CHARMOY : LE PÉROU POUR LES PÊCHEURS ! - du 23 juin 2013 (J+188 après le PREMIER dépôt)
Pérou, un mot qui fait rêver d’or et pourtant le Bief Pérou dont il s’agira dans cet article n’est pas, à proprement parler un Pactole. C’est tout juste un ruisseau qui court à travers la zone du Charmoy. Il court en effet, car si d’anciennes cartes montrent par endroit quelques méandres paresseux, ceux-ci ont disparu aujourd’hui par la vertu des cures orthopédiques du génie rural.
Rappelons ici brièvement que le Bief Pérou naît dans un thalweg (un creux) des Granges Hautes quelque part à l’est du Chemin de Rainans et descend vers la RD 905 en longeant la limite nord-ouest de la zone militaire, il traverse ensuite la RD 905 sous un pont de pierre rose ancien (visible sur l’illustration du présent article), à environ 600 m au sud du Rond Point de l’Europe. Il continue ensuite vers le nord-ouest, longeant le Vieux Chemin de Dole, traverse celui-ci, ainsi qu’une zone marécageuse d’où il ressort en direction de la rue de Rosière au bout de laquelle il passe sous un pont, poursuivant son cours vers l’ouest en direction de la voie ferrée. Dans Chantecler N° 12 du 27 janvier 2012, un petit reportage photo avait permis à nos lecteurs de découvrir le cours du Bief Pérou à travers la zone du Charmoy.
Dans un article du Bien public daté du 20 janvier 2012 et intitulé « Feu vert pour le projet Leclerc », le Bief Pérou, cet obscur ruisselet avait les honneurs de la presse : il serait préservé « par les efforts consentis par la société [Leclerc] en matière environnementale ». Un grand merci à la société préservatrice !
La préservation providentielle de ce ruisseau injustement méconnu ne devait pas rester sans suite. Une nouvelle association est née qui animera ses rives bucoliquement rectifiées par les travaux du génie rural. Les « Alevineurs Acharnés du Charmoy » (AAC), pêcheurs chevronnés dans la grande tradition du Val de Saône ont procédé au repeuplement du Bief Pérou. Ces pauchoux avisés, toutes ces fines gaules, ne sont pas du genre à pêcher en eau trouble, ils maîtrisent à merveille l’art halieutique mais se gaussent de la pêche aux voix, et s’ils ne perdent pas leur temps à faire signer des pétitions et à coller des affiches, ils n’ont en revanche pas leur pair pour vous monter un hameçon ou un bas de ligne en moins de deux !
Notre objectif les a saisis en pleine action. Mais que vient faire le lapin sur la photo, et pourquoi pas un « chien de chasse pour aller à la pêche » ? Chers lecteurs, je vous dois quelques explications. Le Mimile avait emballé ses amorces dans un vieux numéro d’Inf’Auxonne, le numéro 31. Il se trouve que le Mimile n’est pas un bobo, qu’il ne se soucie pas, comme certaine société, de « préserver la planète », alors, les amorces lancées, il jeta l’emballage aux orties. Un lapin qui avait des lettres et qui passait par là en fit la lecture, interloqué, il découvrit en page 2 cette fulminante diatribe :
« Malheureusement, jusqu’à présent nos appels n’ont pas reçu l’écho qu’ils méritaient. En effet, les représentants du commerce auxonnais, obnubilés par la lutte contre l’implantation d’une troisième grande surface se sont fourvoyés dans une alliance contre nature avec les grandes surfaces locales. Se mêlant ainsi d’un combat qui de toute évidence ne les concernaient [sic] pas, en scellant cette alliance de la carpe et du lapin, ils ont fait perdre de vue à leurs mandants les questions essentielles… »
Le rongeur avait de l’humour et décida d’illustrer à sa façon la fracassante figure de style du rédacteur !
C. S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 23 juin 2013 (J+188 après le PREMIER dépôt)