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  • Claude Speranza, Auxonnais
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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 00:00

N° 1178 - du 15 JANVIER 2015 (J+2220 après le vote négatif fondateur)

       Lecteur habituel de Charlie depuis bon nombre d’années, j’ai attendu, cette semaine, avec un peu d’appréhension  ma rencontre avec le « numéro d’après », le fameux N°1178. Comme la rencontre avec un vieux copain qui sort de l’hosto. Quelle mine aura-t-il ?

       À vrai dire, la mine (de crayon bien entendu !) est assez bonne et sans fard. On pourrait dire que Charlie reste égal à lui-même eu égard au terrible coup qu’on lui a porté. Aussi fort que Terminator, son nouvel abonné, il a tenu le choc apparemment et choquera sans doute – preuve de santé – de nombreux supporters de circonstance qui ne l’avaient jamais ouvert auparavant, mais qui le réclament à grands cris pour le mettre dans leur tiroir aux souvenirs.

    Comme les tiroirs et les cartons des défunts étaient bien pleins, on a eu de quoi cacher, pour l’instant, les vilaines blessures. Pour la suite, les vivants et les survivants y pourvoiront. Nul n’est irremplaçable : « Ami, si tu tombes, un ami sort de l’ombre et prend ta place ». Je réalise, au moment même où j’écris cette citation libre du Chant des partisans, qu’elle peut tout aussi bien devenir le mot d’ordre des terroristes. Terrible ambiguïté de l’usage des mots que nous avons déjà démontrée dans le domaine, certes moins tragique et plus prosaïque, du commerce à dominante alimentaire !

    Il est probable que la lecture critique du contenu de ce numéro de Charlie fera un jour l’objet d’une thèse, je ne m’aventurerai donc pas à l’entreprendre,  chacun(e) sait d’ailleurs que j’ai déjà mon sujet de thèse à moi, beaucoup plus restreint.

    Un petit mot quand même après ce bavardage. Que dire de la page de couverture du N° 1178 ? Si elle est en vert, ce n’est pas celui des écolos. On peut y voir, si l’on est optimiste, le vert de l’espérance (je m’y connais) ou celui du feu vert pour un nouveau départ après la pause en rouge ; mais bien plus sûrement il s’agit du vert du fameux « étendard vert » des chevauchées de sable de Joseph Peyré ou de Lawrence.

     La présence d’un personnage éminemment litigieux et sensible dans tous les sens du terme (moue pleureuse et larme à l’œil), au surplus facilement identifiable, tend à confirmer cette hypothèse. Le ton est donné, on est bien dans une ligne éditoriale devenue, au cours du temps et malgré elle, ligne de feu. Difficile d’en rire. La pancarte « Je suis Charlie » tenue par le personnage détend heureusement l’atmosphère. Il fallait le faire. Remarquez que l’on en a vu d’autres, que l’on ne s’attendait pourtant guère à voir défiler sous l’universelle pancarte.

    À propos de ligne de feu, remarquons le goût immodéré et croissant de notre société pour la métaphore guerrière, même au rayon alimentaire… N’a-t-on pas lu jadis dans certain journal : « Faire un hypermarché sur sa commune, c’est partir au feu ! ». En caddie blindé peut-être ? 

     Restent les mots « Tout est pardonné ! ». Ces mots semblent résonner de façon apaisante. Cependant, d’aucuns pourront entendre en contrepoint ces autres mots terribles : « Tout est consommé ! ». Pourquoi ? Parce-que ce « Tout est pardonné ! » nous conduit vers un registre religieux, bizarre pour un journal réputé « bouffeur de curés » ?! Et remarquez bien que ces paroles « Tout est pardonné ! » sont aussi terriblement ambiguës. D’abord qui pardonne ? Et ce tout, que l’on pardonne, qu’englobe-t-il ? Enfin à qui pardonne-t-on ? On pourrait largement allonger la liste de telles questions qui pourraient occuper un bon moment une équipe de théologiens et d’exégètes.

      Pour finir, l’intitulé « Journal irresponsable » crée, entre irresponsabilité et pardon un télescopage aussi incongru que celui d’un parapluie et d’une machine à coudre sur une table d’opération.

     Ambigu et abstrait malgré les apparences, ce dessin s’il ne m’a pas fait vraiment rire, m’aura au moins fait réfléchir. Merci quand même à Luz, pour sa prestation déjà célèbre, mais pas franchement lumineuse.

     M’auront fait franchement rire quelques « couvertures auxquelles vous avez échappé ». Pas besoin de beaucoup réfléchir pour les comprendre, elles sont limpides et réalistes et ne sentent pas la mort. Deux dessinatrices nous découvrent le côté trivial des choses, qui n’est ni le plus tragique, ni le plus mince et surtout, et par bonheur, le plus répandu, de par chez nous du moins !

   Vous les trouverez en dernière page du N° 1178 (1ère colonne, ligne 3 et 4ème colonne ligne 2).

    Claudi, le pauvre, est déjà retourné à son trip du Charmoy, la tête toute tourneboulée par l’actualité !

Fantaisies nébuleuses

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 15 Janvier 2015  (J+2220 après le vote négatif fondateur)

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Publié par Cl.S., Auxonnais - dans Revue de presse