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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 00:00

MÉTAMORPHOSES  - du 26 février 2014 (J+1897 après le vote négatif fondateur)

          Métamorphose, un thème qui a largement inspiré les artistes de tous les temps, d’Ovide, dont Les métamorphoses se terminent  par la métamorphose de Jules César en étoile, à Kafka, sous la plume duquel La métamorphose devient un mot au suffixe inquiétant désignant une terrible maladie existentielle. Notre article d’aujourd’hui n’a pas la prétention d’atteindre aux sommets ou aux abîmes de ces grands créateurs, il se cantonnera, en ce temps de Carnaval riches en métamorphoses inoffensives, à rendre compte d’une métamorphose, offensive, celle-là, opérée avec le concours d’un hebdomadaire gratuit jurassien sur l’image médiatique d’un candidat aux élections municipales.

   C’est en effet une véritable métamorphose qui s’opère du numéro 85 d’Hebdo 39 du 28 octobre dernier au numéro 101  d’Hebdo 39 du 24 courant sur l’image et le discours de notre maire sortant.

   Hebdo 39 semble exceller ici dans la métamorphose de la monstration, et c’est de cela que nous vous proposerons aujourd’hui la passionnante démonstration.

    État premier avant la métamorphose : En page 4 du numéro 85 d’Hebdo 39 du 28 octobre dernier, vous trouverez l’article intitulé : « Auxonne : Raoul Langlois, candidat à sa propre succession ». Un cliché illustre l’article qui représente le candidat « au naturel » : position assise, main croisées posées sur la table dans l’attitude sereine du travailleur prenant un repos bien mérité au soir de sa carrière, expression bonhomme empreinte de calme et de modestie, pull-over…rouge. En somme, l’image anodine d’un gentil retraité.

    Passons maintenant au discours du journaliste (en italiques) : «Le premier magistrat […] avance quelques orientations possibles s’il venait à être élu en mars prochain »

 « l’élu sans étiquette (mais assumant une certaine proximité avec l’UMP), se verrait bien poursuivre son orientation vers le développement économique de la ville »

 [en ce qui concerne l’emploi des jeunes] « le maire […] essaye avec ses moyens,  d’avancer avec pragmatisme vers quelque solution ».

   En résumé, large emploi du conditionnel et prudence réservée dans un discours empreint de nuances :  « s’il venait à être élu » « une certaine proximité avec l’UMP , « se verrait bien » « essaye avec ses moyens » « quelque solution ».

  Le discours de l’interviewé est au même diapason : « La zone du Charmoy devrait nous apporter quelques emplois »

« […la restauration du château. Un travail qui sera sûrement assez long mais permettra à la ville de bénéficier d’une certaine plus-value touristique »

« l’emploi des jeunes reste une considérable problématique »

    État second aprèsla métamorphose : En page 2 du numéro 101 d’Hebdo 39 du 24 courant vous trouverez l’article intitulé : « Raoul Langlois tire le premier… ». Un cliché illustre l’article, l’image anodine du gentil retraité en pull rouge a fait place, sur la version papier, à  un parterre composé essentiellement d’autres retraités. En somme : un retraité parle à d’autres retraités… Pépère ! Cependant, sur le site du journal, on découvre  l’image d’un tribun « combatif, engagé, passionné, ... ». Comme nous l’avons déjà écrit à propos de ce cliché : «  On passera sur le symbolisme gaullien appuyé et quelque peu cocasse de la photo qui semble suggérer un décollage imminent vers les sommets du pouvoir local »

http://dole-auxonne.hebdo39.fr/article-auxonne-la-campagne-est-lancee,1950.htm

Passons au discours du journaliste (en italiques) :

Le titre d’abord : « Raoul Langlois tire le premier... »

Le style du tribun ensuite : «Comme à son habitude, Raoul Langlois sait parfaitement "faire le job". Maniant tour à tour salutations sympathiques à ses multiples connaissances, humour verbal instantané, et sens de la formule, le maire sortant énumérait ainsi sous forme d'un inventaire à la Prévert, les réalisations entreprises depuis six ans ».

L’estocade encore : «  Pour conclure, le maire sortant enfonçait le clou à l'égard de son principal rival ».

Le succès enfin : « Un discours qui s'achevait par des applaudissements nourris. D'ici à ce que les urnes livrent la même tendance… ».

En résumé, mise en évidence de la pugnacité « Raoul Langlois tire le premier... » « le maire sortant enfonçait le clou à l'égard de son principal rival », de la compétence, voire du talent oratoire « Raoul Langlois sait parfaitement "faire le job" » «  humour verbal instantané, et sens de la formule » « Un discours qui s'achevait par des applaudissements nourris » mais aussi optimisme affiché sur le résultat de la prestation : « D'ici à ce que les urnes livrent la même tendance… ».

    Nous ne rendrons pas compte ici du long discours du tribun, laissant à chacun(e) le soin de s’y reporter dans l’article qui le restitue fidèlement, sauf sur un point que nous aborderons plus loin. Nous en soulignerons seulement le fort marquage politique et la violence verbale :

« Prenons l'exemple de monsieur Coiquil, membre du Parti Socialiste (mais qui s'en cache), un auto-proclamé leader de l'opposition qui n'a jamais siégé... Regrette-t-il son soutien à François Hollande et à notre député du PS ? Un apolitique de gauche ? Monsieur l'autoproclamé prône le débat... C'est parfait, moi aussi ».

« Notre "Flamby" local fait bien pâle figure... Je comprends qu'il ne doit pas être facile actuellement de soutenir la politique gouvernementale... Mais il faudrait juste l'assumer ».

« Pour ma part, je revendique clairement être un opposant à la majorité présidentielle ! J'assume mon rôle, j'ai d'ailleurs reçu l'investiture officielle de l'UMP et de l'UDI pour présenter ma liste qui est ouverte et multicarte ».

« Le 23 mars, ne vous trompez pas... Ne vous laissez pas berner par cette concurrence intellectuellement malhonnête »

  À remarquer que dans sa relation du discours de combat du maire sortant, Cyril Kempfer omet toutefois de citer les coups de griffe nominatifs dirigés contre Fabrice Vauchey et sa colistière Marie-Françoise Coquet. Cette omission est regrettable car elle pourrait laisser penser que le maire sortant n’aurait qu’un seul adversaire à combattre en la personne malmenée de Monsieur Coiquil. Or, tel n’est pas le cas. Il est vrai qu’une certaine proximité politique de la liste Vauchey, dans ses soutiens déclarés du moins, avec le parti du tribun prive évidemment ce dernier du trop facile argument "Flamby" contre Fabrice Vauchey,  elle lui interdit aussi des tirs trop ouvertement fratricides. Mais, sur un registre certes moins caricatural et appuyé que pour « notre "Flamby" local » les coups de griffe nominatifs étaient pourtant là.

     Après celui d’un journaliste jurassien,  Chantecler, citoyen auxonnais voulait donner son point de vue, et c’est le droit de tout citoyen. On m’accusera sans doute de sortir de mon sujet et de faire de la politique, si tel est le cas, je répondrai que je n’ai en ce domaine ni ambition ni certitude sinon celle de proclamer certaines évidences trop facilement omises. Ainsi de la métamorphose médiatique qui vient de s’opérer sous nos yeux et de bien d’autres métamorphoses relatives à la saga du Charmoy, que nous avons déjà contées. Elles n’égalent certes pas Les métamorphoses d’Ovide, mais il se pourrait que comme celles-ci, elles se terminent un jour par la métamorphose de Jules César en étoile !

   Claudi, rôdé par sa campagne du Charmoy, n’a pas résisté, quant à lui, à la tentation d’ illustrer le titre combatif de Cyril Kempfer : « Raoul Langlois tire le premier... » !

Soirée Fontenoy 2

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 26 février 2014  (J+1897 après le vote négatif fondateur)

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Publié par Cl.S., Auxonnais - dans Revue de presse