NOTHING - du 9 octobre 2010
A l’Est rien de nouveau. Nothing ! Il n’est que de lire le quotidien local pour constater que les feux de l’actualité se sont déplacés de la zone du Charmoy vers le centre-ville.
J’étais donc près d’oublier le fabuleux « mois de juin en jaune », lorsqu’un après-midi de septembre dernier, les gendarmes enquêtant sur les méfaits de la « Marque jaune » sont venus m’arracher à ma sieste. Le Procureur de la République avait entendu la plainte déposée par l’Association Auxonne-citoyen contre l’affichage sauvage en jaune de LURE, phénomène au sujet duquel Chantecler a déjà publié quelques bonnes pages. Ces pages, je les ai confiées aux enquêteurs en leur souhaitant bonne lecture. Ils ne s’ennuieront pas, du moins je l’espère ! Et après tout, bleu et jaune ne sont-elles pas des couleurs complémentaires ?
Oui, mes amis, « le ciel est bleu comme une orange » et je vois la vie en technicolor, j’ai l’humeur toute chromatique et la palette enfumée ! Vous me demandez pourquoi ? Je viens de feuilleter le dernier « Notin ». Ce n’est pas interdit non ? Je comptais y trouver une relation haute en couleurs du « Grand salon du jaunisme », qui s’est tenu dans et sur nos murs dans la fièvre du mois de juin, sous l’égide des artistes de l’Ecole de LURE. Déception ! De peintures diverses et variées il est bien question dans l’épais magazine, mais à-propos de peinture-LURE ! Rien !
Nothing ! Pas de trace des ineffables monochromes en jaune du mouvement ouiouiste sur papier 44 X 63,5 ! Pas le moindre cliché ! Mais en prime le discours du 27 juin ! Vous savez, celui qui clôturait triomphalement le « Grand salon du jaunisme » de juin dernier. Foin donc, de la pure féérie monochrome qui s’accrochait en juin aux cimaises auxonnaises, foin donc, du Charmoy discret de la grande distribution en jaune-fluo de LURE ! Pour tout potage, un discours monocorde et ennuyeux à 79,52 % au moins ! Et un tramway que vous nous permettrez de ne pas nommer « Désir » !
Persévérant, je cherchais encore, parmi les feuillets glacés, quelque image haute en couleurs du « Grand salon du jaunisme », lorsque soudain, j’ai fait à nouveau une mauvaise rencontre…. Laquelle ? Je vous le donne en mille… Celle de « La Bande des ombres noires » ! Ces inquiétantes silhouettes, de quel génie malin sont-elles la représentation ? Effrayé et perplexe, j’ai demandé conseil à mon héros-fétiche, le coq « Chantecler ». Il m’a dit les avoir rencontrées dans la pièce de son père Edmond Rostand, Acte 2, Scène 1 : « Au lever du rideau, nuit profonde. Tous les Nocturnes sont immobiles, en silhouettes sombres, les yeux fermés… ». Artiste ou quidam, vache ou coq, chacun de nous a donc, dans son jardin nocturne, sa « Bande des ombres noires ». Il se peut bien que ce ne soit pas toujours la même! Mais tout cela n’est rien après tout, rien qu’une coïncidence, qu’un jeu d’ombres ! Nothing !
C. S. Rédacteur de Chantecler,
à Auxonne le 9 octobre 2010
Communiqué de dernière heure :
Notre rédaction a reçu ce matin ce message non signé écrit en blanc sur noir, avec du lait semble-t-il.
« Le drapeau noir flotte sur la mamite »
« Lasse de pisser du lait à l’œil pour les barons de la grande distribution, la Vache, mamelle aliénée par le grand capital, a, ce matin-même, au premier chant du Coq, sauté la clôture électrique pour rejoindre « La Bande des ombres noires ».