UN MINISTRE BIENTÔT AU CHARMOY ? – du 02 juin 2013 (J+167 après le PREMIER dépôt)
On pouvait lire récemment sur le site du journal Le Parisien, cette déclaration de Monsieur Michel-Edouard Leclerc :
« […] si la crise s’amplifiait, si un gouvernement d’union nationale était formé, je n’hésiterais pas à sacrifier ma carrière à la vie publique.
La distribution est un formidable observatoire des mutations sociales et technologiques. Je pourrais mettre à profit cette expérience dans un secteur comme l’Education nationale, qui vit encore à l’ancienne alors que la révolution Internet a radicalement modifié les modes d’accès aux savoirs.
Ou dans la culture, afin de chercher de nouveaux modes de financement pour des projets musicaux ou dans les arts vivants, par exemple. Je me verrais bien, aussi, aider les collectivités locales à réduire drastiquement leurs dépenses.
J’ai bien conscience qu’être ministre est un métier très difficile, mais j’ai le sens du devoir et de l’intérêt collectif. »
Au plan national, nous n’osons présumer de la révolution qui résulterait de l’installation d’un grand leader de la distribution, rue de Grenelle. Une chose est cependant prévisible : après son dégraissage par Claude Allègre, le mammouth « à l’ancienne » pourrait se retrouver, après décongélation, en tête de gondole, en promo et en drive !
Au plan local, les conséquences possibles de ce sacrifice et de cet engagement louable au service de l’intérêt collectif sont plus facilement prévisibles et nous avons tenté de nous livrer à un inventaire non exhaustif.
Dans un souci d’objectivité, permettez-nous au préalable de cerner plus précisément les caractéristiques locales de notre bonne ville, non de notre propre chef – nous laissons à d’autres cette prétention – mais en nous référant à une publication largement diffusée sous les auspices du Bien public, du Conseil général et de Côte-d’Or Tourisme, j’ai cité La Côte-d’or j’adore Le magazine touristique 2013-2014. En page 51 de cet épais magazine nous pouvons lire :
« Très connue pour son activité de maraîchage et notamment de culture de l’oignon, Auxonne l’est aussi pour la Saône qui passe aux portes de la ville. Aux champs de légumes, se sont ajoutées les plantes des massifs qui explosent de couleurs à chaque coin de rue. »
Bien que La Côte-d’or j’adore Le magazine touristique 2013-2014 ne parle pas de la zone du Charmoy et de son hôtel projeté de 50 chambres, la première des conséquences de l’attribution d’un maroquin à Monsieur Leclerc pourrait être une visite ministérielle à l’occasion d’un évènement autant attendu que discrètement évoqué : la pose de la première pierre de l’hyper de la zone du Charmoy ! Dans cette hypothèse, la réalité rejoindrait alors la fiction puisque dès le 19 mai dernier, donc avant même la publication des propos du généreux volontaire de l’An II du quinquennat Hollande, notre feuilleton imaginait cette éventualité !
La seconde serait un coup de fouet certain sur le marché de l’oignon, car on ne peut imaginer que le ministre-président reçoive, en hommage auxonnois, moins que son propre poids de bulbes légendaires.
La troisième serait une aubaine éditoriale, non seulement pour Chantecler, mais encore pour le rédacteur d’Inf’auxonne qui aurait la photo de sa une toute trouvée pour faire le juste pendant de celle du mémorable Numéro 32.
La quatrième, pour faire bonne mesure, serait d’ordre culturel et pédagogique car il est fondé de penser qu’un homme désireux de « mettre à profit [son] expérience dans un secteur comme l’Education nationale » ne consacre, en homme de l’art, un quart d’heure de son temps à combattre l’ignorance crasse et l’illettrisme local en matière de définition du commerce « à prédominance alimentaire ».
La cinquième, plus à redouter, pourrait être une guerre de mémoire visant à déposséder le Général de Gaulle de la partie montante de son avenue au motif ambigu et homonymique qu’il n’y aurait aucune raison d’oublier le glorieux Chef de la 2ème DB.
La sixième, enfin, florale, ne manquera pas d’éclore en un lieu si propice où « les plantes des massifs […] explosent de couleurs à chaque coin de rue » … Elle a donc inspiré notre illustration du jour ! Il est certain que Monsieur le Ministre sera séduit et honoré par ce chef-d’œuvre de l’art foral qui est un « art vivant » même s’il ne permet pas toujours « aux collectivités locales [de] réduire drastiquement leurs dépenses »
C. S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 02 juin 2013 (J+167 après le PREMIER dépôt)