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  • Claude Speranza, Auxonnais
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19 avril 2015 7 19 /04 /avril /2015 10:01

UN FANZINE PASSIONNANT (1) : « LE MIROIR AUXONNAIS » - du 19 AVRIL 2015 (J+2314 après le vote négatif fondateur)

    Dans notre précédent article nous mentionnions la parution d’Inf’auxonne N° 48 que nous avions promis de feuilleter pour vous. C’est chose faite à présent. Précisons tout d’abord que, contrairement à l’inoubliable Inf’auxonne N° 25 de mai 2009, son aîné sur papier glacé, en grand format et en grands discours, le petit Inf’auxonne N° 48 ne dit pas un mot du Charmoy et de Leclerc !

       Mais outre que « charmoylogue » nous sommes avant tout Auxonnais, et ce journal étant réputé être « le journal de tous les Auxonnais(e)s » qui sont ses contributeurs, sinon relativement à la copie, du moins en ce qui concerne les frais d’impression, nous avons souhaité apporter notre contribution personnelle et gratuite à sa réception par le public ! Fourmi parmi le public, nous livrerons donc un commentaire qui n’engage que notre responsabilité.

    Un texte qui ne suscite pas de commentaires n’est-il pas comme une femme qui n’attire pas les regards ?…Mais de nos jours, l’art du commentaire s’est gâté par l’usage des réseaux sociaux et bien des commentaires qu’on y trouve sont pareils, dans leur indigence, à certains regards que la plus délaissée des femmes craindrait de voir porter sur elle !

    Les bons commentaires, c’est du travail et ça se paye ! Mais voilà, « un sou, est un sou »,  et il serait malvenu de recourir aux services d’un plumitif professionnel… Des émoluments de plume, et au surplus de plume de coq, il ferait beau voir ça ! C’est pourquoi Chantecler a créé pour vous le commentaire de qualité et gratuit ! À la bonne heure, commentaire de qualité et gratuit  d’un fanzine de qualité et gratuit me répondrez vous en chœur ! Tout doux, le fanzine a sa ligne budgétaire, quant à sa qualité, chacun en jugera par lui-même….

   Premier commentaire, sur la première des lignes du « fanzine », son titre. « Inf’auxonne » ce n’est pas mal, «Le Miroir auxonnais » serait mieux. Pourquoi ? Quand vous aurez lu cet article, je ne doute pas que vous en serez convaincu.

     Un peu d’histoire d’abord ! Au siècle dernier, Dijon avait son « Miroir Dijonnais et de Bourgogne » dont la particularité était de présenter en première page le portrait d’une célébrité régionale. Le N° 203 d’avril 1939 présentait ainsi le portrait de M. Paul-Louis GRUET, alors récemment décédé. Élu en 1914 Député de la Côte-d’Or, il était à cette date, à 32 ans, le plus jeune député de France. L’année précédente, il avait été élu Conseiller général du Canton d’Auxonne, fonction dont seule la mort le démettra. Fils d’ Émile Gruet, maire d’Auxonne, Paul-Louis, avocat, Docteur en droit, poète et polémiste pour la bonne cause, fondait en 1913 le « Comité républicain laïque et démocratique du canton d’Auxonne ».

   La lecture des articles 8 et 9 des statuts de ce comité suffit à résumer les idéaux de son président fondateur : « ART. 8 Le Comité se propose – sur le terrain social – la collaboration à toutes les réformes égalitaires favorables aux travailleurs et aux déshérités, la vulgarisation, la diffusion, la mise à la portée de tous des lois déjà votées » « ART. 9 Le Comité se propose – sur le terrain politique – la lutte contre la réaction quelque forme qu’elle prenne. »

    En un mot : transparence et démocratie ouverte. Quittons à présent et à regret, ces respectables idéaux pour en revenir à Inf’auxonne N° 48. Tournons la 1ère de couverture aux clichés très sympathiques, conciliant dans une synthèse plaisante : faune sous-marine de rêve, de papier et de bulles de savon, minois souriant et vénérables façades, pour découvrir l’ « Édito » publié en page 2 : un portrait visiblement ancien (mais les Présidents de la République réélus n’ont-ils pas coutume, eux-mêmes, de garder leur portrait officiel inchangé d’un mandat à l’autre ?) et un texte de 3656 caractères (espaces et signature non compris).

    Dans cet édito, on peut relever les passages suivants :

« Sans doute me reprochera-t-on certaines dépenses. C’est tâche facile lorsque l’on n’est pas aux commandes d’une collectivité qui doit gérer un budget consolidé de 16 815 421,59 euros. […] Nous ne pouvons pas gérer notre commune comme un budget familial ou comme une commune de moindre taille. Notre équipement doit répondre à nos attentes et surtout répondre sans faille à ce qui lui est demandé. Quelques trublions pourraient faire croire le contraire. Ils n’ont pas eu à gérer une collectivité de cette importance. Nous ne leur reprocherons pas leur manque d’expérience. Il est vrai et je partage leur point de vue que le coût des logiciels est élevé. Faut-il pour autant le brader et avoir des ennuis au quotidien ? […] Nous avons la chance d’avoir un personnel qualifié. Notre directrice des services, nos directeurs des services techniques, et des autres services, nous fournissent un travail de qualité. Ils permettent à chacun de fournir un excellent travail. S’il y a quelques tire-au-flan [sic] (N.D.L.R. tire-au-« Flamby local » peut-être ?), l’essentiel du personnel fournit un réel travail.

   Ce personnel doit être valorisé. Doit-on se contenter de lui donner le minimum ? Au risque de le voir partir ? Je ne partage pas cette position. […] Il est facile à l’opposition de dire ce qu’il faut faire. Si les Auxonnais leur ont permis d’être dans l’opposition c’est qu’ils ne souhaitaient pas les voir aux commandes de notre Ville. Preuve de grande sagesse, je dois reconnaître ».

   Voilà un discours professoral surplombant, voire péremptoire, dont les dernières lignes ressortissent au genre de l’  « humour professoral »  du style « Mon cher Tartampion, si vous avez votre bac, moi je me fais évêque ! ». Un discours d’ « irremplaçable » que nous avions déjà eu l’occasion de noter au cours des dernières municipales :

DES  PROS - du 19 mars 2014

    Le terme de « trublions », délicieusement désuet, a presque des accents gaulliens. L’opposition, c’est en quelque sorte la « chienlit » que « les Auxonnais ne souhaitaient pas voir aux commandes de notre ville ». De notre ville ou de leur ville ? Une « chienlit » qui ose contester en 1250 caractères (N.D.L.R. bien vérifié, le compte y est espaces et signature non compris) dans la « Tribune libre » certaines options budgétaires jugées coûteuses.

     Dans son nouveau format, Inf’auxonne est produit par une imprimerie du Grand Dijon, la même que celle qui a produit les divers tracts électoraux de Monsieur Langlois depuis 2008. Expliquer la permanence d’un ton électoral, par cette coïncidence serait une justification oiseuse, mais que le ton électoral partisan y persiste, cela est néanmoins une réalité.

     Inf’auxonne est un miroir, un «Miroir auxonnais » où se mire à l’occasion la « Belle endormie », mais encore, assez complaisamment, les Princes et Princesses Charmant(e)s censé(e)s la réveiller. Claudi vous le démontre à sa manière, qui pour n’être pas banale, n’en est pas moins saisissante.

À suivre notre commentaire du «Miroir auxonnais »

Trublions de tous les pays unissez-vous !

     

Miroir auxonnais Numéro Zéro

Miroir auxonnais Numéro Zéro

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 19 avril 2015  (J+2314 après le vote négatif fondateur)

 

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Revue de presse