L’ARLÉSIENNE - du 05 novembre 2012 (J+293 après la CNAC)
Certains de nos lecteurs ne soupçonnent pas les prodiges d’imagination que nous devons accomplir pour écrire à propos d’un projet dont on peut dire qu’il est bien devenu « l’Arlésienne » ou le serpent de mer de ces dix derniers mois.
L’Arlésienne, que va-t-il encore chercher là ? Passe encore pour du saucisson d’Arles en promo, mais que ferions-nous d’une Arlésienne au Charmoy ?
Soyons plus explicite, et appelons encore une fois le bon Alphonse Daudet à la rescousse. Alphonse, beaucoup plus tendre que son fils Léon, n’a-t-il pas ce talent rare de charmer et d’émouvoir avec des riens ?
L’Arlésienne est une de ses créations et l’une des figures, en filigrane, des Lettres de mon Moulin. On en parle beaucoup dans un petit conte du même nom, on la veut très fort, puis on n’en parle plus même si on la veut toujours très fort, mais au bout du compte, on ne la verra jamais.
Pigé ? Vous connaissez l’histoire. On en parle beaucoup en 2009, on le veut très fort en juin 2010 et on le fait savoir ; arrive 2012 et on n’en parle plus mais en secret on le veut toujours très fort, bien qu’on ne voie toujours rien venir. A moins qu’ « à l’horizon 2013 »… ??? Inutile de vous faire un dessin !
L’issue de L’Arlésienne de Daudet est tragique, c’est une affaire de cœur. En ce qui concerne le Charmoy, nous sommes dans un tout autre registre, beaucoup plus cadastral celui-là, et un tel registre mérite une tout autre conclusion. « Peine d’argent n’est pas mortelle ! »
Imaginons donc une conclusion optimiste en remettant à l’ouvrage notre bon Maître Cornille. Ce vieux meunier frustré et dépossédé par la concurrence des grands moulins, on va lui redonner du grain à moudre. On ne l’installera certes pas au « Moulin d’Auxonne », moulin désaffecté au fil d’une Petite Saône morte (voir notre article « Sources taries ») ! Alors où l’installera-t-on, je vous le donne en mille : au Charmoy, pardi, au fil du Bief Pérou !
La-haut, la ressource énergétique ne manque pas, énergies vertes de l’eau vive du Bief Pérou et du bois des forêts proches, de beaux maïs y poussent, Bananaïs ne fut qu’un accident ponctuel et peut être un sale coup de l’ « homme aux rats » honni des grands semenciers.
Là-haut, il ya du bon grain à moudre pour les tenants du redressement productif. Après la marinière, nous coifferons le bonnet de meunier, après le robot Moulinex, voilà le moulin de Maître Cornille. Le Charmoy pourrait ainsi devenir le lieu privilégié d’une production artisanale de gaudes. L’étiquette est d’ailleurs déjà prête à coller sur les sachets en papier recyclé. Pour l’horizon 2020, il nous restera encore un objectif : faire aimer les gaudes aux Chinois ! Le Professeur Panouille de l’Université de Louhans nous en livre la clef dans sa thèse remarquée : « Ventres jaunes et mondialisation ».
C. S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 05 novembre 2012 (J+293 après la CNAC)