ENSEIGNES ET GONFALONS - du 17 octobre 2013 (J+1765 après le vote négatif fondateur)
Oyez gentes dames et preux chevaliers ! Telle est la tonalité de la page de titre d’Inf’Auxonne N° 42 qui vient de paraître. Un parti de cavaliers (et cavalières) franchit la porte du Château au-dessus de laquelle se déploient des oriflammes sang et or. Un texte en surimpression semble rythmer, comme une litanie en voix-off, le pas des chevaux sur le pont de chêne : « Auxonne, ville festive, Auxonne, ville sportive, Auxonne, ville dynamique » Tagada, Tagada, Tagada…
Cette incantation ternaire rappelle irrésistiblement, en notre temps de « culture » et de société du spectacle, une autre incantation ternaire résonnant, celle-ci, dans un vrai temps d’histoire : « Paris outragé, Paris martyrisé, mais Paris libéré ».
Autre temps, autre mœurs. Après la libération par les armes, le salut par le comité des fêtes : Panem et circenses !
Enseignes et gonfalons ! Enseignes providentielles qui dispensent le pain à prix coûtant et gonfalons sang et or flottant sur une foule hilare en liesse.
Force est cependant de reconnaître, que si Inf’Auxonne N° 42 déploie fièrement ses gonfalons sang et or, il omet prudemment de parler d’enseignes. Nous en sommes en effet au douzième numéro consécutif d’Inf’Auxonne à garder le silence sur la zone du Charmoy !
Le conseil municipal ne semble d’ailleurs pas très au fait non plus de ce qui se passe là-haut. On pourra s’en assurer dans le très officiel procès-verbal du conseil municipal du 27 août 2013, en page 2 duquel, le projet est désigné d’abord de façon très vague sous le terme de « surface commerciale » et ensuite de manière franchement fautive sous le terme de « supermarché ». Notons que ce compte rendu a été approuvé depuis à l’unanimité le 8 octobre dernier. Il est vrai qu’à la différence des gonfalons et autres enseignes, la rigueur du langage ne fleurit pas à Auxonne, pourtant ville fleurie !
http://www.auxonne.fr/conseil-municipal
Alors, à la litanie « Auxonne, ville festive, Auxonne, ville sportive, Auxonne, ville dynamique », le citoyen de base désemparé ne sait plus s’il doit répondre « Auxonne, ville super » ou « Auxonne, ville hyper ». C’est donc un vrai drame existentiel qui se noue à l’ombre des oriflammes ! Allez ! Pleure pas Poupoule, on ira se consoler au thé dansant festif, sportif, et surtout dy-na-mique !
C. S. Rédacteur deChantecler,
Auxonne, le 17 octobre 2013 (J+1765 après le vote négatif fondateur)