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30 mars 2023 4 30 /03 /mars /2023 02:00

BONAPARTE, SA SANTÉ, LE DOCTEUR TISSOT... ET LE PANARIS - du 30 mars 2023 (J+5216 après le vote négatif fondateur)

La santé napoléonique fit couler beaucoup d'encre... À commencer par la sienne ! Nous le verrons un peu plus loin.

On ignore cependant si, comme l'un de ses récents biographes en vogue, Bonaparte souffrit un jour d'un PAP.

̶ D'un PAP ?

̶ Ah ! Encore un pékin moyen ! Ces pékins moyens ils comprennent vraiment rien ! C'est pourtant simple, PAP = panaris au pouce....

Aucun document, à notre connaissance, n'atteste que Bonaparte souffrit lui-même d'un PAP. Même s'il fit souffrir ce pauvre Pape Pie VII !

En eût-il souffert qu'il n'aurait pu exhiber en ligne, aux yeux de toute la planète, la pièce d'anatomie et le corps du délit.

Ce que fit très récemment son incontournable autant qu'atypique biographe qui lui au moins n'est pas un pékin moyen ! Et qui nous permis ainsi de constater que c'était un PAPD (Panaris Au Pouce Droit)

Si « l'histoire n'appartient à personne », chacun sait maintenant à qui appartient cet impérial PAPD!

Un peu de tenue voyons! Comme le sabre au fourreau remettons bien vite le panaris dans son étui de cuir de Russie pour revenir aux choses sérieuses et à la santé de Bonaparte.

 

De l’air auxonnais, de nos jours encore réputé humide, et qui l’était encore beaucoup plus il y a quelques siècles, lorsque la ville était cernée de zones marécageuses, le futur empereur se plaignait des miasmes.

Dans une lettre à sa mère, datée du 12 janvier 1789, il écrit ainsi :

« Ma santé, qui est enfin rétablie, me permet de vous écrire longuement. Ce pays-ci est très malsain, à cause des marais qui l’entourent et de fréquents débordements de la rivière qui remplissent tous les fossés d’eau exhalant des vapeurs empestées. J’ai eu une fièvre continue pendant certains intervalles de temps et qui me laissait ensuite quatre jours de repos, venait m’assiéger de nouveau pendant tout autant de temps [N.D.L.R. : sans doute une des nombreuses formes de « fièvre intermittente » en honneur dans les nosographies de l’époque]. Cela m’a affaibli, m’a donné de longs délires et m’a fait souffrir une longue convalescence. […] »

(Cité par le Commandant Maurice Bois dans Napoléon Bonaparte lieutenant d’artillerie à Auxonne, Paris, Flammarion, 1898, pp. 47-48. Le commandant Bois signale en note à ce propos que la situation perdure à son époque et qu’il espère beaucoup du comblement prochain des fossés !).

Bonaparte, sans être tout à fait hypocondriaque, était donc très soucieux de sa santé et de son hygiène !

Et à dix-sept ans, depuis « les montagnes de Corse où l'on se sert peu de médecin » il n’hésita pas à consulter carrément, par lettre envoyée sur le continent, l’un des plus célèbres médecins de l’époque.

Ce médecin suisse, le Docteur Samuel Auguste Tissot (1728-1797), ami et médecin de Jean-Jacques Rousseau et de têtes couronnées, connaît alors une grande notoriété. Ses ouvrages (Avis au Peuple sur sa santé, L’Onanisme, De la santé des gens de lettres) connaissent un grand succès. Ils sont lus et traduits dans toute l’Europe.

Un an environ avant de découvrir Auxonne, le 1er avril 1787, Bonaparte écrit donc d’Ajaccio une longue lettre au Docteur Tissot au sujet… de la goutte dont souffre son grand-oncle Lucien Bonaparte, archidiacre d’Ajaccio.

Dans cette lettre, Bonaparte n’omet pas de conclure en passant sur sa propre santé et se dit « tourmenté d’une fièvre tierce » dont les accès justifieraient le peu de lisibilité de son « griffonnage » ! En Corse, comme à Auxonne, si l’on en croit du moins ses écrits, la santé du jeune Bonaparte n’était pas vraiment florissante !

C’est à la moitié du premier séjour en Corse de Bonaparte (Septembre 1786-septembre 1787) que la lettre fut envoyée. Ce premier séjour concluait huit longues années passées sur le continent, dans les écoles militaires, d’Autun à Paris en passant par Brienne, et pour finir au régiment de la Fère à Valence.

La lettre fut conservée, mais Tissot n’y répondit pas, se contentant de l’archiver avec la mention « Lettre non répondue, peu intéressante ».

Un demi-siècle plus tard, Charles Eynard publiera la lettre de Bonaparte dans son ouvrage Essai sur la vie de Tissot, Lausanne, 1839.

Les curieux ne manqueront pas de prendre connaissance de la dizaine de pages que consacre Eynard à cet épisode médical de la vie du jeune Bonaparte.

Le pouce qui figure sur l'illustration du jour de Claudi et qui est censé représenter le pouce de Bonaparte, ne semble pas, à première vue, être affligé d'un panaris !

Et l'ouvrage de Tissot à propos de « la santé des gens de lettres », que tient ce pouce, ne mentionne pas le panaris au nombre des misères affectant la santé des gens de lettres.

Si Tissot revenait aujourd'hui, il corrigerait sans doute bien vite cette omission au vu de l'actualité littéraire impériale auxonnaise en ligne.

Post scriptum : Trouver un nom pour la médiathèque ?

Lors du dernier conseil municipal d'avant-hier soir, on apprenait, sous toutes réserves mais selon des sources dignes de foi, que les remue-méninges médiathétiques devraient prochainement reprendre mais que seuls les citoyens « constructifs » y seraient dès lors invités.

Autrement dit : « Je ne veux voir qu'une tête ! ». Ou bien alors : « Je ne veux pas y voir telle tête ! ». Voilà la démocratie en pire !

On pourra donc, dans ces dispendieux autant qu'ennuyeux raouts continuer à remplir du vide avec du creux...en conclave et en toute tranquillité cette fois, mais toujours aux frais du contribuable !

AUXONNE : BRAINSTORMING POUR UNE MÉDIATHÈQUE (4) - du 07 octobre 2022

AUXONNE OU L’EMPIRE DU BON GOÛT ? - du 08 octobre 2022

 

Avant de découvrir Auxonne, le jeune Napoléon  écrivait déjà à Tissot

Avant de découvrir Auxonne, le jeune Napoléon écrivait déjà à Tissot

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 30 mars 2023 (J+5216 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Napoléonides

 

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Napoléonides