ARCHIVES N° 13- du 7 mars 2013 (J+80 après le dépôt)
Pendant toute la durée de la consultation, la « bande des quatre », véritable cartel du parti unique du OUI, avait réussi à escamoter de ses panneaux et de ses tracts le nom véritable de son challenger.
Nouveau lecteur, je vois que vous sourcillez, c’est que si vous connaissez parfaitement le nom de ce challenger, qui a toujours été un « secret de Polichinelle », vous ignorez sans doute ce que nous désignons sous le vocable collectif de « bande des quatre ». Comme nous ne sommes pas du genre, nous, à escamoter et à dissimuler, nous allons, avant de poursuivre, répondre à vos interrogations, par un extrait de notre article « La quadruple racine » du 15 mars 2011 disponible sur ce site. Cet extrait, le voici :
« Rassurez-vous, chers concitoyen(ne)s, la lecture de cet article n’est pas réservée aux seuls dentistes.
Quel titre bizarre, pourtant, me direz-vous !
Oui, sans doute, mais je l’ai trouvé adapté à ce petit essai de sociologie politique auxonnaise que je voudrais vous offrir aujourd’hui en complément de mon article d’hier.
Dans cet article, nous en étions arrivé a la conclusion, qu’au cours de ses tractations d’abord très « discrètes » avec le groupe LECLERC pour l’implantation d’une zone commerciale au Charmoy, puis dans ses tentatives ultérieures plutôt bruyantes de la voir advenir, Monsieur Langlois s’il avait toujours joué « perso », et s’il avait fait « cavalier seul » n’avait pas agi pour autant en « solitaire ».
Il est en effet très entouré à Auxonne et dispose d’une solide équipe qui a montré son efficacité. Monsieur Langlois est un « animal politique », et sa dent, sans doute assez longue, s’appuie à Auxonne sur une quadruple racine.
La consultation de juin 2010, expérience instructive, a permis de le confirmer en vraie grandeur et, à cette occasion, les panneaux officiels nous ont offert une parfaite radiographie de cet appareil radiculaire qui comprend donc :
1- Les Compagnons du Val de Saône (« les Compagnons »)
2- Auxonne passionnément (« les passionné(e)s »)
3- Association des habitants et riverains des hameaux et lotissements d’Auxonne
4- Association Auxonne Consommateurs
L’audience de cette quadruple racine bien ancrée dans le tissu social auxonnais a été mesurée lors de la consultation, elle représente à Auxonne et sur la question particulière de l’installation d’un LECLERC une capacité de mobilisation de l’ordre de 1500 personnes. Ce qui n’est pas rien !
Il convient toutefois de souligner les circonstances particulières du vote (autre quadruple racine) :
- absence totale de débat
- concurrence inexistante
- contradiction non significative
- appui publicitaire extérieur (LURE) » (fin de citation)
La « bande des quatre » étant clairement identifiée, précisons à présent la nature exacte de la marchandise que ses efforts visaient à faire entrer, pour ainsi dire en contrebande, à Auxonne, lors de cette consultation. L’enquête ne sera pas bien difficile !
Selon le principe de traçabilité, la provenance luronne de centaines d’affiches en jaune-fluo confirme l’existence d’une piste haute-saônoise (préfecture Vesoul) qui se révèle un vrai boulevard.
Inf’Auxonne N° 29 de juillet 2010, dans son numéro d’autosatisfaction post-consultatoire, titrant sur le score en gros caractères, s’appliquera pourtant à taire encore avec prudence et « discrétion » le vrai nom de l’heureux gagnant.
http://www.auxonne.fr/telechargements
Précaution inutile car, dès les lendemains du vote, la presse locale (Le Bien Public du 1er juillet 2010) avait levé le masque en titrant, sans ambiguïté, en première page du cahier « Région dijonnaise » :
« Auxonne
Les habitants disent « oui » au Leclerc. Les riverains sont à une large majorité en faveur de l’implantation de l’enseigne »
Le contenu de l’article correspondant, en page 3 du cahier est tout aussi révélateur qui écrit : « Dimanche, à la salle événementielle, la municipalité, soutenue par diverses associations, [N.D.L.R. Chantecler : cf . la fameuse « bande des quatre »] a décidé de consulter les Auxonnais au sujet de la zone commerciale du Charmoy, et essentiellement sur l’implantation de l’enseigne Leclerc [c’est nous qui soulignons] »
Conclusion : les citoyens auxonnais auront été rameutés en fanfare vers les urnes pour élire un candidat « clandestin » qui n’avouait pas son nom. Facteur aggravant et, qui plus est, d’une cocasserie surréaliste, la glose officielle municipale annonçait en fait d’hypermarché, « un supermarché à dominante non alimentaire » (voir la pièce L1 de notre album « Impressions de la consultation de juin 2010 »).
Compte tenu de toutes ces précisions une question s’impose en guise de conclusion :
La consultation : exercice de démocratie louable ou pitoyable attrape-nigauds ?
Pour terminer sur une note d’actualité, nous affirmerons que cette consultation, malgré l’autosatisfaction bruyante de ses instigateurs, ne peut en rien être comparée à la votation d’initiative populaire du 3 mars dernier dont la tenue et les résultats honorent nos amis helvétiques. Dans ses buts, comme dans ses modalités, elle n’en est tout au plus qu’une affligeante caricature. Pour de plus amples détails, le lecteur soucieux de comparer l’exemple helvétique à la parodie locale de juin 2010 pourra utiliser les liens suivants :
http://www.ejpd.admin.ch/content/ejpd/fr/home/dokumentation/abstimmungen/2013-03-03.html
Il pourra aussi relire Chantecler N°8
N.D.L.R. :
Le lecteur désireux de se divertir après la consultation austère des archives pourra goûter un moment de détente en rejoignant les « Esquisses pour un Journal du Charmoy », œuvre de pure fiction du dessinateur alsacien Claudi Hoffnung dont notre blog publie actuellement l’album dans sa rubrique « Feuilleton ».
C. S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 7 mars 2013 (J+80 après le dépôt)