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18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 00:00

 ILS ÉTAIENT QUATRE – du 18 janvier 2012

 

    La « Complainte du Charmoy » disait « nous étions trois ou quatre ». A présent le doute est levé et la précision advient :

    Hier, 17 janvier, ils étaient quatre.

    Quatre sur les quais glacés des gares, quatre dans une voiture surchauffée du TGV à réviser leur partition. Quatre en vitrine dans le petit bistrot, tout près de la Salpêtrière, ce haut lieu de l’hystérie, à prendre une dernière collation et les métros aériens en passant semblaient les saluer.

    Quatre de l’infanterie Leclerc, quatre mousquetaires modernes au service de la bonne cause, défenseurs déclarés de la grande distribution. Ils s’appelaient Claude L., Jocelyne R., Philippe M. ou Bernard B., élus, associatifs ou les deux à la fois, président de la dernière averse, colleurs d’affiches, aboyeurs de réunions électorales, rabatteurs de consultation, gens allergiques aux caravanes des gens de peu pour certains mais tous supporters déclarés d’un gros bonnet de l’hyperépicerie, à son service et mobilisés pour lui.

     Ils s’appelaient Claude L., Jocelyne R., Philippe M. ou Bernard B.,  hommes de main, fabrications ad hoc, petits soldats de raccroc, ou gens de plus de tradition et de modération, tous confondus ici pour la circonstance ; hier différents, aujourd’hui pack indistinct de supporters réunis pour la  noble cause : « Il faut sauver le soldat Leclerc ! ».

     Confortablement assis dans le grand hall de la Direction générale de la Compétitivité de l’Industrie et des Services, je les ai vus monter l’escalier central en colimaçon, emboîtant le pas, dociles et soumis, aux gros bonnets prospères,  vêtus d’alpaga et de suffisance, qu’ils venaient soutenir. Ils étaient quatre, emportés de la spirale de cet escalier vers celle des compromissions et des acrobaties verbales pour défendre « le dossier », ce miroir aux alouettes (et aux chauves-souris) déformant la réalité, qu’ils allaient bientôt présenter, pleins de trac et de déférence devant la CNAC.

    Et face à cette conjuration, je croisais les doigts pour nos deux amis Nathalie R. et Jean-Claude P. qui avaient pris le même chemin et qui me faisaient un signe amical depuis la mezzanine en haut du colimaçon. Ils n’étaient que deux face à tous les autres, et déjà l’heure du déjeuner était arrivée,  s’annonçant, dans le hall, par un parfum de bolognaise venu du réfectoire voisin. Et ce parfum épais et vulgaire de cuisine n’augurait rien de bon, préfigurant l’adage, ventre creux, fût-il de CNAC, n’a  point d’oreilles.

      Fixée sur le grand vitrage du hall, une tripale d’éolienne semblait me regarder et je me suis dit : « Vieux Don Quichotte, tu n’as pas à rougir. Quoi qu’il arrive, de tout cela nous nous souviendrons bien ! »

      A cette heure (18 janvier 06h30) la réponse de la CNAC est encore attendue. Nous en aviserons nos fidèles lecteurs dès que possible.

 

C. S. Rédacteur de Chantecler,                                                                                                   à  Auxonne, le  18  janvier 2012

 

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Publié par C.S., Auxonnais - dans Brèves