une rhétorique, fondée plus sur le dépit accusateur, que sur des faits objectifs.
C’est le Maire d’Auxonne, lui-même, aux côtés du Groupe LECLERC qui a provoqué cette CDAC en pleine période électorale, démarchant au moins un de ses acteurs, et escomptant sans doute, à l’issue de cette CDAC, obtenir quelque bénéfice électoral. Le vent a mal tourné en CDAC, alors, il faut désigner un coupable !
En matière de vote démocratique, nul votant ne saurait pourtant être accusé de son choix. Quelqu’un s’est il déjà permis d’accuser Monsieur Langlois de traîtrise pour ses votes en CDAC ?
En matière d’organisation d’un vote, cependant, des questions d’opportunité et de responsabilité mériteraient d’être posées sur plusieurs points qui peuvent être illustrés par divers exemples concrets et datés :
- formulation adéquate et claire de la question posée (vote du 17/12/08)
- respect des règles d’affichage (vote du 27/06/10)
- choix opportun de la date du scrutin (vote en CDAC du 08/03/11)
Oui, vraiment, sur bien des points « il est temps de faire changer les choses » !
Nous n’avons pas ni vocation, ni ambition politique mais, libre citoyen de la République, nous avons le droit et le devoir de réagir à certaines déclarations et à certaines méthodes. Par la voix de Chantecler, nous le faisons depuis le 18 juin 2010, date tardive, qui prouve qu’avant « la kermesse luronne » de juin dernier nous n’avions pas d’opinion particulière sur l’installation d’un LECLERC.
Publicité intéressée et partisane : NON, MERCI !
Il est très désagréable et très inquiétant à Auxonne de se voir sollicité sans cesse par des groupes de pression favorables au LECLERC, surtout après que la venue de celui-ci, comme les faits le prouvent, ait été décidée unilatéralement et sans concertation.
Dans le canton d’Auxonne, le « cochon de votant » ne serait-il donc bon qu’à entériner après coup des projets ficelés sur son dos et soi-disant pour son bien « en toute discrétion » et « sans divulgation » ?
Chers et à présent, nombreux lecteurs de tous bords, partagez Chantecler, avec vos amis, « il chante clair afin qu’il fasse clair ! »
C. S. Rédacteur de Chantecler,
à Auxonne le 12 mars 2011