CHARMOY-CITY : À PROPOS DU DERNIER CM ET DU CONCEPT DE « NÉCESSITÉ » - du 1er août 2020 (J+4245 après le vote négatif fondateur)
Dans un souci de large ouverture culturelle, loin des laborieuses déjections de certain « égout » découvert récemment sur les réseaux sociaux, contre la vanne éculée et la vidéo à deux balles, nous avons résolument décidé de prendre le parti d’une tentative d’analyse des notions et autres concepts apparus dans le paysage politique local.
Ainsi, avions-nous développé et illustré récemment le concept d’ « ultracrépidarianisme », relevé dans un discours de notre premier édile.
CHARMOY-CITY : « À CHACUN SON MÉTIER LES VACHES SERONT BIEN GARDÉES » - du 27 juillet 2020
« Cordonnier, pas plus haut que la chaussure » ! Frotté de philosophie, dans notre bonne ville, où tout un chacun est plus ou moins frotté d’oignon, nous ne revendiquons pas pour autant le statut de créateur de concepts et de notions, nous avons, en revanche, toujours grand plaisir à en deviser, sans trop de prétentions quoi qu’on en dise ! (Oui ! C’est bien « quoi qu’on » et pas « quoiqu’on » !)
Passons au fait !
Les spectateurs habitués des séances de conseil sont familiers de cette langue liturgique codée et stéréotypée employée lors des séances.
Il faut avouer qu’un tel jargon administratif, n’a vraiment rien pour passionner le profane tenu à l’écart et mal informé des arcanes des commissions et de l’inextricable jungle législative.
Que dire alors de l’électeur d’hier, curieux venu naïvement s’asseoir en séance (où il n’a pas la parole) espérant y découvrir un monde nouveau œuvrant à son service ?
Même sans masque, le curieux reconnaît à peine le tribun chaleureux de naguère, jargonnant maintenant plus sec qu’un notaire, mais qui pourtant, en campagne, trouvait si bien les mots pour faire vibrer son cœur simple d’électeur naïf à l’unisson, sur fond de vidéo léchée.
Ce ne sont à présent que des « vu le décret… » « Vu la loi… » et autres « considérant ». S’il n’a pas été élevé au bon lait du Dalloz le malheureux n’entrave rien à cette prose. On ne l’y reprendra pas de sitôt !
Le conseil du 30 juillet dernier, c’était un peu comme au tennis, un match à deux, lors duquel il revenait à notre premier édile d’exposer, et au chef de l’opposition d’interpeller.
Rien que de plus normal ! À chacun son métier ! Il revenait aussi au premier adjoint de distribuer des pin’s tricolores aux élus en fin de séance… Rien que de plus normal ! À chacun son métier !
Un concept aura retenu au passage notre attention : celui de « nécessité »
Replaçons le d’abord dans son contexte en rapportant une phrase, par notre premier édile prononcée, et que nous n’avons pas omis de noter au crayon de papier sur notre A4 pliée en quatre.
« Considérant la nécessité de créer un emploi de collaborateur de cabinet faisant fonction de directeur de cabinet »
Les mots nécessaire et nécessité ont une foule d’acceptions dans notre langue.
On dira ainsi : « Pour vivre il est nécessaire de respirer » ou encore « Respirer est une nécessité vitale », c’est pour cela, d’ailleurs, que l’on a construit des respirateurs, dont on peut dire qu’ils sont « nécessaires à la lutte contre la COVID ».
Que dire maintenant, en regard, de la nécessité d’un « nécessaire de toilette », ou d’un « nécessaire à chaussures ».
De la nécessité absolue et vitale à la nécessité relative, voire futile et injustifiée, le spectre des nécessités peut s’avérer très large.
Dans son poème Le mondain (1736), le grand Voltaire vantant tous les bienfaits dont pouvait et devait jouir l’homme nouveau, vivant affranchi des nécessités vitales auxquelles étaient confrontées ses ancêtres, va jusqu’à déclarer dans un vers : « Le superflu, chose très nécessaire »
Près de trois siècles plus tard, reconnaissons que ce vers a beaucoup vieilli et qu’appliqué à l’humanité, il met en péril son avenir même.
Nombre de nos politiques, qui en jouissent, refusent de remplacer ce goût du superflu par un éloge sincère de la frugalité et du dégraissage d’appareils hypertrophiés autant qu’opaques.
Le monde chauffe, la maison brûle, mais les ors des ministères ne sont pas près de fondre !
C’est pas gai, tout ça, diront nos lecteurs !
Eh oui ! La nécessité, c’est pas vraiment la joie, tous les nécessiteux vous le diront.
La nécessité est universelle, elle est partout, la pudibonderie victorienne qui régnait sur l’Europe guindée du dix-neuvième siècle a été jusqu’à la loger dans un chalet : le « chalet de nécessité », circonlocution pompeuse désignant des toilettes publiques, autrement dit des cabinets !
Il est vrai que p… surtout quand, écrasés de soleil, on boit sec dans les guinguettes peut se révéler une incontournable nécessité.
De cela nous avions déjà parlé. C’était donc une nécessité de le rappeler.
DE LA NÉCESSITÉ D’UN CHALET - du 14 Août 2016
Dans un temps où l’argent liquide manquait, il y avait aussi des monnaies de nécessité, « jetons maison » qui permettaient de pallier ce manque.
Nous avons dégotté l’image d’un jeton du Cercle mess des Sous-offs du 8ème Chasseurs à Cheval qui caserna à Marey-Monge.
Claudi a profité de l’aubaine pour remettre en scène un héros proustien, aristocrate de la plus belle eau, et héros authentique, qui ne connaissait pas la nécessité.
Les fanas du vrai grand style pourront le retrouver à partir de l'article en lien suivant.
DE COMBRAY À CHARMOY-CITY. EXERCICES D’HISTOIRE ET DE GÉOGRAPHIE LITTÉRAIRE (7)- du 4 décembre 2018
FLASH DERNIÈRE
Le Bien Public titrait hier en ligne « Auxonne Conseil municipal Une création de poste crispe (encore) l’opposition »
Nous aurions écrit, pour notre compte :
« Auxonne Conseil municipal Une deuxième création de poste crispe à nouveau l’opposition »
Jamais deux sans trois ?
Nous reviendrons ultérieurement sur cet article…
Nouvelles de l’« égout »
L’ « égout » publiait récemment ce titre, illustré d’une vidéo : « Là-bas au Connemara, on sait tout le prix du silence ».
Message apparemment bien reçu par toutes les pages de la galaxie dynamique et consorts, officielles et moins officielles, qui nous jouent « le silence des agneaux » depuis quelques jours…
Heureusement, il y a la canicule, la COVID et les guinguettes.
Penser quand même à commander une sur-blouse assez large pour le DIRCAB
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 1er août 2020 (J+4245 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Analyses et réflexions