« PRINTEMPS SILENCIEUX » À CHARMOY-CITY - du 25 mars 2020 (J+4116 après le vote négatif fondateur)
Il y a bientôt dix ans, nous placions notre blog et sa devise : « Je chante clair afin qu’il fasse clair », sous l’égide d’un oiseau célèbre immortalisé par Edmond Rostand : « Chantecler »
CHARMOY-CITY : HOMMAGE À L’AUTEUR DE CHANTECLER
Avouons quand même, qu’en dépit de ce vers de Rostand placé dans le bec de Chantecler : « Et si de tous les chants, mon chant est le plus clair », il faut bien reconnaître que le chant des passereaux est plus beau !
Un phénomène de circonstance à noter à présent : les mesures de confinement, en diminuant considérablement la rumeur ambiante engendrée par les humains et leurs machines, ont quelque peu remis en avant le chant des oiseaux dans l’adagio de la symphonie rurbaine du moment.
Quant aux grandes étendues rurales remembrées, sans l’ombre d’une haie, du genre plaine beauceronne, il semble que le chant de l’alouette y soit devenu plus rare qu’une présence humaine, hors cabine de tracteur où braille une radio…
Dans un domaine agricole plus diversifié, un appel pour le « retour à la terre » se fait jour actuellement, face à la pénurie de main-d’œuvre saisonnière engendrée par les mesures de confinement.
À 80 ans de distance, les propos du Chanoine Kir dans son éditorial du 1er septembre 1940 dans Le Bien du Peuple prendront-ils un nouveau relief ? (l’article est disponible en PDF dans notre publication en lien ci-dessous).
CHARMOY-CITY : DES JARDINS OUVRIERS AU PORT ROYAL - du 13 OCTOBRE 2019
Pour en revenir à notre titre « Printemps silencieux », précisons qu’il ne s’applique pas au « jacassin » médiatique du moment, tout autre que silencieux !!!
« Printemps silencieux », c’est le titre d’un ouvrage cher aux vieux écolos, écrit par la biologiste américaine Rachel Carson (1907-1964). L’édition originale Silent Spring (publiée en 1962) évoquait les ravages des biocides de synthèse (DDT) sur la campagne américaine. Dans le premier chapitre « Fable pour nos fils », la biologiste écrit :
« Ce fut un printemps sans voix. Là où le lever du soleil avait été salué chaque matin par le chœur bruyant des grives, des colombes, des geais, des roitelets et de cent autres chanteurs, plus un son ne se fit entendre ; le silence régna en maître sur les champs, les bois, les marais. […]. Pourquoi les voix du printemps se sont-elles déjà tues en d’innombrables villages d’Amérique ? Ce livre essaie de l’expliquer. »
Le livre fut traduit en français et publié en France dès 1963 aux éditions Plon.
Il est toujours d’actualité. À relire en ce printemps de confinement, silencieux pour d’autres raisons, pour ne pas oublier un problème ancien…. Mais toujours présent.
Claudi a sorti l’édition originale française de sa bibliothèque et sans trop se fatiguer, a copié la jaquette originale qui porte la reproduction d’un envoi manuscrit du biologiste Jean Rostand (1894-1977) fils d’Edmond, et frère de Chantecler, en quelque sorte.
Au fait, nos « préfets » improvisés continuent de reposter ou organisent des concours photos !!!
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 25 mars 2020 (J+4116 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Libres propos