ENTRE DOUCHE CLIMATIQUE ET DOUCHE PRÉSIDENTIELLE (2) - du 19 juillet 2021 (J+4597 après le vote négatif fondateur)
Comme nous l’avions remarqué dans notre précédent épisode, la semaine passée aura été marquée, pour beaucoup de Français, par au moins deux évènements : l’un climatique, l’autre médico-politique ou biopolitique
Dans ce précédent épisode nous avions parlé de la douche climatique, à présent derrière nous, et de ses conséquences locales
ENTRE DOUCHE CLIMATIQUE ET DOUCHE PRÉSIDENTIELLE (1) - du 16 juillet 2021
Plus délicat pour nous, sera de parler de la « douche présidentielle » qu’auront constitué certains passages du discours de lundi 12 juillet dernier.
Les médias se sont longuement exprimés à propos d’une vaccination obligatoire pour la population qui ne dit pas son nom, et qui par le biais d’un pass sanitaire réduirait les non vaccinés à l’état de « sans-papiers » auxquels de nombreux accès ou emplois seraient refusés. Cette perspective peu enviable aura eu l’effet attendu : un enthousiasme vaccinal « spontané » !
Notre président et ses spins-doctors, et ceci au moins est rassurant, connaissent les moteurs de l’âme humaine !
Nous nous en tiendrons là, fuyant le vacarme communicationnel actuel.
Nos fidèles lecteurs n’ignorent pas toutefois, qu’en contrepoint d’évènements présents, nous aimons à l’occasion convoquer le passé.
Le procédé n’a rien d’original, il peut être jugé ringard, mais il est à l’occasion plaisant, voire instructif, et permet de réagir en plus de 3 mots mal ficelés à l’écart de la meute des likers inconditionnels ou des foudroyeurs masqués, le petit doigt toujours collé sur la couture du smartphone !
Nous ne nous étions pas privé de ce retour vers le passé à l’occasion du confinement du printemps 2020
2020-1940, MASQUES, ZONES ET AUSWEIS, D’UNE GUERRE À L’AUTRE (2) - du 9 MAI 2020
Et plus récemment à l’occasion du développement de la campagne vaccinale
ALBUM « J.-B. BOLUT (1798-1873), le vaccinateur auxonnais aux trois médailles »
Pour en revenir au discours du président de la République du 12 juillet dernier, plus d’un aura conservé en mémoire ce passage incitatif : « Vous l’avez compris, la vaccination n’est pas tout de suite obligatoire pour tout le monde, mais nous allons étendre au maximum le pass sanitaire pour pousser le maximum d’entre vous à aller vous faire vacciner. »
Après deux secondes de réflexion, maint citoyen, fût-il adepte de la vaccination, aura senti dans cette injonction un relent de carotte et de bâton.
Mais, nous rétorquera-t-on, qu’aurait pu dire d’autre notre Président dans la situation d’urgence actuelle, lui qui sur le versant préélectoral du même discours promet à chacun, après la « table rase », la reprise du contrôle de sa vie comme citoyen : « La seule solution est de continuer à bousculer le système et les positions établies, les rentes, les statuts. C’est ainsi que nous reprendrons le contrôle de notre destin comme Nation. C’est ainsi que nous reprendrons chacun le contrôle de nos vies comme citoyens. »
Qu’aurait-il pu dire ?
Bien qu’apparemment, il ne soit plus permis, dans le système actuel, de penser sans faire table rase du passé le nez rivé sur la calculette de la conjoncture économique, nous répondrons qu’il aurait pu, par exemple, agrémenter son discours par une citation du poète Casimir Delavigne (1793-1843)
Ce poète, est actuellement oublié, mais son poème, L’invention de la vaccine, fut étudié et récité dans les écoles jusqu’au cœur du siècle dernier.
On peut y lire ce vers que notre Président aurait pu déclamer : « Adopte ce bienfait, ô France, ô ma patrie ! »
Remarquons au passage que Casimir Delavigne (1793-1843) était un contemporain de ce cher Claude Pichard (1795-1883), un maire d’Auxonne selon nous indépassable !
CHARMOY-CITY : RELIRE CLAUDE PICHARD POUR GARDER LE MORAL - du 2 novembre 2020
L’invention de la vaccine, sera distingué par un accessit au concours de poésie de l’Académie française pour 1815. Son jeune auteur, pour s’imprégner des réalités du sujet, n’avait pas manqué d’accompagner un médecin vaccinateur lors de ses tournées dans la campagne parisienne.
Nous avons pris connaissance de cette œuvre en feuilletant une édition de 1832 des œuvres de Casimir Delavigne illustrée de gravures (Casimir DELAVIGNE Messéniennes et poésies diverses, Paris, Dufay et Vézard, 1832, tome second).
Nous offrons à nos lecteurs le plaisir de partager cette lecture didactique mais néanmoins touchante.
Dans l’extrait qui suit, reproduit en PDF, on notera comment le poète dépeint de manière vivante le revirement des sentiments des villageois réunis dans la petite église, vaccinodrome improvisé.
Ce n’est certes pas de la grande poésie, et le sentimentalisme débordant du propos choquerait sans doute nos technocrates et décideurs au regard d’acier pensant en chiffres, cependant dans sa naïveté simple et chaleureuse le poème eut un long succès populaire, ce que l’on peut comprendre.
Le graveur illustrant l’ouvrage ne manquait pas d’humour et Claudi, conquis, s’est résolu à adopter comme illustration du jour le cul-de-lampe terminant le poème, en l’accompagnant de la citation : « Adopte ce bienfait, ô France, ô ma patrie ! » dont le sérieux contraste avec la cocasserie de la scène !
Conclusion impromptue : À l’heure où nous publions cette réflexion la page facebook de notre bonne ville poste à propos des déjections canines, sujet brûlant s’il en est !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 19 juillet 2021 (J+4597 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Figures libres