COQ À L’ÂME – du 26 juillet 2012 (J+191 après la CNAC)
Le bel été est enfin arrivé et la torpeur vacancière s’installe. Les affaires sont suspendues et aucun permis de construire au Charmoy n’a encore été déposé pour l’instant, situation problématique semblant contredire l’assurance municipale, donnée dès janvier dernier, d’un dépôt "prochain".
http://www.bienpublic.com/social/2012/01/19/feu-vert-pour-le-projet-Leclerc
Chantecler, qui n’est pas plus con que les autres, a donc décidé d’interrompre momentanément ses travaux jusqu’à nouvel ordre. Sa destination de vacances est tenue secrète pour l’instant, même si des proches indiscrets ont fait récemment mention d’une « cité impériale équipée d’un port royal ». Diable ! Le bougre ne se mouche pas du pied !
Malgré ses goûts de luxe, Chantecler reste néanmoins un coq industrieux, il ne voudrait pas laisser ses lecteurs en plan sans leur procurer une dernière lecture à se mettre sous la dent.
Comme les Capucins faisaient du bruit dans Landerneau, Chantecler, qui ne veut pas être en reste, a convoqué Jean-Jacques Lebel dans la Capitale de l’Oignon !
Tout comme son homonyme, le légendaire fusil Lebel (Mle 1886), inséparable de sa piquante Rosalie, Jean-Jacques Lebel fait souvent mouche dans le monde de l’art. Il expose, pour l’instant, au Centre Pompidou de Metz comme les médias en ont rendu compte :
« L'exposition 1917 au Centre Pompidou-Metz est l'un des événements incontournables de l'été, à voir absolument jusqu'au 24 septembre [2012] »
« Le temps fort de cette méga exposition, c'est un mur entier de douilles d'obus gravées, une installation de l'artiste contemporain Jean-Jacques Lebel d'objets de mort transformés en objets d'art, ce que l'on a appelé l'art ou l'artisanat des tranchées. (France-INFO 31 mai 2012)
« Moment de doute de la peinture, 1917 marque le triomphe de l’objet. Si les Allemands ont interdiction de recueillir toute pièce de métal qui pourrait être refondue par l’armée, des poilus anonymes français, anticipant sur les accumulations à venir d’Arman dans les années 60, réalisent des sculptures comme autant de « s’en fout la mort », à partir de résidus d’obus et d’armes. Jean-Jacques Lebel a ainsi pu réunir plus d’un millier de douilles sculptées de la Première Guerre mondiale, souvent incisées à la pointe de la baïonnette, et décorées d’inscriptions, de motifs floraux ou érotiques. » (« 1917 : De guerre lasse » par Emmanuel Daydé)
Le clairon de l’armistice a sonné depuis bien longtemps à Metz comme à Auxonne, pourtant, la métaphore guerrière fait toujours recette. Un promoteur n’a-t-il pas déclaré naguère au Maire d’Auxonne : « Faire un hypermarché sur sa commune, c’est partir au feu » (Le Bien Public du 12/10/09). Ils sont partis au feu mais, pour l’heure, le conquérant reste invisible sur la cote 198 au Charmoy. La bannière de l’hyper ne flotte pas encore sur la crête
Faisant fi des rodomontades et emboitant le pas à Jean-Jacques Lebel, Chantecler entreprend donc aujourd’hui de s’exposer pour le plaisir visuel de ses fidèles lecteurs en présentant quelques œuvres anonymes, « s’en fout la mort » gravés ou martelés, sur le thème du coq victorieux. La revue Léz’ARTS nous fera sous peu l’honneur de publier cette chronique dans ses colonnes. Ainsi se trouve reconnue la vocation artistique nouvelle du Charmoy.
Remerciements à Jean-Jacques Lebel qui ne nous en voudra pas d’avoir ajouté cette petite queue (de lézard de tranchée) à son grand mur et bon appétit aux vrais amateurs de coq au vin qui devraient se régaler encore une fois.
En attendant, bonnes vacances à toutes et à tous, « à pied, à cheval et en spoutnik » !
C. S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 26 juillet 2012 (J+191 après la CNAC)