CHARMOY-CITY : DÉBORDEMENTS EN TOUS GENRES (2) - du 16 juillet 2018 (J+3498 après le vote négatif fondateur)
Nous poursuivons aujourd’hui la série d’articles « Charmoy-City : débordements en tous genres », série d’articles que nous a inspiré la lecture de la « Tribune libre » du groupe « Auxonne-passionnément » en page 10 du dernier Inf’Auxonne (numéro 61 de juillet 2018).
CHARMOY-CITY : DÉBORDEMENTS EN TOUS GENRES (1) - du 13 juillet 2018
Nous consacrerons le présent article à une mise en perspective, selon nous nécessaire, de la « catastrophe » évoquée dès les premières lignes de la « Tribune libre » du groupe « Auxonne-passionnément ».
Et pour ce faire, nous travaillerons dans deux directions :
- nous esquisserons d’abord succinctement, en forme de rappel, l’évolution des menaces, liées à la montée des eaux, sur le bâti au cours du dernier demi-siècle sur notre commune.
- nous apporterons ensuite notre modeste contribution à une brève histoire du fameux bassin écrêteur dont il est question dans cette « Tribune libre » du groupe « Auxonne-passionnément ».
Traditionnellement et jusqu’à la dernière grande crue de 1983, la montée des eaux redoutée était généralement celle des eaux de la Saône.
http://www.auxonne-patrimoine.net/article-la-saone-en-crue-109085992.html
De façon générale, la réglementation sur les zones inondables par la Saône a préservé les nouvelles constructions de ce risque. Parallèlement, la construction de zones pavillonnaires périurbaines a cependant révélé un nouveau risque hors zones inondables par la Saône.
Pour ces nouvelles zones (Pré fleuri, Clos Minot, Petite Plaine…) le risque ne venait plus d’en-bas, c’est-à-dire du fond de vallée, mais d’en-haut, c’est-à-dire du massif forestier de la Forêt des Crochères en surplomb de 20 à 30 mètres par rapport à ce fond de vallée.
Divers rus, ruisseaux et fossés (Brizotte, Vannois…), prenant naissance dans ce massif, devaient révéler ainsi, en périodes de fortes pluies et de ruissellement, leur capacité à inonder les sous-sols des nouvelles constructions.
Ce qui a été encore dernièrement le cas, comme le révélait récemment l’article du Bien Public du 6 juin dernier (« AUXONNE FAITS DIVERS La commune frappée par la vague orageuse »).
Dans cet article le cinquième adjoint au maire explique : « Cela reste un évènement exceptionnel. Les dernières grosses inondations remontent aux années 2000. À l’époque, il avait donc été décidé de construire trois bassins écrêteurs ». Une note en bas de page précise à propos des bassins écrêteurs : « Ils ont pour but de stocker temporairement un certain volume d’eau lors des crues, afin de réguler le débit d’eau ».
https://www.youtube.com/watch?v=qhAeM0hVXFs
Cette décision de construire des bassins écrêteurs au début des années 2000 est bien confirmée par les documents d’archives. On lit ainsi en première page d’ inf’auxonne N°6 de mai 2003 la volonté de municipalité de l’époque de « mettre en œuvre des aménagements destinés à lutter contre les crues de la Brizotte et du Vannois ».
Dans ce même numéro d’ inf’auxonne est d’ailleurs défini en page 6 un programme détaillé « bassins « écrêteurs » » en ces termes :
« Lors de la séance du 21 janvier 2003, le Conseil Municipal a approuvé le choix du site devant accueillir le premier bassin « écrêteur ». L’endroit retenu, sur le cours du Vannois, se trouve à droite de la route de Moissey, en quittant Auxonne, au lieu-dit « Le Pays Neuf ».
« Parmi les quatre autres sites devant être aménagés à l’avenir, deux figurent sur le territoire du Jura, un à La Feuillée sur la Brizotte, au lieu-dit « Étang Verdelet et le dernier en amont du Chemin de la Bastide, sur le Vannois. »
« Rappelons que l’aménagement de ces bassins est destiné, à terme, à ralentir les crues de ces deux cours d’eau afin de limiter leurs effets sur les zones habitables »
Six ans plus tard, la nouvelle municipalité conduite par Raoul Langlois fait le point sur la question lors d’une réunion publique tenue le 4 novembre 2008. Le compte-rendu en est publié en page 2 dans inf’auxonne N°24 de janvier 2009. Et l’on apprend ainsi de la voix de Daniel Méry « adjoint forêt, environnement, hydraulique, agriculture » qu’
« Un avis favorable a été donné par le Conseil Départemental de l’Environnement au projet d’aménagement de 2 bassins écrêteurs de crues : bassin n° 4 (ruisseau des Crochères-Champ de Tir) volume de rétention 48 000 m3, bassin n° 5 (Vannois-La Louvière) volume de rétention 25 300 m3. »
« Un rejet partiel a été notifié pour le bassin n° 3 sur la Brizotte. Considérant que la réalisation d’une stabulation libre sur le site du bassin ne permet pas la construction de la digue à l’emplacement prévu, une nouvelle étude sera réalisée compte tenu de l’importance de ce bassin visant à protéger les lotissements du Clos Minot et du Pré Fleuri ».
Ce « bassin n° 4 (ruisseau des Crochères-Champ de Tir) » cité dans le texte ci-dessus n’est autre que le « premier bassin « écrêteur » […] sur le cours du Vannois […] à droite de la route de Moissey, en quittant Auxonne, au lieu-dit « Le Pays Neuf » », cité dans le texte précédent de 2003.
Rappelons encore que c’est ce bassin, le seul à ce jour construit, qui fait l’objet de la « Tribune libre » du groupe « Auxonne-passionnément » en page 10 du dernier Inf’Auxonne (numéro 61 de juillet 2018).
À la suite de diverses vicissitudes qu’il est possible de suivre à travers les procès-verbaux du Conseil municipal (décision 01-2009 du 15 janvier 2009, délibération 2011-58, délibération 2014-188) la construction ne fut définitivement terminée qu’en 2015. En janvier 2013, dans la « Tribune libre » d'Inf’Auxonne n° 39, qui n’était pas encore réduite à 330 caractères, le groupe d’opposition « ensemble, autrement… » faisait ainsi remarquer « bassins écrêteurs : un non conforme à refaire et deux toujours pas commencés ».
Voilà donc en bref l’histoire de la longue et laborieuse gestation du bassin écrêteur n° 4 du « Pays Neuf » que Claudi a survolé pour vous aujourd’hui. On ira le voir de plus près la prochaine fois. À suivre….
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 16 juillet 2018 (J+3498 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Revue de presse