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29 août 2015 6 29 /08 /août /2015 08:59

HISTOIRES D’ENSEIGNES (7) - du 29 AOÛT 2015 (J+2446 après le vote négatif fondateur)

Monsieur Joseph Schnaps, adjoint culture et tourisme à Niederziwweldorf ne manque pas d’esprit critique, il a en outre une belle plume, ce qui ne gâche rien. Non, pas une plume où je pense, Claudi, ça, c’est pour Chantecler !

Nous venons tout juste de recevoir sa deuxième lettre. Les réflexions judicieuses qu’elle contient, exprimées plaisamment sous sa plume alerte, feront donc encore aujourd’hui les délices de nos fidèles lecteurs/trices. Nous l’en remercions bien cordialement et nous empressons, sans plus attendre, de lui passer la plume :

« Cher Monsieur Chantecler,

Nous en étions restés au dernier monument du génie niederziwweldorfien, j’ai cité les deux cigognes en zinc ripolinées perchées sur la cheminée du rond-point de la route de Rouffach. À ce propos, félicitez Claudi qui a fait un vrai petit miracle de la photo que j’avais découpée dans Niederziwweldorf’Info et jointe à ma précédente lettre pour votre documentation. Notre Claudi a fait merveille, ça va faire un buzz sur la toile, et les cohortes de rondpointophiles, suivies dans la foulée des processions de rondpointolâtres, ne tarderont pas à rappliquer chez nous !

Délaissée de tous, en revanche, notre Katzenbrunnen ! Oui, notre Katzenbrunnen, cette fontaine au chat du dix-huitième en grès rose sur la vieille place, dont le bassin qui fuit est à sec, et qu’entoure depuis des ans, un vieil échafaudage-fantôme oublié ! Pour les monuments, c’est comme pour les commerces : point de salut au centre-ville, point de chalands hors des zones périurbaines, de leurs ronds points d’art et de leurs hyper-parkings ! »

Me croiriez-vous, si je vous disais que notre premier magistrat concocte un plan de résurrection de l’Oberziwweldorfhypermarkt avec l’aide d’un promoteur de Colmar. Il paraît qu’on lui a promis un hôtel pour loger les cohortes de rondpointophiles que suivront bientôt les processions de rondpointolâtres. Comme son prédécesseur, Herr Bürgermeister, le contemporain du coiffeur Seppi, il doit faire de beaux rêves…C’est vrai qu’il veut « réveiller la Belle endormie » Ah ! C’est partout les mêmes histoires d’enseignes ! Je vous assure que vos articles vont faire un tabac dans « Les dernières ruelles d’Alsace ».

L’autre jour, je faisais mon petit tour de vélo, j’arrive au niveau du rond-point de la route de Rouffach et je m’arrête pour photographier les inénarrables cigognes, dont je vous ai promis un meilleur cliché. Me voilà bientôt entouré par les habituels gogos admirateurs. On m’interroge sur l’existence d’autres ronds-points à photographier à Niederziwweldorf... « Non, je regrette, le puits est encore en cours de création ! » Désappointement général ! Une vieille dame, visiblement anglaise, en profite alors pour se détacher du groupe.

Elle me fait en préambule quelques compliments acides sur notre Katzenbrunnen, puis s’enquiert auprès de moi de notre musée. Je lui réponds un peu cavalièrement : « Madame, nous n’avons pas encore de rond-point où l’installer ! ». Shocking ! La réponse ne se fait pas attendre : « Apprenez, Cher Monsieur, que je ne suis pas venue jusque-là pour tirer le portrait de vos cigognes en zinc ! ». Je pense à la tête qu’elle aurait faite si elle avait vu le tarare dont vous m’avez parlé. Je n’aurais vraiment pas su où me fourrer. Dans le tarare peut-être ? Où va se nicher parfois l’imagination !

La miss avait du caractère et une heure à perdre avant de rejoindre son groupe. C’était visiblement une amie convaincue du passé et des chats. Je l’ai donc invitée à prendre le thé à la Pâtisserie Stern (tout au beurre). Entre deux petits fours, je lui ai avoué, confus, que notre musée était actuellement en sommeil, en caisses et en hibernation. Avec beaucoup d’humour elle m’a fait remarquer : «Et alors, quand réveillera-t-on la Belle endormie ? Oui, la belle cotte, quand cessera donc son sommeil de marmotte ? »

Elle pensait évidemment à la fabuleuse cotte de mailles, pièce maîtresse du musée. Il est de ces légendaires pièces d’habillement qui, telles de pieuses reliques, peuvent déplacer les foules : la tunique de Nessus, la casquette du Père Bugeaud, le nouveau chapeau de Zozo, j’en passe et des meilleures. Et notre miss n’était visiblement pas de ces personnes pour qui l’image du passé peut se résumer à une vieille charrue plantée dans le gazon fleuri d’un prétentieux Sam’Suffy.»

Compte tenu de la longueur de la lettre de notre ami Joseph Schnaps, nous en interrompons pour aujourd’hui la passionnante lecture. Cette histoire de Katzenbrunnen, c’est presque du Jean Paul (Richter). Car, à la différence de son cynique personnage, le Docteur Katzenberger qui volait les chatons et leur tordait le coup dans sa poche avant de les disséquer, notre Jean Paul (Richter) ne pouvait qu’aimer les chats, réservant son « vinaigre satirique » aux notabilités de Kuhschnappel. La suite de la lettre au prochain numéro ! Attention ! Les ami(e)s des chat(te)s ne risquent pas d’être déçu(e)s !

HISTOIRES D’ENSEIGNES (7) - du 29 AOÛT 2015 (J+2446 après le vote négatif fondateur)

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 29 août 2015 (J+2446 après le vote négatif fondateur)

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Courrier des lecteurs