COUPS DE RABOT - du 22 mai 2014 (J+1982 après le vote négatif fondateur)
Les dimensions élargies des nouveaux TER commandés par la SNCF vont nécessiter pas mal de coups de rabot sur les quais les plus anciens. L’affaire a fait un véritable buzz dans les médias, il est possible qu’une certaine part d’imprévision ait pu présider au choix des nouveaux matériels. Nous savions que l’élite de nos décideurs ne prenait jamais le métro, il est possible aussi qu’elle emprunte rarement un TER. Tout comme certains responsables ne prennent jamais le temps de s’arrêter pour discuter avec le petit commerçant du coin.
Le buzz déclenché par l’affaire tient sans doute plus à la reconnaissance forcée, tardive et a posteriori des conséquences de la décision, qu’à l’objet de la décision elle-même, qui, mûrement étudiée, documentée et débattue, n’aurait pas entraîné tout ce tintouin !
Mais n’allons pas confondre Chantecler et La vie du rail et rentrons dans notre ornière habituelle qui est la voie d’un scepticisme déclaré à l’égard des bienfaits supposés de l’hyper-distribution périurbaine.
Tous nos lecteurs/trices connaissent à présent ce scepticisme qui s’applique localement aux diverses décisions de diverses autorités prises ces dernières années à propos de la zone du Charmoy. Nous avons d’ailleurs eu des précurseurs activistes en ce domaine puisqu’un certain nombre d’autorités, d’associations et de groupes locaux, proches de la majorité municipale s’étaient opposés véhémentement dès 2009 et jusqu’en 2011 aux premières décisions de la CDAC et de la CNAC.
Le Bien Public du 17 mai dernier, revenant sur le sujet du commerce local, publiait un article intitulé « Le centre-ville se meurt-il ? ». Dans cet article, le premier magistrat d’Auxonne, appelé au chevet du commerce traditionnel, proposait à l’usage de celui-ci la règle d’or suivante : « L’important, c’est de proposer une offre qui soit innovante, il faut savoir se démarquer » et quelques lignes plus loin, il ajoutait à propos de la zone du Charmoy : « Les premiers coups de pioche devraient se faire dans les semaines à venir ».
Ces premiers coups de pioche, tout comme la livraison des nouveaux TER élargis, pourraient bien entraîner à terme des conséquences jusque-là prudemment tues, car le sujet est de ceux qui peuvent fâcher ! Un sérieux coup de rabot sur le petit commerce traditionnel n’est pourtant pas à écarter, même si jusque-là il n’a pas été sérieusement envisagé par les initiateurs et partisans du projet du Charmoy. Rappelons encore une fois à ce propos, que dans une première décision 317 D du 20 janvier 2010, les membres de la CNAC avaient opposé un véto au projet initial en déclarant explicitement que celui-ci aurait un « impact significatif sur l’activité des commerces et services traditionnels situés en centre-ville » et qu’il « ne manquer[ait] pas de nuire à l’animation urbaine de l’agglomération d’Auxonne ». Cela n’annonçait-il pas déjà clairement un « coup de rabot » sur l’animation et l’activité commerciale du centre-ville ?
À présent que les « premiers coups de pioche » ont été annoncés, leurs initiateurs doivent se préparer à devoir assumer rapidement la responsabilité des « coups de rabot » prévisibles et imprévisibles sur le commerce du centre-ville dans un avenir plus ou moins proche !
Auxonne, le 22 mai 2014 (J+1982 après le vote négatif fondateur)