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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 00:00

D’ACCORD COMMODORE - du 10 mars 2014 (J+1909 après le vote négatif fondateur)

    Comme la tripe est à la mode de Caen, l’ « humour » est à la mode d’Auxonne, passionnément. Chantecler bien  décidé à suivre à la mode, et même à la poursuivre, continue la publication passionnante du courrier de Jacquou le pioupiou.

Courrier au dos d’une carte postale :

             Ma Chère cousine Rosalie,

      Merci pour le fromage de tête, il a fait de l’effet. Le pitaine, depuis qu’on s’est donné la collade, il est tout matamore posé. Il a mis sa tunique et ses bananes au caramel au rencart et depuis il fait le gandin dans sa tenue nouveau modèle. Tu le verrais parader, le marquis, dans la rade avec ses copains de la Royale, sous-marins, torpilles et compagnie, ils l’ont à la bonne, l’apôtre ! L’autre jour, il fallait l’entendre au rapport, qu’on est les meilleurs et pis des fleurs pour le juteux de casernement qu’a fait repeindre les guérites sans oublier la compagnie d’instruction et pis surtout pour lui, même que je crois qu’il se voit déjà dans les bras du poireau. T’imagine le tableau : Ouvrez le ban ! Et vlan que je t’accroche la rouge, la rouge, ça c’est pas du flan, et revlan que je te file la collade et le poireau il sent bon l’eau de Cologne et ça lui tire une larme au pitaine ! Fermez le ban !

      Le pitaine, il est aux anges, comme dit Chantecler, tu sais, cet enfoiré de sursitaire, le pistonné de l’adjudant Leclerc : « Le pitaine c’est jupiterre tonneau sur son nuage ». Tu me croiras si tu veux, mais je vais te raconter la dernière. Y’a 3 jours, je traversais la cour pour aller chercher du perlot au foyer, v’là ti pas que je rencontre l’pitaine sur son 31, j’avais pas eu le temps de le saluer à six pas qui me tombe dessus et me serre la louche avec ardeur. J’en suis resté comme deux ronds de flan ! Il farfouille dans sa poche, le marquis, et v’là ti pas qui me sort des galons de cabot tout neufs, et il me fait comme ça : « Cousez les vite mon brave, je vous tire mon kébour, sans rancune ! » Sur le cul que j’étais pour le coup ! Bravo l’artiste ! Il a dû prendre des cours au Théâtre aux Armées !

      Comme je dis au sapeur, tu devrais faire pareil pour faire monter ta cote d’amour qu’est pas ben gironde comme voilà. Alors, le sapeur, il m’écoute tout pensif. Faut te bouger que je lui répète. Le sapeur, tu sais Rosalie, des fois, il m’inquiète. Le brancardier, lui, il se bile pas trop, il fait trempette dans la rade : idrotérapie comme il dit, c’est bon pour le stress, ça délasse. Le pitaine, sûr qu’il l’a consulté vu qu’il est tout coule et tout feune depuis queque temps, comme dit Chantecler, cet enfoiré de sursitaire. Matamore posé que je te dis, le marquis. Le pitaine, je te répète, ma bonne Rosalie, le brancardier il l’a consulté, et pis tu sais, le pitaine les consultations ça le connaît rappelle-toi le foin qu’ils ont mené les bougres en juin 10 Ah ! Les mandrins ! Et pis, je suis ben  sûr aussi qu’il prend des bains de minuit dans la rade avec ses copains de la Royale, sous-marins, torpilles et compagnie, ils l’ont à la bonne, l’apôtre !

       Je dois te laisser Chère cousine Rosalie, j’entends le pitaine qui remonte encore les bretelles au sapeur et à ses potes dans le couloir, le v’là qu’entame son refrain, sûr qui va encore nous en chier une pendule : « Bande de branleurs ! Ça commence à bien faire avec les comptes du foyer ! Faites-moi 15 pompes ! Ça vous fera les pieds mes gaillards ! ». Tu sais, des fois j’ai bien envie de lui foutre au nez mes galons de cabot, au marquis ! Comme ça, il pourra toujours les refiler au brancardier qui pourra rajouter ça sur sa carte de visite ! Je t’embrasse ! Oublie pas l’intendance : œufs durs et fromage de tête, sans croquant, pour le marquis !

                                                 Jacquou ton Pioupiou d’Auxonne qui t’aime passionnément !

En rade du Charmoy

N.D.L.R. : En matière d’argot militaire, un glossaire s’est révélé nécessaire pour certains lecteurs qui en on fait la demande. Nous répondons à cette demande. En effet si certains confondent allègrement hypermarché et supermarché, alimentaire et non-alimentaire et même parfois oui et non, nos lecteurs, gens de rigueur et de probité, sont en droit, eux, d’exiger de ne pas confondre cabot et perlot.

ban (Ouvrez  ou fermez le ) : Commandement d’une sonnerie indiquant le début et la fin d’un moment solennel dans une cérémonie militaire.

Bananes : décorations

Branleur : fainéant

Cabot : caporal

Colon : colonel

Cote d’amour : notation d’un militaire

Guérite : abri pour les sentinelles postées à l’extérieur

juteux de casernement : adjudant responsable de l’entretien des bâtiments

kébour : képi

Ouvrez le ban ! : Commandement d’une sonnerie

Perlot : tabac de troupe

Pioupiou : soldat du contingent

Pitaine : capitaine

poireau : général (métaphore maraîchère : cheveux blancs et queue verte)

pompe : gymnastique punitive destinée à calmer les esprits et à muscler les bras

prendre 15 pains : Être puni de 15 jours d’arrêt

rouge (la) : la Légion d’honneur (on dit encore l’ « eau chaude »)

Royale (la) : la marine nationale

Scrongneugneu : interjection prêtée aux vieux militaires acariâtres

 C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 10 mars 2014  (J+1909 après le vote négatif fondateur)

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Publié par Cl.S., Auxonnais - dans Humour