UN BARON ROUGE - du 22 NOVEMBRE 2015 (J+2531 après le vote négatif fondateur)
La mémoire de Manfred Von Richthofen, le Baron rouge, cet as des airs à l’âme pure, est toujours vive. Le Baron rouge était un vrai romantique au grand cœur, et ce cœur juvénile battait sous l’Ordre prestigieux « Pour le Mérite », qu’avait accroché Guillaume, et qui n’était pas en chocolat. Si on l’appelait le Baron Rouge, c’est que, par crânerie, il faisait peindre son aéroplane en rouge et non, comme le dit le texte d’un savant et délicat coloriste, parce que, comme chez « certaines personnes, la polarisation des anthocyanes accentu[ait] les pigments rouges de [ses] pommettes ».
Manfred Von Richthofen était un vrai héros qui mourut jeune et admiré, et ne connut donc jamais le sort cruel de ces vieilles gloires factices sur le passage desquelles les méchants se retournent pour pouffer de rire. Si cela vous arrive, mes vieux copains, sachez que dans de telles circonstances, « la seule condition pour […] y tenir, c’est de ne jamais se retourner ». Ce n’est pas vraiment le bonheur, mais enfin, c’est toujours mieux que rien.
Et puis notre Manfred n’était pas du genre à confondre un aéroplane avec une épicerie, un héros avec un médaillé, ni à mélanger la gloire des couleurs de l’Empire et le petit commerce dans ses mémoires. Il a toujours ses fervents admirateurs/trices – dont modestement je suis – et pas besoin de compteur bidouillé pour les compter !
Mais les temps sont durs, on a les héros qu’on mérite ! Il en est même d’un peu souffrants et qui ont un besoin constant de reconnaissance, comme à l’hypoglycémique il faut impérativement son glucose, et à Zinzin sa « vinasse » !
Alors, quand on est en manque, un compteur qui monte tout seul, un tableau d’honneur bien chargé, c’est vrai que ça vous remonte le moral. Mais il ne faut tout de même pas trop charger, car il arrive que sur la piste, l’avion de la gloire ne décolle jamais, alors sur le tarmac, en faisant « bbrrrr » on divague les bras écartés, comme un frelon asiatique égaré. On a les zéniths qu’on peut, mon pauv’Monsieur !
Mais plutôt que de tirer sur les ambulances, rendons plutôt hommage à un auteur. Quel auteur ? Vous débarquez mon cher : l’auteur des hauteurs, l’auteur que, depuis 2004, nous avions oublié, impénitent amnésique, de féliciter pour la belle décoration que, sur sa photo et sur le cœur, il s’était accrochée !
Vive notre Baron Rouge à nous, qui, s’il ne risque plus de mourir jeune à présent, mourra quand même bien décoré ! Vive notre Baron Rouge à nous, vive les « anthocyanes » et le carmin de cochenille, et vive l’aéropeinture ! Hourrah ! Hourrah ! Hourrah ! Comme on crie sur la Place Rouge à la parade.
ALBUM MARINETTI MONTE EN AVION
Claudi, flemmard, n’a pas dessiné pour une fois. Je dois vous avouer, que depuis « Marinetti monte en avion » il a pris le mal de l’air. C’est qu’il n’a pas l’étoffe d’un Baron rouge, lui ! Alors, pépère, il s’exerce à la photographie d’archives historiques. Ne le répétez pas, Claudi prépare une grande exposition interarmes sur les As des As qui vous mènent en bateau… a pied, à cheval et en caddie !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 22 novembre 2015 (J+2531 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Zarzélettres