AU CHEVET DES CENTRES BOURGS ? - du 10 FÉVRIER 2016 (J+2611 après le vote négatif fondateur)
Le petit commerce indépendant de centre ville va mal, et ce n’est pas d’aujourd’hui ! L’emprise généralisée de la grande distribution est une des causes objectives majeures de cet étiolement. D’ailleurs, depuis le début de cette année, plus d’un article de presse a rendu compte du phénomène.
On peut citer, entre autres, l’article du Bien Public du 2 janvier 2016 intitulé « Une année 2015 « morose » pour les commerces » dans lequel « les unions commerciales de trois communes de la région dijonnaise [Auxonne, Genlis, Is-sur-Tille] s’expriment ».
Même constat pour un autre article du même journal, publié cette fois le mardi 26 janvier et qui titrait à propos de Mirebeau : « En novembre, la zone commerciale s’ouvrait….aujourd’hui le centre-ville s’inquiète ».
Hier mardi 9 février, enfin, un long article du Bien Public titrait à propos de Pontailler-sur-Saône « Serait-ce la fin des commerces du centre-bourg ? ». La mère d’une commerçante en décoration et cadeaux, dont le magasin doit bientôt fermer, fait dans l’article ce constat attristant : « Ici c’est comme ailleurs, les petits commerces de centre-ville sont minés par la concurrence de la grande distribution et d’Internet ». Désabusée, elle déclare : « Nos clients nous l’ont dit, quand le commerce sera fermé ils ne s’arrêteront plus à Pontailler » ;
La présence de petits commerces est pourtant une contribution irremplaçable à l’animation d’un centre-bourg. Suivant la mode, les élus annoncent des plans de revitalisation ou de redynamisation que concocteront pour eux des technocrates payés par l’argent des contribuables.
POUR L’AMOUR DU CENTRE-BOURG- du 13 JUILLET 2014
Mais il est fort probable que ces opérations ne ramèneront pas les acteurs d’une véritable activité, sacrifiés depuis des dizaines d’années sur l’autel de la grande distribution et du sacro-saint consommateur, avec la complicité plus ou moins discrète de nombreux élus. Idem de nos paysans !
L’article relatif à Pontailler ajoute que « bon nombre de commerçants pointent le peu de considération de la part de municipalité ». En réponse le maire de Pontailler, notoirement proche de Raoul Langlois maire d’Auxonne, annonce un projet d’urbanisme visant à « regrouper les espaces publics […] autour de la place centrale ». Il précise que « les travaux pourraient débuter à la fin de l’année ».
Toutes proportions gardées, la situation de Pontailler s’apparente donc à celle d’Auxonne : difficultés du petit commerce et annonces de projets édilitaires de redynamisation ou revitalisation du centre-bourg. En résumé : le marasme installé et la panacée annoncée ! Une différence de taille cependant, Pontailler ne vient pas d’ouvrir son Leclerc !
Les lecteurs/trices curieux/ses de plus de détails relativement à la situation du petit commerce auxonnais et à diverses déclarations de notre premier édile à ce propos au cours des cinq dernières années pourront se reporter à notre article
AU SECOURS DU COMMERCE DE CENTRE-VILLE ? - du 04 JANVIER 2016
Et dire que ce véritable ami du petit commerce, notre Bloc Note Intellectuel Auxonnais n’est plus là pour offrir « un espace privilégié de liaison et de publicité pour notre petit commerce » (Bloc note intellectuel auxonnais 2005 n° 6, page 43) ! Au Charmoy il a trouvé le bon créneau pour ses vidéos…À quand la super-vidéo sur le dépôt de gerbe en mémoire de notre petit commerce ?
DIGNE HÉRITIÈRE DU BLOC NOTE, VOICI L’HYPER PUB À BLOC ET EN BLOC - du 14 JANVIER 2016
Pour en revenir à l’article sur Pontailler, et en guise de conclusion nous reprendrons les propos d’un commerçant en motoculture : « En vingt ans, c’est comme une déchéance. Avant à Pontailler, il y avait trois boucheries, deux magasins d’électroménager, de pêche, une station essence, tout ça n’existe plus. »
Ce bilan fait écho à un autre publié dans la presse nationale au sujet d’Auxonne dans le JDD (Journal du Dimanche) du 20 septembre dernier, sous le titre « Un mariage de raison ». On pouvait y lire : « trois grandes surfaces ont sapé la vitalité de la ville. «Ils vont en ouvrir une quatrième, peste un des derniers commerçants du centre-ville, on va tous mourir […] ». Vu de Paris, et un peu appuyé sans doute, mais il y a quand même de quoi s’inquiéter !
Un supporter déclaré du Leclerc titrait il y a un mois dans son blog, à propos de l’ouverture de l’hyper « Le bassin d’emploi Auxonnais enfin amélioré ». Ce matin, un article du Bien public titre « Auxonne. Un bassin d’emploi en souffrance ». Le rédacteur, qui n’est pas notre correspondant(e) local(e) précisons-le, souligne clairement que « Leclerc est l’arbre qui cache la forêt ». Les chiffres précis donnés dans l’article permettent d’évaluer à 53% de 55 soit environ 30, le nombre d’embauches effectives pour le canton d’Auxonne (ancienne version). Et combien d’emplois perdus dans les autres commerces à plus ou moins long terme ? Ce n’est pas notre « chef d’entreprise industrielle », à présent « à la retraite », qui pourra compenser, en embauchant « quelques dizaines de personnes à Auxonne », comme il écrit l’avoir fait « dès 1990 »!
Pour permettre l’implantation du Leclerc, chacun sait très bien que nous avions dans nos murs un Cheval de Troie très discret et bien placé aux manettes, alors, tant qu’à faire, en bon Troyen, Claudi s’est permis aujourd’hui de jouer les Cassandre ! Sans oublier l’« espace privilégié de liaison et de publicité pour notre petit commerce » ! De la dynamite !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 10 février 2016 (J+2611 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Revue de presse