FUNICULI, FUNICULA-du 1er septembre 2013 (J+1719 après le vote négatif fondateur)
A ce titre d’une célèbre chanson napolitaine des années 1880 qui célébrait l’ouverture d’un funiculaire pour le Vésuve, Claudi me suggérait d’ajouter encore FUNICULO. Passons ! Mais pour en revenir au funiculaire, voilà une riche idée et un moyen de transport doux et innovant !
Chez nous, loin du Vésuve, les moyens de transport doux convergent déjà vers le Charmoy. Un jour sans doute, les meilleurs guides touristico-écologiques consacreront le slogan : « Voir le Charmoy et mourir ! ». Pour consacrer cette réussite, on imagine sur l’avenue, à l’occasion de notre fête patronale imminente, un festival vélocipédique et édilitaire en jaune sur le modèle de celui si bien décrit par notre ami Michel Moreau dans sa cité de Champagnole. LA BICYCLETTE REINE D’UN JOUR
Et pourtant, de mauvaises langues et des aigris de tout poil, qui ne proposent jamais rien, se permettent de critiquer le profil ondoyant et la surface gravillonnante des pistes cyclables flanquant l’avenue rénovée montant vers la zone du Charmoy (prête à éclore), comme les Champs-Élysées vers l’Arc de Triomphe.
Persiflage ignoble ! Mais le pire, c’est que les plus abjects de ces grincheux vitupèrent aussi la perspective imprenable sur les poteaux de béton de la ligne électrique aérienne style « trente glorieuses ». Désignant la majestueuse balustrade énergétique qui rythme, de ses festons de cuivre convoités, le parcours de la spacieuse avenue, ils la condamnent en ces termes : « Il eût fallu qu’ils l’enterrassent ! ».
« Qu’ils l’enterrassent ! Foutaises ! » Les bougres n’ont rien compris, en enterrant le câble providentiel, on privait du même coup les chalands pédestres d’emprunter librement la voie des airs, jouissant, à l’horizon, du spectacle grouillant d’un centre ville ancien plein d’une animation retrouvée grâce au projet. Oui, nous le répétons, d’une animation retrouvée ! Tel est du moins le miracle annoncé par la décision 917D de la CNAC du 17 janvier 2012 qui prévoit que le projet « participera à l'animation de la vie urbaine et rurale ».
Claudi a déjà une idée pour un charmant dépliant vantant cette providentielle voie des airs : « Empruntez la voie des airs, vers le centre ville désert ! ». Pensif, il me confie cependant : « Oui, ça sonne bien, c’est marketing et ce sera parfait avec une petite bourguignonne en lévitation, mais je ne sais pas si le Conseil général marchera ! ». Et il ajoute : « Au fait, tu connais la nouvelle boisson qui fera bientôt fureur aux terrasses du centre ville ? « Un thé au Sahara » ! Oui ! Et pour faire classe et surtout plus réaliste, certains cafetiers envisagent déjà de se faire livrer un tas de sable ! »
- Un tas de sable, quelle drôle d’idée ? Vraiment, Claudi, tu ne changeras jamais !
- Tu te trompes Chantecler ! J’ai parfois des doutes… Tiens, par exemple, à propos de mon dernier dessin : la piste cyclable d’accord, le funiculaire d’accord, tout ça, c’est du sûr, du lourd, ça existe. Mais les navettes…, je réfléchis, après tout, j’en ai peut être trop mis ?
- C’est bien toi Claudi, tu aurais dû y penser avant. J’avoue que tu as eu la main un peu lourde. Tu aimes trop le jaune Claudi, surtout le jaune-fluo avec des OUI partout, tu es un polytraumatisé du 27 juin 2010 ! Un vrai addict !
- Alors tout est à refaire !
- Mais non, Claudi, on publie en l’état ! Il est bath ton dessin ! Il plaira, sûr, aux vrais amateurs ! Pour te rassurer à propos des navettes, j’y ajouterai en appendice un de ces textes pinailleurs et barbants dont j’ai désormais la spécialité. Et pour lever toute ambiguïté, nous l’intitulerons « A PROPOS DE TAXIS JAUNES »
A PROPOS DE TAXIS JAUNES
L’auteur de l’illustration ci-dessus ayant exprimé lui-même des réserves quant au réalisme de son œuvre relativement à la fréquence des navettes, notre rédaction a décidé de donner au lecteur des éléments objectifs d’appréciation. Tel est le but des citations référencées qui suivent :
La première décision de la CNAC (n° 317 D du 20 janvier 2010) concernant le projet a été négative. Dans ses attendus, elle spécifiait explicitement « que le projet […] n’est pas desservi par les transports collectifs ».
La seconde décision de la CNAC (n° 917 D du 17 janvier 2012) concernant le projet modifié, a été positive. Dans ses attendus, elle ne fait pas mention de transports collectifs existants.
Pourtant, le deuxième dossier déposé par BOUXDIS sous le titre
« Janvier 2011 Demande d’autorisation de création d’un centre Commercial Commission départementale d’Aménagement Commercial de la Côte-d’Or » fait mention en page 23 d’une desserte du site en transports en commun :
« Desserte en transports en commun
La commune d’Auxonne est dotée d’un service de minibus fonctionnant à la demande. Ce service sera prochainement complété par un nouveau dispositif de transport à la demande Val de Saône Vingeanne, qui desservira les différentes communes du canton d’Auxonne. Un arrêt est prévu au niveau du site. Ce service sera mis en place courant 2011 ».
N.D.L.R. : Ces transports à la demande, très utiles par ailleurs pour des personnes à faible mobilité et isolées des grands centres, consistent, en ce qui concerne le transport LISA (03 80 74 92 89) en un minibus desservant les villages, de faible capacité (8 personnes maximum) et de faible fréquence journalière ( 2 à 3 rotations /jour maximum selon les circuits). L’usager doit, d’autre part, réserver impérativement la veille.
La décision du Conseil d’État N° 357826, lue le 1er août 2013 et déboutant l’UICAA (Union commerciale d’Auxonne) mentionne dans son attendu N° 9 : « le projet sera desservi par les transports collectifs »
Le premier avis de l’autorité environnementale (DREAL) du 8 mars 2013 précisait en page 6 « la ville d'Auxonne ne disposant pas de réseau de transport en commun, le centre commercial situé à plus de 2 km du centre historique reste relativement peu accessible aux piétons ».
Le second avis de l’autorité environnementale du 28 juin 2013 reprend intégralement cet argument en page 7.
Le résumé non technique de l’étude d’impact réalisée par le promoteur ne fait aucune mention de transports collectifs dans ses rubriques « transport » (pp. 9/18 et 16/18)
Te voilà rassuré Claudi ? Et toi lecteur(trice), tout est bien clair pour toi à présent ! Alors, c’est avec ou sans transports en commun ?
Claudi : « Je n’en sais trop rien, p’têt’ ben qu’oui p’têt’ ben qu’non…En attendant, Garçon ! Deux sucres dans mon thé au Sahara ! Et puis, conseil d’ami, plantez donc un petit palmier sur votre tas de sable et surtout, surtout, n’oubliez pas de l’arroser ! »
Et pour finir, en avant la musique !
http://videos.tf1.fr/le-grand-show-des-enfants/funiculi-funicula-hugo-6408682.html
C. S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 1er septembre 2013 (J+1719 après le vote négatif fondateur)