CHARMOY-CITY : UN MASQUE POUR BONAPARTE - du 24 mars 2020 (J+4115 après le vote négatif fondateur)
Faut-il encore ajouter à la cacophonie ambiante par une avalanche de repost inutiles ?
À l’heure ou tant de groupes ou de particuliers se prennent pour autant de préfets, laissons aux autorités compétentes le soin de nous informer des mesures officielles.
Pour l’heure, et depuis les prodromes de la crise nous avons opté prudemment pour un regard un tant soit peu déconnecté de l’actualité brûlante.
Nous continuons aujourd’hui par une libre improvisation sur le thème du masque.
Une publication locale récente à l’initiative de la municipalité sortante, intitulée Du côté d’Auxonne a connu, sinon un grand succès, du moins un très large écho dans nos colonnes, en raison notamment de son caractère proustien revendiqué.
ALBUM « DE L’OIGNON DE CHARMOY-CITY À LA MADELEINE DE COMBRAY »
L’ouvrage accordait, à juste titre, une large place à l’évocation de Bonaparte à Auxonne. Une nouvelle de jeunesse du futur empereur, intitulée Le masque prophète était même republiée in extenso dans l’ouvrage.
Aujourd’hui, dans une libre composition, nous proposons à nos lecteurs/trices une petite fantaisie en vers sur Bonaparte et le masque…
Un masque pour Bonaparte
Poème dédié à Gaston
Confiné sur mon piédestal
En patience je prends mon mal
Et je ne peux même pas descendre,
Aux Invalides sont mes cendres.
Les hommes ont déserté la place,
Au vent du Nord mon sang se glace,
Si j’avais une plume là-haut
À Tissot j’écrirais un mot.
Vous ne connaissez pas Tissot ?
De l’Helvétie c’est un héros,
Ce grand médecin de Genève
Dont l’Avis, la santé relève !
Il me conseillerait sans doute
Comme Antomarchi à Longwood
Quand confiné à Sainte-Hélène
De l’Anglois je purgeais la peine.
Mais oublions ce triste temps
Pour en revenir au présent.
Et ne chinoisons pas sans cesse,
Il faut que l’épidémie cesse.
Miracle sur mon épaulette
Un pigeon s’arrête et volette
Je vais lui confier un message
Contenant ma décision sage.
Vole en Ardèche beau pigeon
Près d’Annonay à Vidalon
Là-bas se trouve une fabrique
D’un papier des plus magnifiques.
Voles-y, que le vent t’emporte
Prends cet écu et me rapporte
De chez Les frères Montgolfier
D’urgence des masques en papier.
C.S.
Bonaparte écrivit effectivement au célèbre Tissot. Les curieux en apprendront plus à ce sujet en relisant
BONAPARTE À AUXONNE ou le Promeneur Solitaire Corse (5) - du 17 septembre 2017
Bonne journée et à bientôt !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 24 mars 2020 (J+4115 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Figures libres