PERSPECTIVES POUR 2016 : DES BILLETS, DES CLIENTS, DES EXTENSIONS ! - du 11 JANVIER 2016 (J+2581 après le vote négatif fondateur)
La presse locale, tout comme la presse gratuite, se fait largement et très régulièrement l’écho de l’activité commerciale et publie périodiquement le bulletin de santé des tiroirs-caisses. Un article du Bien Public du 2 janvier 2016 faisait ainsi le constat d’« une année 2015 « morose » pour les commerces ». Dans cet article, la présidente de l’union des commerçants de Genlis déclarait : « Les problèmes de fréquentation que nous rencontrons sont les mêmes que dans beaucoup d’autres villes »
Au bout du compte, ces « problèmes de fréquentation » ne sont peut-être pas si préoccupants que ça puisque, tout juste une semaine après, on pouvait lire dans le même journal, un nouvel article daté du 9 janvier et cette fois nettement plus optimiste sur l’état du commerce genlisien. Dans cet article, intitulé « Une dynamique commerciale », le rédacteur soulignait en particulier que « les magasins genlisiens réussissent à tirer leur épingle du jeu puisque l’année 2015 reste dans l’ensemble honorable ». En une semaine, nous voilà donc passés, à Genlis du moins, d’une année commerciale « morose » à une année « honorable ».
En attendant qu’un article analogue vienne optimiser, dans la presse locale, le bilan commercial auxonnais 2015 jusqu’à le rendre « honorable », faisons-nous l’avocat du diable et démontrons, preuves à l’appui que l’année 2016 pourrait bien être, pour le petit commerce de centre-ville auxonnais « honorable », voire faste ! (Non ! pas fast-food grand-père !)
Si l’on se réfère attentivement aux sources d’informations autorisées dispensatrices de la bonne parole officielle on peut, sans peine, trouver de nombreuses raisons d’espérer. Commerçant ne suis, et le regrette presque, en lisant ces annonces prometteuses de monnaie, de clientèle, voire d’extension ! « Encaisser, accroître sa clientèle, s’étendre », le rêve, quoi ! Il nous reste à produire des preuves crédibles de nos assertions.
La première se trouve dans l’Édito de l’Agenda AUXONNE 2016, en forme d’exhortation sonnante et trébuchante, autant que réaliste, de notre bon maire :
« Je vais, comme il se doit, remercier nos annonceurs. Grâce à eux, vous avez une nouvelle fois cet agenda entre les mains. Ils font un effort financier. Sachez les en remercier en prenant le temps de pousser la porte de ces commerces. Vous ne sortirez pas sans vous être allégé de quelques billets Vous contribuerez ainsi au dynamisme de la ville. Sans grand discours, vous aurez développé l’économie locale. Vos billets s’ajouteront à beaucoup d’autres et permettront à nos commerçants de vivre ».
D’incurables grincheux oseront prétendre qu’un problème se pose tout de même, que les « billets » ne se multiplient pas par miracle et que mathématiquement l’ouverture de commerces au Charmoy devrait en restreindre le flux vers le centre-ville. Balivernes que tout cela !
Et d’ailleurs, même si les billets ne se multiplient pas par miracle, qu’importe ! Car le nombre de clients « poussant la porte », lui, devrait à coup sûr se multiplier en vertu du « pari langloisien » énoncé sur FR3 le 22 octobre 2014 :
« Notre pari est de dire : si nous avons une grande surface, cela va attirer du monde, si les gens viennent à la grande surface, ils peuvent en profiter pour faire d’autres courses, d’autres achats sur la ville » (déclaration du maire Raoul Langlois sur FR3 le 22 octobre 2014).
Il n’y a d’ailleurs guère que les Zinzins avinés (houps !) pour douter de cette vérité profonde, de ce clientélisme ubiquitaire qui vous rendrait capable de pousser simultanément votre caddie au Charmoy et la porte du petit commerce de centre-ville ! Il n’y a guère que les Zinzins avinés (houps !) pour oser nier la géniale prophétie scientifico-artistico-nouvelliste selon laquelle « la synergie commerciale vient de germer à l’est d’Auxonne, [qu’]elle va très bientôt fleurir et [qu’]à son terme ce sera une profusion de fruits ».
Et d’ailleurs, même si Zinzin avait raison sur ce point contre notre Léonard de Vinci du XXIème siècle, ce qui est fort peu probable, avouons-le, compte-tenu de la pointure du personnage, il resterait encore une raison de se réjouir. Et cette raison, c’est « l’extension » (Non, grand-père, pas « flexion-extension », on n’est pas à la gymnastique volontaire, ici, on parle sérieux d’écônômie avec des accents circonflexes comme icône !)
L’ « extension », c’est le nouveau must, le grand jeu et le grand écart : un pied dans le centre-ville, un pied sur la zone, l’ubiquité parfaite et la vraie synthèse. Eh ! Tu causes comme dans le NOTIN toi ! On y entrave que dalle ! D’accord ! Alors laissons parler notre premier magistrat, lui, il va vous expliquer clairement le concept d’« extension » :
« Fidèlement à ce qui avait été annoncé dès le départ, les quatre ou cinq boutiques de la galerie marchande [N.D.L.R. Chantecler : la galerie marchande de l’hypermarché du Charmoy ] seront réservées en priorité aux commerçants auxonnais. « Il y a quand même des commerçants qui attendent l’implantation de Leclerc. La priorité sera donnée aux extensions. Il n’est pas question de quitter le centre-ville pour s’installer dans la galerie marchande. », insiste Raoul Langlois » (Le Bien Public du 10 septembre 2013 dans l’article titré « Permis attend validation », rubrique « temps fort », page 2 du cahier local)
À l’heure actuelle, de mauvaises langues osent prétendre que si quelques transferts sont déjà connus, aucune « extension », elle, n’est en vue. Mais ce sont de mauvaises langues dont les propos fallacieux seront sans doute bien vite démentis de source autorisée ! Car on ne peut bien entendu mettre en doute la parole de Raoul Langlois, surtout quand cette parole, au surplus, se fait insistante !
Après son hypermarché, il fallait au Charmoy son mage, et à ce mage, son image. Pour vous l’offrir, fidèles lecteurs/trices, Claudi est allé puiser son inspiration à Épinal…dans les Vosges ! Quoi de plus normal, me direz-vous ! Épinal, c’est le pays des images !
Mais quand Claudi va chercher l’inspiration sur la ligne bleue des Vosges, il n’omet pas, lui, de citer ses sources !
CES LIGNES QU’ON EMPRUNTE - du 28 JUILLET 2015
Dernière minute : tombés du lit, Arlette et Gaston ne se sentent plus de joie, ils se sentent pousser des petites ailes de cigogne. C’est qu’ils atterriront sous peu sur le tarmac du Charmoy ! En juin 2010, éclairés par les affiches de LURE et bien conseillés par notre mage, ils avaient dit OUI, aujourd’hui, ils se sont mis à la page ils likent sur le facebook en vogue et ils twitent comme des diables avant de diffuser leur selfie de l’ouverture. On sait jamais…Des fois qu’ils gagneraient la tireuse !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 11 janvier 2016 (J+2581 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Revue de presse